Quelle est la stratégie de Reconquête ? Parce que soyons objectifs, Éric Zemmour n’occupe plus le devant de la scène depuis les élections. Tout juste il glisse un mot aux médias, notamment lors de l’affaire Lola.
Pourtant, son parti Reconquête n’a pas disparu. Et il est évident qu’après avoir siphonné une partie des cadres du Rassemblement National, le parti allait chercher à rebondir. Malgré un score modeste aux présidentielles, il semble bien s’inscrire dans la durée avec une stratégie bien différente que celle du RN.
Voyons cela ensemble.
Après la violence
Le premier meeting du candidat Zemmour était scruté, notamment en raison de la réaction du service d’ordre à l’évidente manifestation qui aurait lieu. Et ça n’a pas loupé. Reconquête lâche la bête et c’est Marc Hassin, alias Marc de Caqueret Vallemenier, et ses Zouaves Paris qui se chargent de cogner les militants de SOS Racisme.
L’image est désastreuse, mais Reconquête réagit finement et prend ses distances.
Les partis d’extrême droite ont toujours recouru à des groupes violents pour assurer leur sécurité. La cohabitation n’a pas toujours été simple. Serge Ayoub aime raconter qu’il a monnayé ses services au Front National. Cependant, le plus gros parti d’extrême droite en France a su se créer son propre service : le DPS.
L’affaire de Villepinte rappelle ces débordements des manifestations d’extrême droite. Nous pensons en particulier à Brahim Bouaram, poussé dans la Seine par trois militants de Troisième Voie le 1er mai 1995.
Les rassemblements de Zemmour semblent donc voués à attirer ces mercenaires de la radicalité. Reconquête va donc devoir mettre en place une autre stratégie pour s’assurer une présentabilité dans le champ politique. Cependant, comme nous allons le voir, le parti d’extrême droite a une filiation, tant idéologique que sur le terrain.
D’Unité Radicale à Génération Identitaire, un changement de méthode
On ne va pas remonter au coup de force de février 1934. Mais il faut quand même faire un petit pas en arrière, pour comprendre à quel point, certains à l’extrême droite ont compris l’importance de changer de stratégie il y a déjà plus de vingt ans.
La dissolution d’Unité Radicale
Unité Radicale est un groupuscule fasciste créé en 1998 avec comme idée que le nationalisme révolutionnaire ne peut pas exister dans le champ politique sous la forme d’un parti politique. À partir de là, pour faire prospérer ses idées il a fallut faire des choix stratégiques. Choix largement influencés par la nouvelle droite.
UR, qui regroupe des militants du GUD et des fascistes de l’Œuvre française, va préférer l’entrisme dans les partis d’extrême droite (FN et MNR de Bruno Mégret) et des message provocateurs.
L’objet central d’UR était la résolution du problème posé par Dominique Venner dans Pour une Critique positive (1962) : comment organiser la tendance révolutionnaire de l’extrême droite (les nationalistes) et la faire participer au leadership idéologique et partisan de ce champ, et ce malgré une évidente faiblesse numérique ? De sa naissance à sa mort, UR a ainsi constitué un objet historique synthétisant les dilemmes et évolutions de l’extrême droite radicale.
Secrétaire-général de Troisième Voie1, Christian Bouchet affirme en 1989 aux adhérents que deux voies s’offrent à eux : soit « se situer comme une aile/marge N-R du FN » y recrutant, soit « s’affirmer comme un mouvement alternatif » soutenant « toutes les contestations (régionales, écologiques, sociales, populaires, etc.) » et pour cela il faut « rompre avec l’extrême droite groupusculaire et réactionnaire. [Quoique] un travail sur les marges du FN – considéré comme un mouvement de contestation populaire de masse – peut être mené ».
Nicolas Lebourg – Histoire d’Unité Radicale
Le groupe est dissout en 2002 après la tentative d’assassinat de Chirac par Maxime Brunerie.
Le bloc identitaire
Le bloc identitaire naît la même année et revendique une filiation commune. On retrouve une volonté d’agir en dehors et en dedans, c’est à dire de fonctionner comme un groupe politique, mais également d’influencer toute la droite. En plus de ça, deux de ses dirigeants, Fabrice Robert et Guillaume Luyt, avaient également des responsabilités dans Unité Radicale.
La stratégie du bloc repose sur la notion d’identitaire : régionale, nationale, européenne, tout est focalisé sur cette idée. Et on retrouve déjà le parti s’articuler naturellement avec la ligue du sud.
L’autre modernisation se fait au rayon communication ; le site Novopress est un pionnier de la réinformation. Ainsi que les opérations de communication comme l’occupation du Quick hallal de Villeurbanne en 2010 ou la distribution de soupe au cochon aux SDF.
