L’UPR adore cette théorie, Hallstein est un nazi qui veut créer une Europe Nazi. C’est parti pour un bon vieux complot !
Avec la candidature d’Asselineau de l’UPR aux élections présidentielles, nous voilà un peu « obligés » de scruter à nouveau les intoxs régulières de ce groupusculaire parti complotiste rouge brun.
Et nous avons été intéressés par une des affirmations qui revenait régulièrement dans la bouche des adeptes de ce parti. Selon eux, l’UE serait un projet d’outre tombe du troisième Reich…
Et comme « preuve », ces mêmes adhérents affirment que « Walter Wallstein » un des pères fondateurs de l’Europe était nazi.
Une théorie qui remporte a un grand succès à l’UPR.
Cela semble bénin, mais en fait pas du tout. C’est même la pierre angulaire du projet global de l’UPR, son « mythe fondateur ».
Et on y va!
Sommaire
- Constats
- Dans le même état d’esprit que nous, le « 28 minutes d’Arte »
- Pourquoi cette accusation ?
- Le contexte, les intervenants de cette théorie complotiste
- Le recyclage de Rath par l’UPR
- « Historia » agent de l’impérialisme « nazi judeo bobolchévique islamonazi » ?
- La diffusion de la « thèse » de Matthias Rath
- Qui est « Matthias Rath » et qui sont ses comparses ?
- Quelles sont les thèses politiques de « matthias rath » ?
- L’UE un complot nazi d’outre-tombe de Walter Hallstein ?
- Biographie d’Hallstein
- Hallstein nazi ou « membre d’associations nazies » ?
- Hallstein, négociateur officiel de l’état nazi ?
- Hallstein coupable d’avoir collaboré avec IG Farben ?
- Hallstein tête pensante du régime nazi et orateur de haut niveau ?
1) Constats
a) Dans le même état d’esprit que nous, le « 28 minutes d’Arte » (A 33.45)
On s’est intéressé à une autre affirmation de ce genre, Jean Monnet et Robert Schuman étaient des « agents de la CIA »
Sur tout le site de l’UPR (et relayé partout par les adeptes de l’UPR), ces affirmations font florès chez les complotistes de tendance rouge-brune.
- Au point que cette thèse a envahi le moteur de recherche Google qui devrait se pencher sérieusement sur la question.
On voit bien que le moteur est pollué par ce concept au point que la seule page qui apparaisse de sérieuse est Wikipédia…
Et ceci se continue dans les pages suivantes de Google ad nauseam.
- Impossible d’avoir une discussion sur ce sujet avec un connaisseur de cette « thèse ». Le raisonnement est circulaire et la méthode hypercritique.
– Ou vous êtes d’accord avec cette thèse
– Ou vous êtes contre, et vous êtes un « mouton lobotomisé »…
– Ou pire vous faites partie du complot car vous êtes payé par les instances secrètes de la CIA/des nazis d’Argentine/de l’UE/des chinois du FBI/des reptiliens serbo-moldovaques (barrez les mentions inutiles).
Un raisonnement parfaitement paranoïaque qui ne laisse pas de place au doute et encore moins à la remise en cause.
Une fois de plus, nous assistons, un peu impuissants, à la mise en place chez ces gens d’une « pensée de groupe »
On en connait bien les mécanismes :Les huit symptômes de la pensée de groupe :1.L’illusion de l’invulnérabilité : lorsque les groupes se croient intouchables, ils ont tendance à réprimer la dissidence ;2.La rationalisation : un groupe est plus soudé lorsqu’il justifie collectivement ses actions ;3.La croyance en la supériorité morale du groupe : lorsqu’un groupe pense qu’il est moral, il a tendance à ignorer sa propre immoralité ;4.La transformation de l’opposant en stéréotype : lorsqu’un opposant est considéré avec partialité ou avec des préjugés, les affirmations qui contredisent les convictions du groupe sont ignorées ;5.La pression de la conformité : une forte pression est exercée sur les individus pour qu’ils s’alignent sur la volonté du groupe et pour qu’ils ne soient pas en désaccord avec lui, sinon ils sont ostracisés, c’est-à-dire écartés des débats, voire sanctionnés ou expulsés ;6.L’autocensure : les membres du groupe préfèrent garder leurs opinions divergentes pour eux, plutôt que de déserter le navire ;7.L’illusion de l’unanimité : les dissensions internes sont cachées au groupe. Ainsi, elles semblent inexistantes ;8.Les gardiens de la pensée : certains membres du groupe s’engagent activement à protéger le groupe de toute dissidence ou information contraire.
