Le mouvement mascu ou masculinisme, c’est quoi au juste ?
Aujourd’hui, on va reprendre les choses de zéro. Attention, les Debunkers parlent masculinisme.Vous avez déjà entendu parler de mansplaining, de male gaze, des boy’s club, des incels et des redpills ? Les esprits chagrins y verraient probablement un signe que les debunkers vous parlent tapis dans une grotte depuis le Wokistan, armés d’un jargon fait d’anglicismes et de concepts flous. Ce n’est pas loin d’être vrai.
Nous allons voir ensemble qu’il existe aujourd’hui une tendance d’hommes cultivant une identité masculine plus toxique que Tchernobyl. Nous verrons ensuite que ce mouvement s’accorde rudement bien avec l’extrême droite et ses obsessions identitaires.
Pour faire court le mouvement mascu, c’est la haine du féminisme. Creusons ça ensemble.
C’est quoi le masculinisme ?
Avant toute chose, il va de soit qu’il faut commencer par se poser la question, c’est quoi un homme ? Et là nous sommes face à plus de questions que de réponses. Nous pourrions répondre que l’identité masculine c’est un ensemble d’identités très variées qui se reconnaissent dans le spectre de l’identité masculine, identité elle-même mouvante et évoluant avec son temps.
D’un autre côté, une petite voix nous souffle à l’oreille : il n’y a qu’une identité d’homme, celle du mâle avec des caractéristiques fortes : avoir un pénis, ne pas pleurer, parler fort, porter quelque chose de lourd…
Si Cette dernière idée n’est pas récente, elle ne date pas de Mathusalem (-3000 avec JC) mais on peut situer l’image de l’homme dominant et viril comme un produit de la Rome Antique. Fascinus est une divinité de l’époque Romaine. Si la représentation du pénis en érection n’est pas nouvelle (surtout chez les Dieux), elle prend une nouvelle dimension avec l’Empire, le phallus devient symbole de pouvoir, de puissance.
On pourrait disserter longtemps sur le fait qu’un pénis ne fait pas l’homme (prétendre que l’appareil génital fait l’homme est un postulat transphobe par excellence), qu’un homme paralysé n’en reste pas moins masculin, que la non-hétérosexualité n’enlève pas la masculinité… Mais le propos n’est pas là.
Non, l’enjeu est dans la condition masculine en danger! Et croyez-nous, c’est très grave.
L’école Polytechnique de Montréal
Revenons à notre époque contemporaine. Le XXème siècle est marqué par l’essor du féminisme. L’occident patriarcal est remis en question de toute part, son système capitaliste, son impérialisme, son patriarcat. Les ouvrières qui ont participé à l’effort de guerre voient leurs filles prendre leur destin en main. L’élan émancipateur des 60’s est une accélération de ce phénomène.
Pour certains hommes, cette histoire est difficile à avaler. Si les femmes obtiennent des droits, c’est aux dépens des leurs.
Le 6 décembre 1989, Marc Lépine, un jeune québecois de 25 ans entre à l’école polytechnique de Montreal. Il entre dans une classe, sort un fusil de son sac, puis sépare hommes et femmes. Il exécutera froidement 14 d’entre elles, en blessera 13 autres, avant de se suicider. Une tuerie de plus dans une école ? Pas vraiment, le tueur laisse ici une lettre accompagnée d’une liste de femmes qu’il tient pour responsable de son sort.
Cette tuerie marque le début d’une séquence historique. S’ouvrent les 90’s, et le nouveau millénaire avec son lot d’inquiétudes sociétales. Le féminisme s’articule avec l’antiracisme dans les universités, puis dans toutes les couches de la société. Les paniques morales sont nombreuses dans le camp conservateur. L’homme blanc hétéro cis-genre (HSBC, pour Homme Straight, Blanc et Cisgenre) devient un stéréotype à déconstruire, symbole du pouvoir accaparé par les hommes.
Certains hommes se sentent menacés directement.
La domination masculine
La domination masculine est d’abord un livre du sociologue Pierre Bourdieu (qu’on espère ne pas devoir vous présenter) de 1998. Il y décrit les mécanismes qui font que la domination masculine continue d’exister dans nos sociétés. De la division du travail, de l’organisation du foyer, tout y passe.
Mais c’est aussi un documentaire de 2009 réalisé par Patric Jean, un réalisateur belge. Il y reprend les thèses de Bourdieux, passe en revue les attributs de la masculinité, de la taille du sexe à celle de la voiture.
Le documentaire se finit sur l’attentat de Polytechnique, 20 ans après les faits.
https://www.youtube.com/watch?v=BCLaC_aHllE
Il est intéressant de noter que ce documentaire a été découpé ici en 7 parties. Dans les commentaires sous la première, des hommes trouvent la réalisation moyenne, le propos peu intéressant. Sous la dernière, seules des femmes ont commenté, trouvant un vrai intérêt à l’ensemble de l’œuvre.