Une nouvelle génération avec de nouvelles idées
Génération Identitaire est la branche jeunesse du Bloc Identitaire. Effectivement, ses militants sont plus jeunes et ont déjà une autre culture, compatible avec les évolutions d’internet, en particulier celle des réseaux sociaux. Le groupe est fondé à 2012 et reprend le lambda comme logo (le symbole lambda était sur les boucliers des hoplites, les guerriers spartiates – une imagerie popularisée par le film 300 sortit en 2006, une influence pop dont nous avions parlé ici).
À mi-chemin entre des étudiants en école de commerce et un club de boxe, Génération Identitaire va petit à petit s’émanciper du Bloc Identitaire avant de s’en détacher complètement en 2016, lorsque le bloc devient les identitaires. En revanche, les petits jeunes ont poussé plus loin les tactiques de leurs aînés. Évidemment, l’action du Quick hallal en a impressionné certains qui ont une certaine appétence pour l’action spectaculaire. Disons le, ces actions sont surtout des coups de com’ à grands renforts de médias nationaux ; peu de moyens pour un effet maximum.
Parmi leurs actions, nous pouvons citer :
- 2012 : Le premier coup d’éclat est une opération médiatisée sur le chantier de la mosquée de Poitiers – Les militants seront finalement relaxés après une première condamnation
- 2013 : Une banderole tendue sur le siège du PS rue Solférino dans le contexte de la Manif pour tous
- 2014 : Opération Génération anti racailles avec des « patrouilles » dans le métro lillois et lyonnais
- 2016 : Construction d’un mur à l’entrée d’un futur centre d’accueil pour demandeurs d’asile à Montpellier.
- 2016 : Ouverture de la Citadelle à Lille (le même lieu qui a été fermé administrativement pendant quelques jours en 2023)
- 2017 : Lancement de l’opération Defend Europe avec le C-Star
- 2018 : Defend Europe dans les Alpes
- 2019 : Occupation de la CAF de Bobigny
- 2020 : Une banderole dénonçant un prétendu racisme anti-blanc est tendue sur un toit à République en pleine manifestation antiraciste.
- 2021 : Defend Europe dans les Pyrénées
Dissolution
Bien entendu, à force d’attirer l’attention, Génération Identitaire va se retrouver scruté par le ministère de l’intérieur. En effet, le groupe n’a pas complètement coupé avec la violence, en témoignent les sorties des militants autour de la Citadelle ou de la Traboule (le QG des identitaires Lyonnais). Et on peut également citer les liens des identitaires avec Ouest Casual.
Mais ce qui agace place Beauvau, c’est surtout le message envoyé. Pas tant que le racisme et les théories nationalistes choquent plus que ça. Par contre, patrouiller dans le métro ou organiser des actions à la frontière, c’est jouer le rôle de supplétif de l’État, et ça n’amuse pas du tout les fonctionnaires.
Ajoutons à ça que les membres de Génération Identitaire sont régulièrement condamnés, quoique les sentences relèvent plus du sursis et de l’amende. Enfin, la question des moyens de l’association est en question, ses opérations en demandent peu, mais il en faut quand même. Ce qui pousse donc Gérald Darmanin à s’attaquer à la question.
Après sa dissolution en 2021, les membres du collectifs tentent de relancer un bar à Lyon, les remparts, et d’autres organisations se relancent, plus petites et localisées. A noter qu’une manifestation s’est organisée contre la dissolution, Maxime Brunerie s’y trouvait.
Une autre direction
La question de la stratégie n’est pas un enjeu très populaire à l’extrême droite, dont les militants voient souvent à court terme. Les intellectuels les plus intéressants se trouvent dans le courant de la nouvelle droite. Autour de différents think-tank comme le GRECE ou le Club de l’horloge, ils ont amené une pensée qui dépassent largement les enjeux propres au Rassemblement National.
Seulement, la nouvelle droite ne milite pas pour un parti mais revendique des enjeux plus larges que les échéances électorales.
Le grand remplacement
L’expression est à la mode. Toutefois, comme nous l’avons expliqué ici, nous pensons que le concept est surtout un argument pour donner de la visibilité en provoquant. Voir Valérie Pécresse faire sienne ce concept est une grande victoire pour l’extrême droite. Le mécanisme est simple : quand un parti d’appareil s’approprie une thèse venant de l’extrême droite, il lui donne une légitimité, il lui reconnaît la qualité d’opinion et donc son droit à être discuté.
Pécresse a donc fait un cadeau inestimable à Reconquête en récupérant une thèse profondément xénophobe, prisée par les identitaires. En voulant spéculer sur cette agrégat de paniques morales, les LR pensaient chercher de nouveaux électeurs à leur droite. Au lieu de ça, ils ont donné du corps à un candidat peu crédible. Pourtant, l’enjeu est ailleurs. Pendant que la candidate de la droite s’empêtrait dans la polémique, Eric Zemmour était déjà passé à autre chose : la dépossession, marquant toujours un temps d’avance.