b) Pourquoi cette accusation ?
Bien entendu, nous ne soupçonnerons pas Asselineau d’être stupide. Ou de ne pas avoir l’intelligence nécessaire pour que lui-même ne se pose pas des questions sur le sujet. Et comme tout intellectuel qui se respecte, il sait certaines choses.
En fondant son parti de « l’UPR » il se pose en leader incontesté. A l’instar des groupes d’extrême droite, il pose une « infaillibilité du leader » (Un « Fuhrerprinzip light» ). C’est une base de TOUT groupe d’extrême droite.
Asselineau, c’est l’UPR, l’UPR c’est Asselineau. Plus d’Asselineau, plus d’UPR.
Pour poser cette infaillibilité il est nécessaire de poser un « mythe fondateur ». Pour cela pas besoin d’être d’extrême droite. Tout parti se construit sur un « mythe fondateur ».
Le mythe de fondation de l’UPR, c’est « l’UE c’est le mal absolu ». Or pour qualifier le mal absolu, il faut lui donner des origines mythiques : la CIA (Monnet et Schuman) et les nazis (Hallstein). Dans la droite lignée du point Godwin et de la « Reductio ad Hitlerum ».
Le mal absolu ? Autrefois c’était les nazis. Aujourd’hui c’est l’UE, DONC l’UE est construite par les nazis.
Variante :
Le mal absolu ? Autrefois c’était les nazis. Aujourd’hui, c’est « l’Empire Américain » (notion soralienne – Asselineau a été bien recommandé par soral, avant que celui-ci ne finisse par se fâcher avec asselineau…).
Qui représente cet « Empire » à l’extérieur ? La CIA. Donc la CIA a construit l’UE.
Cela vous parait simpliste ? Regardons un peu ces captures provenant du site de l’UPR.
Assimilation: UE= nazis, américains=nazi, al qaida=américains…
Nous ne croyons pas vraiment exagérer sur le côté simplissime des thèses de l’UPR.
C’est tout simplement un raisonnement « hyperlogique » complotiste. Les événements d’ampleur ne se produisent pas en raison de causes complexes historiques, politiques, économiques, etc… Ils sont la résultante de « plans » sur le long terme de personnes précises qui « conspirent » pour que le déroulement de l’histoire se fasse dans les fins qu’ils désirent.
C’est une désignation explicite de coupables désignés implicites, de « boucs émissaires » qui sont la marque de fabrique d’un raisonnement et de la construction d’une pensée d’extrême droite. Le leader ayant déconstruit « l’histoire officielle » et mis en lumière le complot, le/les personnes derrière le/les complots est désigné comme une personne supérieurement éclairée qui mérite toute confiance.
Voyons maintenant la fameuse thèse de l’UPR.
2) Le contexte, les intervenants de cette théorie complotiste
Comme l’ont déjà noté les copains de « l’Observatoire des Réseaux » , Asselineau semble avoir récupéré cette théorie sur le « docteur Matthias Rath ».
Chouard également.
a) Le recyclage de Rath par l’UPR
Il est difficile aujourd’hui de savoir à quand remonte la première vidéo d’Asselineau sur ce sujet. En effet à l’occasion de la présidentielle 2017, l’UPR a bouleversé de fond en comble tous ses liens youtube et sur son site. Des liens anciens sur ce sujet mènent maintenant vers des interviews d’Asselineau sur la présidentielle. Nos recherches tendent cependant à indiquer que les premières références sur ce sujet datent de mars 2011.