Ce qui se joue ici est un raid mascu mais limité à la première partie.
Des incels au Redpill
Peut être avez vous entendu parler des Incels. C’est la contraction de INvoluntary CELibate, les célibataires involontaires en français. A l’origine, c’est une femme sous le pseudo Alana qui invente ce terme en 1997. Mais son récit n’est pas une histoire de haine, plutôt de solitude qu’elle partage sur un site internet (nous sommes avant les réseaux sociaux). Alana cherche à apporter du soutien aux autres, c’est l’internet vertueux des 90’s.
Ce n’est pas elle qui est à incriminer. Le terme lui échappe et se retrouve finalement sur 4chan et autres réseaux des années plus tard. Il s’agit désormais d’hommes qui ont recrée un entre soit. S’y développe une haine tenace des femmes, responsable de leur célibat.
La conception du monde des Incels est une vision basée sur des stéréotypes sexistes éculés et relève de la masculinité toxique : il s’agit d’un sentiment d’exclusion et d’échec (en particulier du point de vue sentimental) qui devient une rancœur tenace. En effet, les femmes ne seraient attirées que par la réussite, la beauté et tous les attributs superficiels et les délaisseraient. Se développe alors une haine profonde dont l’expression est violente, de la déshumanisation aux insultes. hélas comme nous l’avons vu, cette violence va encore plus loin.
Le cas Alek Minassian
Et le 23 avril 2018, Alek Minassian est au volant d’une camionnette. Il remonte une avenue passante de Toronto et se met à percuter des femmes. Il en tuera 10 avant d’être arrêté. Sur Facebook, il revendique son geste » La rébellion Incel a déjà commencé ».
Le concept s’exporte. Évidemment, partout où des femmes s’émancipent, on trouve des incels. Le masculinisme se fabrique en réaction sur les ruines d’un prétendu paradis perdu. Comme ici, en Corée du Sud. Des militants masculinistes déploient une énergie considérable pour saboter les luttes féministes.
La petite pilule rouge
En 2016, la réalisatrice américaine Cassie Jaye sort en dvd un nouveau documentaire. Le film est rendu possible grâce à un grand succès sur les plateformes de financement participatif. En effet, la promotion dans les milieux masculinistes a permis de récolter un budget confortable.
Seulement, Jaye démarre son film en se présentant comme une féministe, qui s’adresse aux femmes et dont le sujet devait être la culture du viol. Elle démarre son propos en se demandant, candide, comment elle avait pu se retrouver aux côtés de Paul Elam, figure du Men’s Rights Movement.
D’ores et déjà, nous pouvons identifier un conflit d’intérêt. Le film devait-il vraiment parler de la culture du viol avec un financement préalable des organisations masculinistes ?
La théorie de Paul Elam
Au bout d’un quart d’heure, la réalisatrice se rend compte que la souffrance des hommes est la même qui l’a poussé en tant que femme à devenir féministe. Au point de se retrouver chamboulée, troublée, puis vraiment dans le doute. Elle explique même avoir le sentiment d’avoir subit un lavage de cerveau. Rien que ça !
Après avoir été confronté à des chiffres complètement hors contexte et des affirmations vaseuses prononcées avec des trémolos dans la voix, elle est confrontée à Paul Elam qui lui explique sa théorie, celle de la pilule rouge :
- La pilule bleue c’est le paradigme selon lequel les hommes ont tous les pouvoirs, sont violents et qu’ils gagnent plus que les femmes. C’est le monde vu par la bien-pensance féministe, le wokisme et tout le toutim. Il va de soit que c’est une vision dans laquelle l’homme est une victime passive de sa situation
- À quoi s’oppose la pilule rouge, une version où la vérité éclate et Eurêka, la lumière fut ! En réalité, les hommes sont victimes : en travaillant plus dur, en étant plus souvent victimes d’accidents du travail, en mourant à la guerre et en étant plus souvent condamnés. Alors que les femmes, grâce aux harpies féminazgul ont la belle vie.
L’heure du choix est venue. Mais attention à la pilule noire, la fausse pilule rouge qui contient prise de conscience et renoncement.
Des affirmations douteuses
Disons le tout net, on a très vite du mal à voir en quoi Cassie Jaye est féministe. Pas plus que les hommes en face d’elle. Pourtant ils s’en revendiquent, mais un vrai féminisme (selon leurs critères), c’est à dire une égalité absolue. Parce qu’en effet, il y a eu un féminisme originel, qui a été trahit par les féministes elles-mêmes. La misandrie, ce fléau.
Pour illustrer cette théorie, chaque homme évoque son cas personnel, son divorce difficile, sa mère castratrice. Toutefois, il semble y avoir une vraie souffrance de la part de certains. Seulement, s’ils sont victimes de mépris de classe, de l’exploitation capitaliste ou d’une grande précarité, leur rancœur va aux femmes, responsables de tous les maux de la terre.