La bataille culturelle : l’ethno-différentialisme
À Reconquête, on colle à la ligne de Génération Identitaire : la bataille culturelle se joue sur tous les tableaux. C’est un axiome piqué dans la culture de gauche, en particulier chez Antonio Gramsci. Les urnes ne sont qu’une finalité, la partie émergée de l’iceberg. Cette bataille consiste à diffuser un modèle de société basée sur une opposition raciale, culturelle. En fait, une menace permanente contre des identités régionales, française et européenne.
On retrouve cette doctrine ailleurs en Europe, des bases intellectuelles communes permettent un socle solide pour évoluer ensemble : l’identité, le rejet de l’immigration, mais aussi l’anti-communisme. Sans surprise, cette idéologie est masculiniste et homophobe.
L’influence de Gramsci touche non seulement à l’idée d’hégémonie culturelle, mais également à la notion d’organique : pour faire court, l’intellectuel ne doit pas être un simple commentateur et tout le monde doit être un intellectuel. Dit autrement, chaque aspect de nos vies doit être pensé comme un terrain de lutte. De fait, l’intellectuel est parti prenante à la lutte, il devient organique, il fait parti du même corps.
Concrètement, ce concept d’organique a beaucoup influencé à gauche (l’une des influences du mouvement situationniste), mais également à l’extrême droite. Il s’agit de repenser la convivialité (apéro saucisson-pinard), la solidarité (la soupe au cochon pour les SDF), mais également pousser le quidam à glisser un peu de porc dans les rayons hallal.
Et au cœur de cette stratégie, internet. L’extrême droite a compris bien avant la gauche tout l’intérêt qu’elle pouvait tirer de cette nouvelle plateforme : internet sera le Verdun de la bataille culturelle.
Jean-Yves Le Gallou
L’un des artisans de cette pensée est Jean-Yves Le Gallou. Lui aussi vient du GRECE, mais il a aussi été longtemps au Front National. C’est même lui l’auteur du slogan « la France aux français ». Parti avec Bruno Mégret en 1999, il reste à l’écart des partis pendant des années avant de rejoindre Eric Zemmour dans sa campagne.
Mais entre temps, Le Gallou se fait commentateur de la politique d’extrême droite, notamment pendant le couscous gate, participant à créer une crise interne au FN. Il se livre d’ailleurs dans la revue éléments, la publication du GRECE sur la stratégie de Reconquête :
JEAN-YVES LE GALLOU. Paul-Marie Coûteaux et Charles Millon sont toujours restés à l’extérieur. Le fonctionnement se fait à travers des groupes sur des boucles Telegram qui planchent sur des sujets bien identifiés. Les débats sont très libres. C’est franco. Mais à la fin une synthèse doit émerger et déboucher sur des propositions ou des options synthétisées par Sarah Knafo. Ensuite, c’est Éric qui décide, pas toujours dans le sens de ces orientations prises en amont. L’essentiel pour lui, c’est de s’en tenir à sa ligne sans avoir à rogner ses convictions. C’est la différence avec ses rivaux : sa sincérité. Et elle a un coût.
Pour Le Gallou, Reconquête n’est qu’un point d’étape dans une stratégie sur le long terme qui amènera à une victoire de l’extrême droite. Victoire dont la condition sine qua none est de remporter la bataille culturelle, c’est à dire imposer son tempo et ses thèmes au monde politique.
Alain De Benoist, pour une stratégie transpartisane
Alain de Benoist, l’architecte de la nouvelle droite et de la stratégie qui va avec, ne milite pas pour Zemmour. En tous cas, pas plus pour Zemmour que pour le reste de la droite. Pour lui, RN et Reconquête sont complémentaires, s’adressant à des électorats différents. Justement, la force de la nouvelle droite, c’est sa capacité à transcender les courants et à proposer un matériel intellectuel prêt à l’emploi.
De ce point de vue là, voir des militants de la droite d’appareil (LR) venir à une rencontre avec des militants RN et Reconquête, c’est une victoire. C’est la droite qui s’invite et accepte les règles de son extrême. Les thèmes s’imposent alors au LR. Si la victoire dans les urnes n’est pas encore gagnée, la bataille de l’influence est en voie d’être remportée par les identitaires.
Fatalement, dans ce jeu, Eric Zemmour a une utilité : il étire l’extrême droite d’un côté. Mais surtout, ce sont les identitaires du parti qui ont le mieux écouté Alain de Benoist et Guillaume Faye. Petit à petit, ce thème devient hégémonique dans toute la droite, et comme le dit Marion Maréchal : nous voulons grand remplacer la droite.
Le RN pris à son propre piège
L’autre grande formation d’extrême droite, c’est évidemment le RN. On va passer rapidement dessus, car ce n’est pas le sujet aujourd’hui. Cependant, le parti de Marine Le Pen (pardon, Marion Anne Perrine Le Pen…) est sujet à une double dynamique : d’un côté Reconquête lui a piqué des cadres, de l’autre le parti est toujours au second tour des présidentielles et constitue un groupe parlementaire (à la différence de Reconquête qui peine à percer, avec deux sénateurs et aucun député).