Or comme le montre la vidéo de « l’Observatoire » et le décorticage de l’interview de Chouard, celui-ci en parle dès 2014.
Il est donc impossible de savoir si c’est le discours de Chouard ou le livre de Rath qui a influencé Asselineau.
D’autant qu’Asselineau ne donne que peu de sources dans ses vidéos.
b) « Historia » agent de l’impérialisme nazi judeo bobolchévique islamonazi
On pourrait mettre en doute que cette histoire « d’Hallstein le nazi » soit si importante dans le discours de l’UPR et son existence même. Il faut comprendre que TOUT le discours de l’UPR est basé sur une sortie de l’UE par la grâce de l’article 50 du traité Européen.
Grâce qui devra être retardée légèrement quand aux prévisions et « analyses chevronnées » de l’UPR comme le démontre un article que nous avons écrit il y a quelques jours.
Mais pour que la demande de sortie de l’UE par les électeurs devienne majoritaire; des analyses économiques, sociales, politiques, géostratégiques ne suffisent pas. Pour un parti comme l’UPR dont la colonne vertébrale est « article 50 », il faut montrer au quidam que le plan derrière la création de l’UE est d’essence complotiste/satanique.
Et toute remise en cause, de ce dogme est d’essence complotiste/satanique.
Et là vous vous dites que les Debunkers ont définitivement pété un câble et que nous passons dans le registre de l’exagération absolue; voire que nous aussi, nous versons dans la théorie du complot.
Et bien non. D’où le titre de ce paragraphe un peu moqueur. En voici la démonstration.
Vous vous souvenez qu’un peu plus haut, nous avions fait référence à une vidéo d’ARTE sur le « rôle de la CIA dans la construction européenne ».
LA référence absolue de l’UPR sur cette thèse est un article d’Historia. Le magazine de très grande vulgarisation historique. D’ailleurs ils le disent eux-mêmes. Et universitairement « Historia » est plus connu pour sa volonté de divertir que de rigueur scientifique, contrairement à « L’Histoire ». Les deux ont leur utilité, mais il faut savoir de quoi on parle.
Or Historia a décidé de retirer le dit fameux article. On ne sait pas vraiment pourquoi. Peut-être justement qu’en raison de la candidature d’Asselineau, cette référence devenait gênante de part son anachronisme dans une revue de vulgarisation qui se veut tout de même sérieuse, avec un minimum de rigueur scientifique.
Toujours est-il que c’est la fureur noire du coté de l’UPR, jugez en :
LA RÉÉCRITURE DE L’HISTOIRE EN MARCHE = La direction du magazine HISTORIA censure son propre numéro 675 de mars 2003 sur le rôle de la CIA dans la construction européenne et met en demeure l‘UPR d‘en supprimer la reproduction
Par une mise en demeure du 17 mars 2017, l’avocat de Sophia Publications, la société éditrice du magazine Historia, a exigé que nous retirions du site Internet de l’UPR la reproduction de l’article « Quand la CIA finançait la construction européenne » de Rémi Kauffer, figurant dans le numéro 675 (mars 2003), que François Asselineau a montré en direct dans le journal de 20h de TF1 du 13 mars. La loi nous oblige à obtempérer.Nous signalons que ce texte était vieux de 14 ans (édition de mars 2003) et qu’il figurait depuis plusieurs années sur le site Internet d’Historia, auquel notre article renvoyait.
Nous signalons que ce dossier de Rémi Kauffer n’est plus disponible sur le site d’Historia et cela prétendument « pour des raisons techniques ». Le lien est ici : http://www.historia.fr/parution/mensuel-675
Nous signalons que notre article qui en assurait la promotion et la reproduction figurait sur notre site upr.fr depuis le 13 mars 2014, il y a donc plus de 3 ans.