Cependant, le film invoque de nombreuses références statistiques. Chacune est facile à débunker. À titre d’exemple, Cassie Jaye apporte beaucoup d’importance aux funestes chiffres des soldats tombés sur les théatres d’opérations de l’armée américaine ces dernières décennies. Effectivement, on fleure toujours les 100% d’hommes tués, alors que des femmes servent dans le corps des Marines (historiquement, le corps expéditionnaire des USA) depuis 1918.
Oui mais à des postes administratives, à l’état-major, etc… Naturellement ces postes sont moins exposés que les unités combattantes sur le front. Il faut attendre 2016 pour qu’une femme intègre l’infanterie.
Doit-on espérer voir le masculinisme mis à mal avec un plus grand nombre de femmes mutilées sur la ligne de front ? Peut-on raisonnablement poser une problématique sociétale de cette façon ? C’est absurde ! L’ensemble des pseudos vérités est à l’avenant.
La complainte de l’homme blanc
Cassie Jaye conclue son film en disant « je ne me considère plus comme féministe ». Elle a choisit la pilule rouge, suivit le lapin blanc dans le terrier et pris conscience qu’elle était un peu coupable de l’oppression.
https://www.youtube.com/watch?v=lVlFi1KZ4uU
Malgré tout, le documentaire fait complètement abstraction de plusieurs faits. Les militants du mouvement pour les droits des hommes sont exclusivement blancs et hétérosexuels. Aucune autre oppression n’est évoquée, aucune mise en perspective.
« The redpill dovetails with the fear that white men will lose their standing in a world they cannot dominate and lose their women to Black or brown men. This fear is known by another term in extremist circles—white genocide. »
Samantha Kutner – Georgetown University
Alors si Cassie Jaye a gobé la pilule rouge, elle a surtout choisi une version excluante et simplificatrice qui s’accordent rudement bien avec des thèses tout aussi dangereuses.
Le Chad aussi a peur
Vous connaissez Andrew Tate ? Mais si, vous savez… Ce type qui a interpellé Greta Thunberg sur Twitter pour la narguer avec sa collection de voitures de luxe et qui s’est fait arrêter la semaine suivante par la police roumaine.
Voici le moment de parler des Chad. Dans le jargon mascu, c’est le stéréotype du mâle alpha. Riche, beau, charismatique… Dans l’imaginaire Incel, c’est celui dont l’aura ferait renoncer les féministes à leur cause. C’est dire.
Pourtant l’ancien champion de kickboxing brillait surtout par une bêtise insondable. Il s’était reconverti dans un business juteux, influenceur sur les réseaux sociaux (après un bref passage dans la téléréalité où il est filmé en train de frapper une femme). Incapable de la moindre mesure, il est banni de toutes les plateformes de réseau social.
https://www.youtube.com/watch?v=eT3oPFv1Aio
Dans la vidéo ci-dessus, il décrit de façon complètement irrationnelle le risque d’être cancel juste pour avoir donné son point de vue. On retrouve cette panique morale très en vogue ces dernières années, l’idée d’être persona non grata. Le comble, c’est que c’est bien ce qui arrivera, mais ce sont ses propres actions et discours violents qui sont en cause. Pas le féminisme.
Il est poursuivi dans une affaire de viol et de traite d’être humain, excusez du peu. Mais son influence porte toujours.
Le mouvement Hotep
Hotep vient de l’Égypte ancienne et signifie « être en paix ». On retrouve d’emblée une rhétorique similaire avec la prise de conscience red pill.
Il s’agit d’un épiphénomène dans le milieu du masculinisme, blanc à une écrasante majorité. Les Hoteps sont des masculinistes noirs, chrétiens pratiquants et souvent très imprégnés de thèses conspirationnistes. Comme par exemple, les hommes noirs sont féminisés ou des théories qui impliquent que l’homosexualité est réservée aux blancs.
Les effets du masculinisme
L’effet le plus spectaculaire est évidemment la violence des attentats. Mais de manière plus général, on observe surtout une déshumanisation totale des femmes. En effet, à force de grandes théories plus vaseuses les unes que les autres, dans l’imaginaire de la manosphère les femmes sont des objets dépourvus de volonté. C’est au mâle alpha de « prendre ». On retrouve ici une vision du monde basé sur des petits bouts de rêve américain : « si je veux devenir un Chad, je peux! ».
Le regard des hommes
Le male gaze
En filigrane, on retrouve aussi aussi le Male Gaze, ou le « regard masculin ». Les représentations dans la culture sont essentiellement conditionnées par des hommes, y compris celle des femmes. Le masculinisme est aussi une conséquence de ça : alors que le male gaze est dénoncé, des femmes s’affirment et un outil de domination masculine recule. La théorie n’est pas nouvelle, le concept a été développé par la réalisatrice britannique Laura Muvley en 1975. Néanmoins, le male gaze n’est pas en voie de disparition.