À Nice, par exemple, le RN se retrouve dans une situation délicate. Ses adhérents sont le cœur de l’électorat Zemmouriste, des retraités, des CSP+. Et dans la guerre avec les LR et Reconquête, le RN ayant choisi de parler aux classes populaires, se retrouve en queue de peloton. Quant à être le seul à parler des pieds noirs, ce n’est plus le cas, Zemmour en est lui même descendant.
D’autant plus que des cadres sont partis, comme Philippe Vardon.
La stratégie du RN de dédiabolisation portant ses fruits, le parti n’est plus celui qui remporte la palme de la radicalité. Et une partie de son électorat de droite libérale (au sens économique) s’est réfugié chez Zemmour, qui n’a rien contre ces réfugiés là, en passant.
Reconquête reste le parti donc le plus proche des idées de la nouvelle droite, ce n’est donc pas une surprise de retrouver les identitaires et Marion Maréchal se cotoyer dans les colloques de l’institut Iliade (créé par Le Gallou Jean-Yves ).
Trombinoscope
Une fois que nous avons posé les grands axes des références de Zemmour, c’est l’aspect stratégique, il faut les mettre en ordre de marche, c’est le volet tactique. On vous propose un bref passage en revue des cadres du parti.
Samuel Lafont
Si vous nous suivez depuis longtemps, vous devez connaître ce nom. Samuel Lafont est l’auteur du premier hoax debunké sur notre site (l’auteur du hoax, pas de l’article). Depuis 2013, ce militant de l’UMP puis LR est devenu un professionnel de la communication et a fondé le site Damoclès. Il s’est fait sur le tard, hyperactif pendant la manif pour tous, où son homophobie fait fureur puis devient attaché parlementaire où il finit de se former.
Samuel Lafont rejoint Generation Z dès le début pour prendre en charge la communication numérique. On lui doit la stratégie d’astroturfing de Reconquête, une technique consistant à faire croire que Reconquête bénéficie sur les réseaux d’une audience plus grande que la réalité.
Dans la sinistre affaire Lola, une enfant assassinée en 2022, il est le plus rapide à dégainer et organise une manifestation avec l’Institut pour la justice.
Damien Rieu
Damien Rieu s’est illustré récemment avec cette grotesque histoire de prières dans le métro. Nous en avions parlé, mais les fact-checkers institutionnels s’en étaient également préoccupés. Rendons lui justice, Damien Rieu, Lefèvre de son vrai nom n’en est pas à son coup d’essai.
On le découvre lors de l’occupation du chantier de la mosquée de Poitiers. Il participe comme porte parole de Génération Identitaire à chaque opération du collectif : les rondes dans le métro, l’opération Defend Europe etc…
Toutefois, Rieu ne se contente pas de son rôle d’activiste. En 2014, il est nommé par Julien Sanchez, directeur adjoint de la communication de la ville de Beaucaire, une municipalité où le mensonge a été érigé en méthode de travail. Il devient attaché parlementaire de Gilbert Collard en 2019, puis est parachuté par le RN dans la Somme en 2021. En 2016, il tente de lancer un magazine nommé France avec Charlotte d’Ornellas.
C’est une trajectoire d’un militant repéré par le RN pour ses méthodes et son assurance, un futur cadre du parti. Hélas, le destin du parti des Le Pen est marqué par les trahisons, et l’ancien porte parole de Génération Identitaire file rejoindre Reconquête fin 2021. Depuis, il a beaucoup travaillé à structurer le parti.
Du para, il a plus l’habitude de sauter de ville en ville plutôt que la carrure. Il est éliminé dés le premier tour dans la 4ème circo des Alpes-Maritimes aux législatives de 2022.
C’est probablement une des meilleures recrues du parti d’Eric Zemmour, on comprend la colère et la déception au RN. Les méthodes de Rieu, formé à l’école du mensonge et de l’agit-prop (Beaucaire et Génération Identitaire) collent parfaitement à la stratégie de Reconquête.
Les autres
Bien entendu, Reconquête compte nombre de cadres importants. Si nous avons fait un focus sur les Samuel Lafont et Damien Rieu c’est qu’ils illustrent les deux faces de la stratégie de Reconquête : un ancien de l’UMP qui fait dans la réinformation et un ponte de Génération Identitaire qui fait dans l’agit-prop. Jetons un coup d’œil aux autres.
Philippe Vardon
Encore une vieille connaissance! Philippe Vardon se fait d’abord connaître comme étant le chanteur du groupe de rock faf Fraction Hexagone avec Fabrice Robert à la basse. Mais avant d’être musicien, Vardon est surtout un vieux routard de l’extrême droite française : FNJ, Unité Radicale, puis il participe à fonder le bloc identitaire (avec Fabrice Robert) et son avatar Nissa Rebella en 2005.