Si l’avocat de la société éditrice du magazine Historia nous demande soudain de le supprimer après tant d’années de mise en ligne, c’est parce que François Asselineau, alors que démarre la campagne pour l’élection présidentielle, a commencé à faire naître un débat aussi salutaire que nécessaire sur le rôle de la communauté du renseignement américain dans la construction européenne et sur la proximité de certains « pères fondateurs » avec l’administration américaine.
Il mérite d’être précisé ici qu’un « agent de la CIA » n’est pas la même chose qu’un « employé de la CIA » ; certains journalistes ne semblent pas conscients de cette différence.
Dans un éditorial, la rédaction d’Historia a tenu à se désolidariser de façon alambiquée du contenu même du texte de Rémi Kauffer (sans même citer le nom du journaliste).
Nous exprimons notre impatience à connaître sa réaction face à l’article – basé sur des archives déclassifiées – d’Ambrose Evans-Pritchard « Des fédéralistes européens financés par des chefs de l’espionnage américain » (Daily Telegraph, 19 septembre 2000).
Nous continuerons à informer les Français sur ce sujet important, qui permet de comprendre les origines et objectifs de la construction européenne. Nous allons d’ailleurs prochainement publier de nouvelles sources.
Pour finir, il est utile de préciser que le propriétaire de la société Sophia Publications (et donc d’Historia) est, depuis juin 2016, l’industriel et homme de presse Claude Perdriel, soutien officiel de la candidature d’Emmanuel Macron.
Bureau National de l’UPR
18 mars 2017François Asselineau, Président de l’Union populaire républicaine. La France doit sortir de l’Union européenne, de l’euro et de l’Otan.
… on se frotte les yeux devant cette réaction et on s’arrête un instant sur la conclusion :
Pour finir, il est utile de préciser que le propriétaire de la société Sophia Publications (et donc d’Historia) est, depuis juin 2016, l’industriel et homme de presse Claude Perdriel, soutien officiel de la candidature d’Emmanuel Macron.Bureau National de l’UPR
18 mars 2017
CQFD
SI Historia décide de retirer cet article, C’EST un complot contre l’UPR. . Il ne suffit plus qu’à désigner le responsable…
Revenons à nos moutons complotistes.
c) La diffusion de la « thèse » de Matthias Rath
En 2010, le « bon docteur » Rath édite un livre nommé « The Nazi Roots of the ‘Brussels EU’ » («les racines nazies de l’union européenne de Bruxelles »). C’est dans ce livre que Rath explique par le menu le pourquoi et le comment de « Hallstein=nazi ».
Mais ce n’est pas la première fois que ces allégations sont émises !
En 1999, un obscur site « Reject-the-EU » écrit un article publié sous forme de PDF posant les bases de celles-ci. Ce site est en fait tenu par Matthias Rath.
Il a donc fallu dix années pour que ces écrits infusent dans la société. On peut penser que le grand bond du complotisme suite aux attentats du 11 septembre y a été pour quelque chose.
Depuis, les écrits de Rath ont fait leur chemin. Cités en long large et travers par la soralodieudosphère (essentiellement d’origine complotiste), mais aussi relayés par des sites du FN.
Mais on y trouve aussi parfois des sites « de gauche » contaminés par l’extrême droite comme le très rouge-brun site du PCF d’Arcachon. Que nous avons dénoncé plusieurs fois en vain !
Certains sites qui peuvent paraître totalement anachronique sur le sujet. Alors qu’il n’en est rien, nous le verrons plus loin. Comme ce site « naturel » « d’herbal detox » :
Bien en vue, on trouve aussi Bat Ye’or sur le site « Dreuz » :
d) Qui est « Matthias Rath » et qui sont ses comparses ?
Allons-y franchement.
C’est un charlatan à grande échelle.