Le mansplaining
Qui peut mieux expliquer le féminisme qu’une femme qu’un homme ? C’est ça le mansplaining, expliquer aux femmes ce qu’elles vivent. Et par conséquent leurs aspirations, leurs désirs, ou même comment être plus féminine, etc…
On le retrouve dans le documentaire the red pill quand des hommes expliquent ce que devraient être le féminisme. C’est à dire une féministe gentil qui ne met pas à mal l’écrasante domination masculine.
C’est aussi l’effet donné par un plateau TV d’une chaîne info qui traite d’un sujet touchant à la vie des femmes… entre hommes.
Virilité et hyper-sexualisation
Le mâle alpha est une construction sociale. La virilité est un concept aux caractéristiques variables. Comme nous l’avons vu, ce qui fait l’homme ce sont ses attributs génitaux. Mais ça serait presque trop simple, et puis tout le monde ne se promène pas nu.
Il y a donc différentes façons de montrer cette virilité. Et chez les masculinistes, chacun des thèmes suivants est poussé à l’exagération.
Voitures de luxe et mannequins
Il y a un adage populaire qui veut qu’un homme compense ce qu’il n’a pas dans le pantalon avec un bolide puissant. Nous avons vu précédemment qui était Andrew Tate, celui qui revendique une collection d’une trentaine de voitures de luxe.
C’est une des spécialité du mouvement masculiniste MGTOW (Men Going Their Own Way, ou hommes suivant leur propre voie), incarné également par Garrett White. Dans la symbolique de la reprise en main de sa vie, qui suit la prise de conscience (la pilule rouge, si vous avez bien suivi), il faut réussir professionnellement, le montrer et trouver la femme.
Il ne s’agit ici que d’une accumulation d’objets qu’il faut montrer. Le paraître est essentiel, on parle ici de se forger un statut social.
Le culte du corps
Les couvertures des magazines en témoignent, les canons de la beauté reposent sur la minceur (parfois dans des proportions qui confinent à l’absurde). L’obésité est de ce point de vue une forme d’aliénation, et le processus de reprise en main implique systématiquement le contrôle de son propre corps.
Il ne s’agit pas ici de pratiquer une activité sportive dans un but prophylactique. Dans l’univers masculiniste, aller à la salle est une activité socialisante et une façon d’obtenir un corps de mâle. Corps qui s’oppose à celui du jeune homme frêle, faible et victime des autres. Jamais on ne défend un système où il faut éviter que des personnes soient victimes, mais plutôt de s’éviter de l’être en admettant qu’il existe un ordre naturel des choses où les forts écrasent les faibles.
Malheurs aux vaincus!
Mieux vaut être du côté des forts, pas des fragiles.
Les influenceurs et coach de vie
Nous avons donc vu qu’il faut avaler la pilule rouge pour comprendre l’ordre du monde où les femmes castratrices sont coupables de tous les malheurs du monde. Le COVID ? Ni pangolin, ni chauve souris, mais la fême !
Forcément, l’homme fragile a besoin d’aide et de conseils. Beaucoup d’influenceurs masculinistes font figure de gourous, vendant des formations, des cours, des séminaires pour faire la paix avec soi-même, le vide dans sa vie, ranger la maison et être un vrai mâle.
Et une fois qu’on a résolu le problème de la crise identitaire, rien de tel qu’un cours de séduction pour trouver enfin une compagne digne de ses critères.
Les love coach ou coach en séduction
Est-ce que séduire s’apprend ? Est-ce qu’il existe une bonne manière de séduire, qui marche à tous les coups? C’est en tous cas ce que prétendent les coach en séduction, spécialistes autoproclamés. Mais attention, pas en amour, pas en vie conjugale, juste en… séduction.
Il s’agit donc de s’affirmer comme mâle (rebelote et dix de der) et de se passer du consentement. C’est dans ce genre de milieu qu’on prétend que « non » veut dire oui.
Le love coach n’est donc pas une référence morale, à l’image de celui ci qui assassina son ex-compagne de 80 coups de couteaux.
Les pick-up Artists (PUA)
De nombreuses vidéos montrent des hommes draguer dans la rue, de façon plus ou moins agressives, de façon à montrer comment s’y prendre. « Comment draguer une filles en 60 secondes » et autres âneries de ce genre. C’est ce qu’on appelle les Pick Up Artists (PUA) et ce type de tutoriel relève complètement de l’univers masculiniste.
On se rappelle de Guillaume Pley. En 2013, l’animateur radio s’était illustré en embrassant de force des femmes dans la rue. L’affaire s’était mal terminée et il s’était confondu en excuses, sans qu’on puisse vraiment lui accorder le bénéfice du doute.
Déchirer de la viande rouge à pleines dents
Sandrine Rousseau l’affirme, le « barbecue est un symbole de virilité ». Ce n’est pas rare, les dimanches d’été de voir les hommes se regrouper autour de leur hôte et de sa braise. Chacun a son avis, sa technique d’allumage. Et à la fin de la journée, les vêtements imprégnés de fumée ont valeur de trophée. Et que fait-on cuire sur la braise ?