Les thématiques et les méthodes de Nissa Rebella sont sensiblement les mêmes que celle de Génération Identitaire : Immigration, régionaliste et européen, contre l’islam…
Le slogan qui fait connaître le parti régionaliste est « oui à la socca, non au kebab », s’en prenant aux rues populaires de Nice où les commerces tenues par des immigrés sont nombreux. Pour le reste, on retrouve des choses que l’on commence à connaître : un bar, le 15.43 sert de lieu de sociabilisation (comme à Lille et Lyon). Une salle de boxe, une place en tribune de l’OGC Nice, la distribution de soupe au cochon, les identitaires niçois sont partout.
Il quitte finalement le bloc identitaire pour rejoindre le FN en 2013, adhésion qui met mal à l’aise la direction parisienne du parti. Vardon est de toutes les campagnes du RN, s’inscrivant comme figure incontournable de l’extrême droite niçoise. Finalement, il quitte le parti pour rejoindre Reconquête en novembre 2022, après un conflit en interne.
Marion Maréchal
La nièce de Marine s’est détachée petit à petit du FN jusqu’à quitter le parti en 2017, juste après les élections présidentielles. Elle part fonder l’ISSEP (Institut des sciences sociales, économiques et politiques) quelques mois plus tard. Une école calquée sur le modèle de l’Institut de Formation Politique et dont l’objet est de former des cadres pour l’extrême droite. L’ISSEP est même adoubée par Jean Yves Le Gallou.
Et justement en 2022, quand démarre la campagne d’Eric Zemmour, toute l’école est derrière celui qui est venu y faire des conférences. Thibaud Monnier, l’associé de Marion, obtient même un poste à responsabilité dans la campagne.
Mais Marion Maréchal, c’est aussi des amitiés de longue date avec les identitaires, tranchant ainsi avec sa tante qui gardait malgré tout quelques distances. Très tôt, elle fait le lien entre le FN et le bloc identitaire, et entretient de très bons rapports avec génération identitaire.
Elle rejoint Reconquête en 2022 pour en devenir immédiatement la vice-présidente.
Bruno Attal
Bruno Attal est un policier qui se fait connaître par son activité syndicale. Secrétaire adjoint du syndicat France Police, il se place juste derrière Michel Thooris, un autre policier habitué des plateaux tv et conseiller de Marine Le Pen depuis 2011. Ce dernier est d’ailleurs au cœur de la bisbille du RN dans le 06, il se revendique proche d’Eric Zemmour, mais ne pas avoir (encore) rejoint Reconquête.
En revanche, Attal a rejoint Reconquête dès le début comme conseiller de Zemmour sur les questions de police. En fin de compte, ce micro-syndicat policier trouve l’oreille des grands pontes de l’extrême droite française. Il se présente aux législatives dans la 14ème circo du Rhône où il est éliminé dès le premier tour. Pari perdu pour celui qui voulait défier Taha Bouhafs à Venissieux et pour qui la campagne a été chaotique.
Mais Bruno Attal c’est surtout des coups de com, comme le contre-feu dans l’affaire Zecler ou sur les contrôles au faciès.
Stanislas Rigault
Porte parole de Génération Z (les jeunes de Reconquête), Stanislas Rigault est un jeune homme dynamique et de bonne famille. Le story telling nous montre un militant déterminé qui a mis ses études en pause pour participer à une campagne présidentielle. Malgré un parcours politique vierge, il est issu de l’enseignement catholique puis a continué ses études à l’institut de formation politique, une école privée très à droite (même si elle n’est rattachée à aucun parti) qui a également formé Samuel Lafont.
Invité par l’UNI à l’université de Nice en janvier 2023, sa venue provoque une levée de boucliers qui le pousse à annuler. Génération Z se retrouve également liée à la cocarde étudiante qui joue au coup de force dans les universités.
Stéphane Ravier
L’importance de Stéphane Ravier est double. Non seulement c’est une prise de choix au RN, mais il est également le premier sénateur rallié à Reconquête (un second, Sébastien Meurant quittera les LR pour le parti de Zemmour en décembre 2022).
Il mène le combat contre SOS Méditerranée à Marseille.
Paul-Antoine Schmidt
Ancien responsable des jeunes de Reconquête, il est condamné pour le tabassage d’un jeune français d’origine algérienne. Schmidt incarne bien les difficultés du parti de trouver des cadres formés, la plupart militant dans des organisations parallèles, souvent violentes. Dans son cas, il s’agit de l’Action Française.
L’hyper présence des militants Reconquête, le cœur de la stratégie
Une fois les législatives passées avec ses résultats décevant pour Reconquête, il a fallut déployer une stratégie de terrain. En effet, le parti éloigné des institutions démocratiques va devoir faire parler de lui pour exister. Pour cela, Reconquête créé une dynamique de terrain et se montre sur plusieurs fronts.
Le projet Horizon de Callac
Callac est une séquence importante, parce que ce village breton incarne une première victoire qui a galvanisé les militants.