Aucun de ses travaux n’a été reconnu scientifiquement et à même été poursuivi plusieurs fois pour charlatanisme. Pour faire court, il prétend soigner le cancer et le SIDA par l’administration de complément vitaminés et d’oligo-éléments (d’où la diffusion des écrits de Rath sur des sites « naturopathes » -voir plus haut-, et affirme que le cholestérol n’a aucun rôle dans les maladies dans le développement des maladies cardio-vasculaires.
Il est également l’un des grands promoteurs de la théorie complotiste de « Big pharma » chère à la soralo/dieudosphère…
Les Debunkers ne nient pas que des lobbys existent, pharmaceutiques y compris.
Mais la thèse de « big pharma » ne relève pas de cela. Comme toute théorie complotiste, elle est applicable à tout problème médical/de santé. Les théoriciens du complot parlent d’une conspiration telle; que les vaccins provoquent l’autisme, que l’apartheid a été créé par « BP » pour pouvoir tester le HIV en toute liberté, que le HIV a été créé en laboratoire, la fluoridation de l’eau pour affaiblir les volontés, etc..etc…
- Les vaccins et « Big pharma »
- Sur la viabilité des complots
- Le conspirationnisme médical et le rejet de la médecine comme science
- La chute de M. Rath (article en anglais)
Un « grand » scientifique donc.
Plus grave ces opinions peuvent être comprises comme de véritables actions de lobbying en faveur de ses propres intérêts :
e) Quelles sont les thèses politiques de « matthias rath » ?
Nous avons trouvé un PDF dont nous mettons un lien d’hébergement ICI.
En résumé, Rath explique qu’il existe un complot mondial de « Big Pharma » dans tous les domaines de la politique, des USA à l’UE. Il existerait même une secte qu’il nomme « secte d’Icare ». Les problèmes actuels de notre société leurs sont dus de façon exclusive. Il résume ainsi :
Maintenant que cette escroquerie a été découverte et que le soleil fait fondre la cire des fausses ailes, les disciples d’Icare savent qu’ils vont faire une chute.
-
Face à cette réalité, les membres de la secte essayent désespérément de retarder cette chute par tous les moyens : • Ils jettent un brouillard devant le soleil à l’aide de campagnes mensongères ; ils affirment, par exemple, que les vitamines sont dangereuses, que les produits génétiquement modifiés vont résoudre les problèmes de famine dans les pays du tiers monde ou bien qu’il n’y a pas de vraies alternatives à la tyrannie du cartel pétrolier.
-
Ils bâtissent par le biais de la Communauté Européenne de Bruxelles une dictature qui, avec des méthodes d’état policier et des engagements militaires, doit retarder la chute de la secte.
-
et en désespoir de cause, la secte est résolue d’entraîner le monde avec elle dans les abîmes d’un enfer atomique. Seulement de cette façon il est possible d’expliquer, que les meneurs de cette secte à Washington et Paris menacent ouvertement avec une guerre atomique. Défis actuels pour la secte d’Icare Une menace actuelle pour la secte est, qu’elle a affaire à un pays qui comptait comme bastion pour l’expédition criminelle globale – les Etats Unis – , et à un mouvement de changement, qui est décidé, de mettre fin à la dictature de la terreur. Déjà pour éviter leur éviction dans leur pays nucléaire, la secte doit agir. Car une chose est sûre : le candidat de la secte Mc Cain ne sera jamais élu président en temps de paix. Seulement si la secte arrive à entraîner le monde dans les prochains cinq mois dans une guerre atomique, leur candidat aura peut-être une chance d’arriver à la Maison Blanche pour, à partir de là-bas – sous droit de guerre continuel – continuer à consolider la domination mondiale de la secte. Puisque les leaders actuels de la secte aux Etats-Unis, Bush et Cheney, ne sont plus à même politiquement de manigancer une guerre atomique, la secte a d’ores et déjà mis au point le « Plan B » : Dans la deuxième plus grande puissance nucléaire, la France, elle a déjà activé ses « dormeurs » -membres de la secte, jusqu’à présent peu connus. Leurs noms : Nicholas Sarkozy et Bernard Kouchner.