Car oui, la viande est un élément déterminant dans l’imaginaire du masculinisme. Et on peut la servir à toutes les sauces : de la protéine pour faire du muscle (de la prot’), du porc pour enquiquiner les musulmans (qui ne s’en relèvent pas), de la viande rouge pour montrer à quel point le veganisme est vain.
Évidemment, on retrouve la dichotomie « mâle contre homme soja ». L’homme soja, l’urbain progressiste et écolo qui mange du tofu, au point d’être faible et de ne plus pouvoir défendre sa maison, son pays (et sa femme – pire, d’être défendu par sa femme, terrible humiliation s’il en est).
La gastronomie est un enjeu politique et les extrêmes droites y ont vu un vrai terrain pour les introspections identitaires.
Le porno
On ne va pas tourner autour du pot, le porno c’est de l’image, donc des représentations. Et c’est un milieu très masculin. Difficile de mieux illustrer le male gaze. Il existe une pornographie féministe, qui se revendique plus éthique mais qui est une part infime de cette industrie.
Dans ce qu’elle a de plus toxique, cette hyper-sexualisation touche aux représentations. Et avec le masculinisme, nous sommes souvent confrontés également aux représentations fétichisées du corps. Et en particulier le corps différent, comprenez ici, le corps non-blanc.
Si chaque corpulence a un nom, il y a également une taxonomie particulière dans cet univers pour les couleurs de peau. L’origine ethnique est associée à des critères de masculinité ou de féminité. On ne va pas vous faire un dessin (ni mettre de photo), les clichés sont largement imprégnés au delà du cinéma pour adulte.
Là on est confronté au mécanisme de l’orientalisation, une vision profondément raciste forgée par le colonialisme. La masculinité exacerbée de l’homme noir avec une femme blanche, c’est le tag interracial qui fait fureur sur les plateformes dédiées.
Le masculinisme tourne autour du porno, construisant un imaginaire dessus ou le rejetant brutalement comme un faux dieu (et paradoxalement, on retrouve un ancien acteur de porno, gay, devenu leader masculiniste). Par exemple, le concept no-fap consiste à rejeter les masturbations.
Le registre des insultes
Le virilisme n’est pas seulement dans la bagarre. L’hyper-sexualisation touche également le langage, et une part non-négligeable du langage ce sont les gros mots (nous ça va, on en dit pas). Bouchez les oreilles chastes, et allons y!
La plupart des injures sont à caractère sexiste. Le con est la vulve, l’enculé est celui qui reçoit la sodomie (position passive, prononcé par celui qui domine), la salope a des mœurs légères (le mot vient du radical « sale »), putain, vous vous en doutez…
Le masculinisme s’exprime beaucoup par le langage et un langage rentre dedans. La vulgarité n’y est pas forcément de mise, mais on peut retrouver chez certains masculinistes un rejet de la bien-pensance, et donc d’une remise en question du langage. Prononcer des gros mots ne fait pas de vous un masculiniste, vous l’avez compris. En revanche, on voit ici que le caractère misogyne des insultes crée un canevas favorable à l’épanouissement de ces concepts.
La crise identitaire, le mâle penche à droite
Que signifie la crise de la masculinité ? Comme nous l’avons vu précédemment, il s’agit régulièrement d’expliquer une situation personnelle par la femme (l’incarnation des femmes dans un modèle). Plus particulièrement, ce que la femme, via le féminisme a fait des hommes. Cette dualité repose sur un avant, une situation fantasmée où tout allait mieux, l’homme avait sa place naturelle.
On retrouve cette figure de mâle dans l’imagerie du héros des actioners, ces films d’action des 80’s où le muscle terrassait le communisme (la gauche) et repartait au bras d’une belle femme. C’est une époque où la pop culture se construisait en opposition aux décennies précédentes de luttes et d’expérimentation. Les 80’s sont les années fric, la décennie des traders et de l’anti-communisme sous stéroïdes. Paradoxalement, l’URSS s’écroulera toute seule.
L’imaginaire conspirationniste
Si vous avez été attentif, Matrix est un élément majeur de la symbolique mascu. Et ce, au grand désarroi des Wachoski. Matrix est une représentation récurrente dans la complosphère. En effet l’idée qu’une poignée d’élus se dresse contre le nouvel ordre mondial et sa volonté de contrôle total, c’est un discours rôdé.
La paternité, terrain de lutte
En 2013, Serge, père divorcé s’enchaîne à une grue nantaise. Il revendique la garde de son fils. En fait, à force de fuguer avec lui, il n’a plus le droit qu’en milieu fermé. Ça s’appelle un enlèvement. Et Serge ira même en prison à force.
A l’époque, il est défendu par SOS Papa, une association qui fédère des collectifs de pères. Des pères qui s’estiment lésés, peu reconnus alors que les mères gagnent à tous les coups. La réalité, c’est que si les mères ont souvent le droit de garde, elles sont aussi plus exposées à la précarité.
