Pour ce WTF numéro 88, il tombait sous le sens de traiter de nazis, c’est le minimum syndical ! Et quoi de mieux que de prendre deux minutes pour rigoler de la communication du « MFA Russia », le compte de propagande de communication du ministères des affaires étrangères russe.
On vous explique ce que signifie ce montage et le message que ça voudrait envoyer.
Le tweet
Le compte MFA Russia est un compte officiel, c’est l’organe de communication d’un pays. Chaque message est donc pensé ; à qui il s’adresse et de quelle façon. Voici la traduction du message :
Une image vaut mille mots:
« Il n’y a pas de Dieu », dit le tatouage.
Et en effet, pour le régime impie de Kiev, les néo-nazis et leurs sponsors bellicistes occidentaux, rien n’est sacré.
D’où les coups de pub sur les os, la persécution des chrétiens orthodoxes et les meurtres de journalistes, etc.
On se croirait presque dans Pulp Fiction quand Samuel Lee Jackson récite un verset (qui a été inventé pour le film) avant d’exécuter sa victime :
J’abattrai alors le bras d’une terrible colère, d’une vengeance furieuse et effrayante sur les hordes impies qui pourchassent et réduisent à néant les brebis de Dieu. Et tu connaîtras pourquoi mon nom est l’éternel quand sur toi s’abattra la vengeance du Tout-Puissant.
C’est dire que le régime de Moscou a versé dans un délire bigot, quasi mystique.
Reprenons les choses dans l’ordre. Sur la photo ci-dessous, on voit Richi Sunak le « prime minister » anglais avec Volodymyr Zelensky en visite dans un hôpital auprès de soldats blessés. C’est un protocole devenu relativement classique dans la communication ukrainienne (un peu plus élaboré que celle de Moscou).
Les photos dans le tweet montrent donc des flèches et des ronds pour bien souligner le propos, le tatouage visible. On y lit « бога Нет« , qui signifie « il n’y a pas de dieu ». Mais à qui appartient cette main ? C’est là que les graphistes du MFA entrent dans la danse, avec ce montage qui désigne à la fois la main de Zelensky et celle d’un militaire en convalescence.
Si ça se trouve, tous les ukrainiens ont ça tatoué sur le dos de la main. Allez savoir…
Bon, sur ce coup là, c’est juste la main du soldat. Mais comme nous vous le disions, une communication d’État c’est pensé, donc cet imbroglio n’est pas le fruit du hasard, ça laisse planer le doute.
Enjeu politique et religieux
Mais si le MFA s’abaisse à faire des montages rigolos, c’est qu’il faut trouver des réponses à la venir de Sunak. Car lui n’est pas venu les mains vides. D’abord, une nouvelle rallonge de l’aide militaire (environ 3 milliards d’euros), puis un accord de sécurité réciproque qui engage le Royaume Uni dans un pacte garantissant une aide militaire en cas d’agression de l’Ukraine.
Il n’en a pas fallu plus à Dmitri Medvedev, le vice-président du Conseil de sécurité russe, pour déclarer que tout déploiement de troupes britanniques en Ukraine serait considéré comme une déclaration de guerre entre Londres et Moscou.
Source
C’est à croire qu’en Russie, ils ont des choses à se reprocher.
Alors bien évidemment, cet enjeu là est facile à comprendre, la Russie répond à l’occident et à Kyiv. Oui mais il y a un autre enjeu, et il est culturel. Nous insistons sur le fait que c’est culturel et non religieux, il ne s’agit pas d’une guerre de religions.
En 2018, les autorités ukrainiennes poussent pour la fondation d’une Église orthodoxe autonome, rompant petit à petit avec l’Église orthodoxe de Moscou, relais de l’influence russe dans le pays. Et ça passe par des petits détails comme fêter Noël le 25 décembre et non le 7 janvier.
Les trois quarts des ukrainiens sont croyants, mais le pays protège la liberté de culte et il existe des communautés juives et musulmanes, ainsi que des réminiscences paganistes. Il y également un nombre stable d’athées, et n’oublions pas que les anarchistes de la région ont vite compris l’importance de la résistance face à la Russie.
Si la Russie est aussi un pays composite en terme de religions, le pouvoir est très proche de l’Eglise orthodoxe. Le pope Kirill en est le plus éminent représentant. Le Kremlin a développé tout un discours ces 20 dernières années, qui intègre de plus en plus cette idée de quête messianique. Au point que les autorités internationales s’inquiètent du sort des minorités non-orthodoxes dans les territoires occupés.
Voilà ce qui se cache derrière ce tweet.