Les prémices
Peut être vous rappelez vous de cette action de Génération Identitaire en 2016. Le collectif d’extrême droite s’en prend à un projet de centre d’accueil pour des réfugiés. Nous sommes encore dans la séquence où le flux venant de Syrie, d’Érythrée ou d’Afghanistan est important. Ce centre concerne des personnes ayant fait la démarche pour obtenir le statut de réfugiés.
Mais pour GI, c’en est trop. Ils organisent une action nocturne et murent l’entrée du futur centre. L’image est forte, l’action n’a rien couté, mais le CADA ouvrira quand même.
Une stratégie affinée
Fast forward. Nous sommes fin 2022, et Reconquête bat le rappel dans une petite ville bretonne : Callac. C’est ici que va se dérouler une bien triste bataille, première victoire de Reconquête.
« Il y a une nouvelle stratégie d’une frange de l’extrême droite, qui consiste à faire de l’agitation et de mobilisation sur le terrain, en particulier à l’initiative de réseaux liés à Eric Zemmour, à des catholiques intégristes et à l’extrême droite. Il y a sans doute une volonté de faire une action de terrain au moment où la force historique de l’extrême droite semble vouloir jouer le jeu du parlementarisme. Le Front national veut se servir de l’Assemblée nationale comme tribune pour parler de la loi immigration qui va arriver juste après le projet de loi sur les retraites. Les franges de l’extrême droite se disent que c’est le moment d’occuper le terrain localement avec des manifestations et des rassemblements. »
RadioFrance
Le projet Horizon de Callac
Début septembre, la fachosphère locale bat le rappel. Breizh Info publie trois articles sur le sujet dans la semaine précédant la manifestation prévu le 17 septembre. Parmi les organisateurs, Bernard Germain, le candidat Reconquête aux législatives, mais également Pierre Cassen de Riposte Laïque. Les deux seront interviewé par le média breton. Résistance républicaine (de Christine Tasin) et le Parti de la France (de Thomas Joly) sont également de la partie. Le jour dit, 300 militants d’extrême droite se retrouvent dans le village. Font face à eux des habitants du village favorables au projet ainsi que quelques militants antifascistes.
Menace de mort sur le journal Le Poher
Saint Brévin Les Pins
Nous sommes le 11 décembre, un mois avant l’abandon du projet Horizon à Callac. Mais les militants Reconquête ont senti que cette stratégie pouvait être payante. Une manifestation est organisée à Saint Brévin Les Pins en Loire Atlantique. Cette fois, les contre-manifestants sont plus nombreux.
Une dynamique contre les CADA
Un nom ressort très vite, c’est celui de Viltaïs. Il s’agit d’une association qui répond aux appels de l’état dans le cadre du programme Agir (Accompagnement global et individualisé des réfugiés). Un discours se met rapidement en place : l’État dépense des millions, l’associatif fait dans le trafic d’être humain, les réfugiés grand-remplacent la civilisation européenne.
En parallèle, les militants Reconquête tentent de coordonner des manifestations autour de différents projets de CADA. Le fond du discours est de grossir le trait, laissant imaginer qu’il y a des dizaines de nouveaux projets pour accueillir des millions de réfugiés.
- 11 février, manifestation à Grignon dans les Yvelines
- 25 février, manifestation à Bélabre dans l’Indre
- 25 février, manifestation à Beyssenac en Corrèze
(ainsi qu’à Corlay, où le parti Reconquête s’est contenté d’une dénonciation publique)
Ce qu’on peut appeler « l’opération Stop répartition » coordonne toutes les oppositions aux projets.
Opération SOS Méditerranée
Pour ceux qui ont suivi, Génération Identitaire avait participé à l’achat d’un bateau en 2017, le C-Star. C’était l’opération Defend Europe, dont les objectifs étaient plutôt flous et qui est vite rentré au port. Le mal était fait, et les identitaires avaient fait parler d’eux.
Forcément, l’extrême droite n’a pas renoncé à son thème de prédilection. Et pour Reconquête, SOS Méditerranée est la cible parfaite. C’est donc à Toulon en novembre, alors que le navire est à quai avec ses 230 réfugiés secourus et refusés par l’Italie, que Eric Zemmour et Marion Maréchal déboulent pour s’emparer du sujet.
Le combat contre la mairie de Paris
Génération Identitaire n’allait pas en rester là. La suite sera au tribunal administratif, après que la mairie de Paris ait voté une subvention de 100 000€ à l’ONG en 2019. Un certain Monsieur B se lance dans une croisade solitaire, mais victorieuse : la justice finit par annuler la subvention.
Ce citoyen tatillon se nomme en fait Antoine Oziol de Pignol et était très actif au sein de Génération Identitaire. Il a même participé à la campagne Defend Europe, en particulier sa grotesque campagne de communication dans les Alpes où les militants jouaient les gardes frontières dans la neige.