Les pères en colère est un élément récurent dans le logiciel masculiniste, aux USA comme en France. Et en même temps, le modèle défendu en filigrane par la majorité de ces collectifs est largement compatible avec le modèle conservateur défendu par l’extrême droite. Certains des collectifs constituant SoS papa rejoindront même la manif pour tous.
Les boy’s club
Le terme a été popularisé avec l’affaire de la ligue du LOL. On vous rafraichit la mémoire : durant la décennie 2010, un petit groupe de journalistes autour de Vincent Glad s’organise en un groupe privé sur les réseaux sociaux. Dans la sphère publique, ils se revendiquent alliés du féminisme, mais en privé les blagues sont vaseuses et sexistes, voir racistes. Pire, ça vire au harcèlement par message privé envers plusieurs femmes (journalistes elles-aussi). L’affaire explose quand plusieurs victimes s’organisent et répondent sur les mêmes réseaux sociaux.
Le boy’s club, c’est avant tout une pratique : une non-mixité masculine, blanche et hétérosexuelle dans une société patriarcale. Attention, n’allons pas trop vite en besogne, on ne peut pas comparer la non-mixité du boy’s club avec celle des féministes, où il s’agit de pouvoir prendre la parole sans risquer d’être coupé par un homme. La particularité du club de mec, c’est sa banalité. Aucun de ses membres n’a vu sa carrière en danger.
Le forum JVC
Le forum JeuxVideos.Com (JVC pour les intimes, et plus particulièrement la section 18-25ans) est une sorte d’équivalent français de 4chan, ce forum qui a servi de catalyseur à l’alt-right américaine. Sans surprise, la teneur y est identique et malgré ses codes (issou, un mot fourre-tout qui sert de signe de reconnaissance, issu d’une célèbre vidéo – El risitas, un espagnol au rire communicatif, les Kheys sont les autres membres du forum), on comprend vite où on met les pieds.
Ici aussi, en parallèle de longues discussions à la gloire d’Alain Soral, le masculinisme fait recette. Le féminisme est l’objet de nombreux topics, toujours sous un angle critique.
Finalement, le masculinisme, ça serait laisser les hommes s’occuper du féminisme.
La maison mère qui héberge le forum avait annoncé une modération plus stricte, et malgré la disparition d’un certain nombre de sujets les idées nauséabondes continuent de perdurer.
Les figures de proue du masculinisme
Aux USA, au Canada mais aussi en France, qui sont les visages du masculinisme ? Cette galerie de portrait ne se veut pas exhaustive. Il s’agit plutôt de présenter des personnalités qui illustrent bien ces mouvements.
Bien entendu, la plupart sont des hommes, mais il y eut et même encore comme nous l’avons vu avec Cassie Jaye, des femmes militants pour une certaine vision de la société. Nous pourrions également parler de Phyllis Schlafly, infatigable lobbyiste conservatrice jusqu’à son décès en 2016. Une série diffusée en 2020, Mrs. America dresse son portrait pendant son combat pendant les 60’s contre l’Equal Rights Amendment. Une proposition de loi pour l’égalité homme-femme qui mettra près de 100 ans pour que la moitié des états seulement le ratifient.
Donald Trump
Oui Donald Trump s’est aussi illustré par son sexisme. Rappelez-vous, nous sommes à la veille de son élection comme président des États Unis. Une vidéo de 2005 ressort, c’est l’époque où il faisait de la téléréalité (oui il a fait ça… aussi).
«Quand vous êtes une star, [les femmes] vous laissent faire, vous pouvez faire tout ce que vous voulez, les attraper par la chatte, faire ce que vous voulez.»
Le mufle n’en est manifestement pas à son coup d’essai et les accusations pleuvent. L’homme d’affaire a aussi beaucoup tablé sur la crise identitaire. L’imaginaire de l’homme blanc dépossédé s’est parfaitement intégré dans le slogan MAGA.
Elon Musk
La question du jour sera « Elon Musk est-il un masculiniste comme les autres? ». Plutôt comment se distingue-t-il des autres hommes blancs misogynes ? D’abord c’est un milliardaire, ce qui en fait mécaniquement un employeur. Son management est accusé d’aggraver le sexisme.
Avant de faire n’importe quoi avec Twitter, il est aussi celui qui a racheté la marque de voitures électriques Tesla et d’en avoir fait une marque mondialement connue. Nikola Tesla c’est surtout un ingénieur connu pour ses travaux sur l’électricité (d’où la voiture électrique, vous l’avez?), mais plus étonnant, il est devenu une icône du milieu masculiniste pour être resté célibataire toute sa vie et avoir soutenu un discours dans l’air de son temps : contre l’émancipation des femmes.
Si il semble évident que la marque ne reposait pas sur cette image, avec le caractère sulfureux d’Elon Musk aujourd’hui, c’est assez curieux. D’ailleurs l’homme d’affaire sud-africain joue aussi les masculinistes sur Tweeter.
Ivanka Trump, fille de Donald, lui répondra « taken » (je l’ai prise). Ambiance. Musk répondra que c’était pour rire, qu’il ne faut pas trop prendre ça au sérieux. Mais à force, ça commence à faire beaucoup.
Les Proud boys
Nous en avions déjà parlé, les Proud Boys sont la milice de l’ère Trump. En plus d’être à la pointe des luttes d’extrême droite aux côtés des autres milices, de l’alt-right et du gloubiboulga républicain, ils partagent une vision du monde profondément masculiniste, avec une teinte suprémaciste, dont nous parlions plus haut.
Le créateur des fiers garçons est Gavin McInnes, connu aussi pour avoir crée le site Vice qu’il quitte poussés par la porte par ses associés. Toujours avide de provocation, il affirme que le féminisme est une guerre contre la masculinité.
Jordan Peterson
Jordan Peterson est un universitaire canadien qui s’est fait un nom en s’opposant à un projet de loi pour l’égalité des droits des personnes transgenres. Lui se fait défenseur d’une liberté d’expression totale.
Le charismatique psychologue devient vite une icône des mouvements libertarien et masculinistes avec ses théories sur le mal être des hommes dans le monde moderne.
Garrett White
Véritable gourou en développement personnel, Garrett White propose absolument tout, à commencer par dépenser son argent dans des livres et des sessions d’entraînement commando pour devenir un warrior.
Le concept est de se dépasser pour trouver une femme, créer une famille, réussir sa vie. On retrouve une forme de philosophie très inspirée des MGTOW.
Alain Soral
Ce n’est plus une révélation, Alain Bonnet de Soral s’est fait connaître dans l’émission C’est mon choix par ses prises de positions masculinistes. Il était d’ailleurs là pour la promotion de son livre « sociologie du dragueur ». Et tout au long de sa carrière d’animateur antisémite sur canapé rouge, il continuera à glisser des allusions sexistes.
Son site Kontre Kulture propose à la vente le livre d’Otto Weininger, bible chez les mascus et qui est considéré comme à la fois sexiste ET antisémite. Nous n’en attendions pas moins de Soral.
Enfin, si Alain Soral est moins visible depuis qu’il a mis ses vidéos en accès payant, il continue de propager la bonne sa parole. Rappelons tout de même qu’il a été condamné pour harcèlement moral sur l’ex-mannequin Binti Bangoura.
Eric Zemmour
Vous connaissez Eric Zemmour? Mais si, vous savez, c’est un journaliste qui aime faire le buzz, jusqu’à se faire candidat dissident à l’extrême droite. Son parti Reconquête compte parmi ses membres Damien Rieu, Samuel Lafont et Bruno Attal.
Saviez-vous qu’avant de se faire un nom comme historien d’opérette avec son livre Le suicide français il s’était essayé au masculinisme avec Le premier sexe. Il s’agit d’une fine allusion au livre Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, dont vous n’ignorez pas l’importance pour le féminisme (et pas seulement en France).
Niveau contenu, on ne sera pas étonné de retrouver les éternelles litanies sur la masculinité en danger face à une société qui évoluerai vers une féminisation. Tout le monde semble trouver le livre mauvais à l’époque, mais il se distingue chez Ardisson par son aisance. Il devient dans la foulée chroniqueur pour Ruquier, avec Eric Nauleau. S’en suivent 5 ans de provocation, et la suite vous la connaissez.
Julien Rochedy
Rochedy a fait ses armes au Front National Jeunesse. Puis il devient un cadre du FN qu’il quitte en 2014. Depuis il navigue dans les eaux boueuses de l’extrême droite française. Mais surtout Julien Rochedy n’est pas un gros fragile, qu’on se le dise !
Expert en la matière, il crée l’école Major en 2018 qui dispense des formations (payantes) pour devenir un vrai homme. Le site de l’école n’affiche qu’une citation de Nietzsche.
Julien Rochedy conjugue également les muscles avec sa tête, publiant des livres de philosophie et animant sa chaîne Youtube aux 150 000 abonnés avec des vidéos.
Baptiste Marchais
Bench&Cigars c’est la chaîne Youtube de Baptiste Marchais, et elle frôle les 300 000 abonnés. Et de quoi y parle-t-il? De bouffe, de graille, de steak, de flingues mais aussi de développé couché et de politique, cigare au bac. Avec tatouages et bacchantes, le personnage nous dresse une analyse politique qu’on pourra raisonnablement qualifier d’extrême droite : identitaire, masculiniste et toutes les obsessions du moment. Tout y passe.
Il est de la génération Papacito : des youtubeurs d’extrême droite qui ne tournent pas autour du pot et crient haut et fort qu’ils ne peuvent plus rien dire.