Marseille un lien stratégique
L’occupation du siège de SOS Méditerranée
Le 5 octobre 2018, 22 militants de Génération Identitaire organisent l’occupation du siège de SOS Méditerranée. L’action est violente et se finit par l’arrestation de tout le monde. Surtout, les identitaires ont déployé une banderole accusant l’ONG de trafic d’êtres humains.
Des peines de prison fermes sont prononcées, en particulier pour Franck Dunas et Romain Espino. Mais on retrouve parmi les condamnés Thaïs D’Escuffon ainsi que deux autres cadres du groupuscules : Jérémie Piano et Peter Sterligov. Jérémie Piano sera candidat dans la 11ème circo des Bouches du Rhône, Sterligov roule pour le RN en travaillant pour Julien Sanchez (le maire de Beaucaire qui avait employé le tout jeune Damien Rieu quelques années plus tôt).
Stéphane Ravier, tête de pont de la guerre contre SOS Méditerranée
Maintenant que Génération Identitaire n’existe plus, SOS Méditerranée n’est pas soulagé pour autant. Le 30 novembre 2022, une soirée caritative est organisée à l’opéra de Montpellier. Les militants de Reconquête préparent un comité d’accueil avec banderoles et slogans. Les messages y sont sur la thématique de la préférence nationale, mais on retrouve à la fois la méthode et l’une des cibles favorites de Génération Identitaire.
https://www.youtube.com/watch?v=nXc7l_8Bgdc
Mais il faut surtout compter sur Stéphane Ravier, transfuge du RN et premier sénateur de Reconquête, pour prendre le relais. Comme on le voit dans la capture de son compte Twitter, il s’est approprié le prétexte de Génération Identitaire : la traite d’êtres humains.
Il s’inspire de la stratégie parisienne et s’attaque à la subvention des mairies de Marseille et Montpellier à l’ONG, en 2021, en 2022 et en 2023. En parallèle, Reconquête se montre en force à Toulon alors que l’Ocean Viking finit son errance après le refus italien d’accueillir les réfugiés à bord. SOS Méditerranée porte plainte.
Le maire de Valence et les frères musulmans
L’affaire de Valence commence quand Nicolas Daragon, maire LR de la ville, accepte de vendre un terrain pour que l’association Valeurs et réussite agrandisse son école. La préfète recommande de ne pas vendre ce terrain vague.
C’est un contexte parfait pour les identitaires qui s’engouffrent dans la brèche. Chronologie non exhaustive des appels de Damien Rieu :
On voit une vraie montée en puissance d’une machine bien rodée. D’abord un mot d’information (où il se met lui même en scène), puis Rieu appelle à témoignage. Un site internet est lancé, des tracts imprimés (50 000 pour une ville de 62 479 habitants) et finalement un premier rassemblement peu médiatisé d’une poignée de militants locaux pendant le conseil municipal.
Le Patrimoine de Mayenne
Tout commence le 7 juin 2019 quand la tempête Miguel arrache une partie du toit de l’Église de La Baconnière qui s’effondre. La remise en état est à la charge de la mairie qui ne peut pas assumer ce coût. Lors des vœux du maire en janvier 2023, le constat est là, la destruction s’impose.
Une pétition est lancée immédiatement, puis quelques jours plus tard, un premier rassemblement téléguidé par le candidat local de Reconquête, Pierre d’Herbais. Le 11 février, une nouvelle manifestation rassemble une cinquantaine de personnes contre la destruction de deux églises. Des camarades antifascistes leur font face.
Les identitaires misent sur les circuits courts
Depuis la dissolution de Génération Identitaire, les identitaires ont misé sur une nouvelle tactique : créer des groupes plus petits, attachés à une identité locale mais interconnectés.
La citadelle à Lille
La citadelle est un lieu historique du développement de Génération Identitaire. Aurélien Verhassel, le gérant du bar, est un vieux de la vieille. En effet, en 2014 déjà il participait aux rondes dans le métro lillois. Il est également connu pour être proche du Vlaams Belang.
Après que Grégoire de Fournas, député RN, hurlait « qu’il retourne en Afrique » à l’adresse du député LFI Carlos Martens Bilongo, Verhassel et ses acolytes défraient la chronique en organisant une soirée nommé ainsi. Habitué des slogans chocs, Génération Identitaire se régale en voyant la mairie imposer la fermeture administrative.
Verhassel se fait inviter chez Cyril Hanouna le 15 février pour y défendre sa cause. Si la soirée ne s’est finalement pas tenue, l’ancien cadre identitaire s’est offert une tribune inestimable.
Soutien du candidat Zemmour, il est vu avec l’ancien état-major de GI lors du meeting de Villepinte. Quant à De Fournas, il se félicite d’avoir vu sa notoriété grandir.