Estelle Redpill
Nous en avions parlé il y a un an en dressant le portrait de ces jeunes femmes identitaires. Estelle RedPill trouvait sa place sans problème dans cette liste. Et oui, il y a bien des femmes qui soutiennent ces thèses. Elles ne sont pas pléthores, mais ça existe.
C’est la génération Tiktok, cette plateforme où on poste de courtes vidéos proches de la minute. Mais à l’image de ses courtes vidéos, Estelle Redpill fait figure d’étoile filante dans la fachosphère. Après s’être illustrée en interviewant Renaud Camus, l’inventeur de la théorie du grand remplacement, elle commence à entrer en conflit avec le reste de la sphère. En juin 2022, elle vide tous les comptes de toutes les plateformes. Elle était déjà bannie de Tiktok, le site qui lui avait donné la célébrité comme influenceuse.
Malgré sa prise de distance avec le reste de l’extrême droite, ne nous y trompons pas. La teneur de son discours est clairement masculiniste et elle trouve le RN trop mou.
L’observateur
On a affaire à un influenceur de la mouvance MGTOW (Men Going Their Own Way) francophone dont le compte Youtube est actif depuis 2017 et frôle les 75 000 abonnés. Il y aborde l’économie, la philosophie, la politique et des conseils de séduction. Tout à fait dans les canons du genre. Ajoutons à cela, mais ça ne devrait pas vous surprendre, qu’il entretient une haine pour la gauche et le féminisme. En revanche, il entretient également un profond mépris pour l’extrême droite. Mais pas pour des raisons humanistes, non ils sont juste trop nuls pour lui.
Il vend également le livre qu’il a écrit « MGTOW: Ces hommes qui prennent leur propre chemin ». L’auteur présente ainsi son livre :
Au cours de ce voyage initiatique, je vous parlerai de la réalité de la nature féminine, du « Bad boy », de l’attirance anthropologique des femmes pour les hommes violents, de la féminisation de notre société et des liens improbables entre l’idéologie féministe et le capitalisme marchand. Enfin, j’aborderai la condition masculine et le MGTOW, mouvement planétaire et pendant logique du #MeToo et de l’oppression subtile, mais oh combien destructrice, subie par les hommes dans un système féminisé qui ne cesse de les diaboliser.
Il entretient une certaine fascination pour Jordan Peterson, avec un argument qu’on retrouve souvent en filigrane : le QI. Ici, il s’agit de louer son charisme, son aura mais aussi un haut QI qui lui permettrait de se distinguer. Appelons ça un fétichisme de l’intelligence, qui s’accorde décidément bien avec celui des muscles, les masculinistes entretiennent un rapport étroit au corps.
Voilà pour cette galerie de portraits que nous rappelons non-exhaustive.
Et ce, sans compter les raids face aux témoignages de femmes sur les réseaux sociaux. Lorsqu’une victime de harcèlement, voir d’agression sexuelle raconte son histoire, des dizaines, des centaines, des milliers de commentaires menaçant et agressifs terrasse l’auteure, déjà fragilisée. Cela peut avoir un impact terrible.
Conclusion
Comme vous avez pu le voir, nous avons souvent voyagé entre la France, les USA et le Canada. Le masculinisme, sous sa forme actuelle est largement importé d’Amérique du Nord. Ce qui est d’ailleurs cocasse pour des gens qui dénoncent à longueur d’années le wokisme importé des universités américaines. Leur masculinisme vient du même endroit.
Nous avons également passé en revue une galerie de personnage allant de la simple misogynie jusqu’au masculinisme. Pourquoi élargir ainsi ce passage en revue ? Parce que les mascus les plus fervents ne pourraient pas exister sans des relais politiques conservateurs moins véhéments.
Résumons donc ce que nous venons de voir ensemble.
- Le masculinisme c’est d’abord un rejet du féminisme, parce que ce dernier s’en prend à la domination masculine. Une sorte d’action réflexe, une réaction. Puis de fil en aiguille, avec des débats en cercles fermés ça vire petit à petit à la haine des femmes. Celles-ci sont déshumanisés et deviennent objet.
- Le masculinisme c’est le mythe d’une identité d’homme supérieur. On retrouve ici un élément structurant des divers courants d’extrême droite, on y retrouve les courants suprématistes, homophobes (lgbt-phobes).
- Puis le masculinisme devient part d’un projet politique. Une réussite individualiste au détriment des autres, où le virilisme et la violence devienne un moyen d’expression. C’est une vision du monde ultra-libérale où la vie en société ressemble à une jungle.
- Enfin, rappelons le tout de même, ce n’est pas l’homme qui est en danger, c’est la domination masculine. Le masculinisme, c’est défendre la domination masculine.
Enfin, rappelons que cette année la Miviludes a consacré un chapitre à cette tendance.
Pour en savoir plus :
- Le podcast Les couilles sur la table
- Le podcast Mansplaining sur Slate.
- Un lexique bien utile – L’Adn