Les remparts à Lyon
Lyon est une ville clé dans la structure identitaire en France. S’y trouve l’ISSEP, l’école de Marion Maréchal, mais également un lieu historique : le bar La Traboule. C’est autour de ce lieu de socialisation que va se structurer l’héritier de génération identitaire : les Remparts.
Il y a rarement un chef dans ces groupuscules, mais des cadres : les portes paroles. Étienne Cormier et Sinisha Milinov sont à la manœuvre. Dans la seconde ville de France, les identitaires ont pris l’habitude depuis des années de partir en balade nocturne, en bande armée. Des descentes qui finissent généralement assez mal, comme ce soir de finale de la CAN en 2019.
Le 8 décembre dernier, le groupe est intercepté par la police. Mis en examen, Milinov sera jugé en mai. Ces dernières semaines, tous les samedis soirs les Remparts sont de sortie. Le 18 mars dernier, ils vont jusqu’à louer une salle sous prête nom en trompant le curé de la Croix Rousse.
Patria Albigès, contre la venue de Médine à Albi
Le but de toutes ces chapelles est d’occuper le terrain. Et ce sont les actions les plus spectaculaires qui remportent le jeu. Selon des albigeois, Patria Albigès ne regroupe qu’une poignée de personnes. Mais ils font parler d’eux. Très investit dans la campagne d’Eric Zemmour, ils gagnent en médiatisation avec leur campagne contre la venue du rappeur Médine à Albi.
https://twitter.com/PatriaAlbiges/status/1633542689718165533
La députée LFI du Tarn Marie-Christine Verdier-Jouclas demande la dissolution du groupe, suite à l’agression de deux syndicalistes étudiants en 2021. Patria Albigès est très proche de Furie Toulouse, autre émanation de Génération Identitaire.
À Bordeaux, l’Action directe identitaire reprend le flambeau
Après la dissolution du groupuscule Bordeaux nationaliste qui s’était illustré par une soirée de violence à la fin de la marche des fiertés en juin 2022, un nouveau collectif « Bastide bordelaise » s’illustre par l’attaque d’un meeting de la Nupes en décembre. L’offensive antifasciste bordelaise identifie dans le collectif des militants de Génération Z.
Aparté : à la différence des autres groupes présentés ici, l’action directe identitaire n’a pas été clairement identifiée. Nous ne pouvons affirmer qu’il s’agisse de militants proches de Reconquête. En revanche tant sur la méthode que le contenu et le timing, nous pouvons difficilement faire l’impasse.
C’est dans ce contexte qu’apparaissent des tags sur le planning familial, et ce à plusieurs reprises, puis sur une mosquée. Des messages signés Action directe identitaire.
Conclusion
Comme nous l’avons vu, Reconquête est un parti qui n’a pas de base militante si ce n’est les avatars de Génération Identitaire. Ses cadres, plutôt jeunes et expérimentés ont amené leurs méthodes, leur culture web et agitprop mais pas seulement ! En effet, la stratégie de Reconquête est largement influencée par les think tank qui ont posé les bases de l’extrême droite identitaire, les mêmes qui ont structuré intellectuellement Unité Radicale puis le Bloc/Génération identitaire.
Cet apport au parti est considérable. Les transfuges de LR ou du RN ne font pas le poids. D’ailleurs des tensions apparaissent et certains quittent le parti.
Mais la machine est en marche, et les cadres de Génération Identitaire possèdent désormais un outil capable de faire 7% aux élections présidentielles (c’est à dire au delà du seuil de remboursement, donnant une marge financière au mouvement).
Et Eric Zemmour dans tout ça ?
Effectivement, le leader Eric Zemmour semble en retrait dans cette stratégie. Malgré son autoritarisme en interne, il reste le candidat hors sérail le mieux placé pour porter les idées des identitaires.
Malgré tout, depuis sa défaite, il peine à occuper le premier plan médiatique. Si il relaie le travail de fond opéré par ses militants, on a du mal à croire qu’il se sente vraiment investit. Et puis il y a les procès qui lui coutent cher. La sortie de son livre lui permet de revenir sur le devant de la scène en plus d’y régler des comptes.
En revanche, on se demande si le bureau exécutif n’évincera pas le candidat dès qu’il n’aura plus besoin de lui, et qu’une candidate se montrera prête à prendre ce rôle. Pour cela, il lui faudra commettre une erreur ou s’isoler dans son propre parti, mais il y a fort à parier que Reconquête lui échappera.
La violence ne disparaît pas
Enfin, malgré la stratégie de Reconquête de structurer un mouvement efficace, il est difficile de sortir complètement de la violence qui fait parti de l’ADN de l’extrême drotie. Le GUD revient à Paris après la dissolution des Zouaves en janvier 2022. À Saint Brévin, l’extrême droite violente était présente, tout comme à Lyon où le coup de force est hebdomadaire.
Dans ce contexte, nous souhaitions soutenir tous les camarades et organisations antifascistes qui s’opposent à Reconquête jusqu’à être plus nombreux qu’eux et les faire abandonner.