Cela vous rappelle quelque chose ? Peu ou prou les thèses de l’UPR… On notera que Rath (comme tous les autres complotistes d’extrême droite) ne critique JAMAIS le régime de Poutine…
Alors qu’une personne de gauche parlera d’impérialisme américain et d’impérialisme russe, thèse qui explique les conflits entre les deux pays, l’extrême droite elle parle d’un pays « ami ».
Et ca tombe bien ca Asselineau ne critique pas le régime russe, il ne se contente pas de dire qu’il faut discuter avec LES russes (quel que soit le/les dirigeants). Non, il copine avec Poutine et sa bourgeoisie… Il vous suffira de scruter le site de l’UPR pour vous en convaincre. Prétendre vouloir sortir d’un carcan fédéraliste pour copiner avec un impérialisme, c’est assez savoureux…
Les co-auteurs de Rath
Paul Anthony Taylor est le “directeur exécutif » de la « fondation Rath ». Inconnu au bataillon autrement. Ou presque.
Aleksandra Niedzwiecki, « vice présidente exécutive » de la « fondation Rath”
August Kowalczyk était un acteur/réalisateur Polonais. Déporté et échappé du sinistre camp d’Auschwitz, il fut résistant vers la fin de la guerre. Un parcours étonnant, atypique et dont on se demande ce qu’il est venu faire dans cette galère… Il ne signe que la préface…
[Si certains de nos lecteurs ont des précisions sur cette personne, ils sont les bienvenus-NDLR]
Enfin il est à noter que ce livre est édité par une des sociétés de Rath (Dr. Rath Education Services B.V..). Aucune vérification de tiers donc.
3) L’UE un complot nazi d’outre-tombe de Walter Hallstein ?
Nous avons trouvé le livre en Français en téléchargement libre et en particulier la partie sur Hallstein. 84 pages…
Le but de cet écrit est de prouver que Hallstein était un « éminent juriste nazi » formé en vue d’une collaboration entre l’état nazi et « IG Farben », les débuts de « Big pharma » en quelque sorte. Pour cela Rath passe en revue différentes pièces qu’il présente comme des preuves incontestables.
Pour Rath, Hallstein est une pièce essentielle de ce complot…
Comme Hallstein fût ensuite le premier président de la Commission Européenne, Rath en conclu que le « plan nazi » se prolonge dans l’existence de l’UE et de son fonctionnement.
Il assez étonnant de voir que si Rath a été extrêmement critiqué (à juste raison) et même condamné pour ses théories sur la médecine, on ne trouve pas de critique détaillée de ses écrits sur ce sujet.
a) Biographie d’Hallstein
Walter Hallstein est né le 17 novembre 1901 à Mayence. Après avoir fait son école primaire à Darmstadt, il entra au Lycée à Mayence où il resta de 1913 jusqu’à l’équivalent du baccalauréat allemand en 1920.
À partir de 1920, Hallstein a étudié le droit à l’université de Bonn. Spécialisé dans le droit international privé et écrivit sa thèse de doctorat sur les aspects commerciaux du traité de Versailles. Il obtint son doctorat en 1925 – à l’âge de 23 ans. Le sujet de la thèse d’Hallstein était : « Les politiques d’assurance vie dans le traité de Versailles », soit « Der Lebensversicherungvertrag im Versailler Vertrag » (Kilian 2005, p. 371).
De 1923 à 1926, il devint clerc à la « cour d’appel provinciale » de Berlin et en 1927, après avoir passé l’examen d’assesseur, il devint brièvement juge. Il devint alors professeur à l’Institut de l’Empereur Guillaume pour le droit privé étranger et international à Berlin, où il se spécialisa dans le droit des entreprises et commercial comparé en travaillant pour Martin Wolff, un académicien spécialisé dans le droit commercial. [On notera pour la suite que le dit Martin Wolff fût demi de ses fonctions par les nazis en 1934 ]
Il y resta jusqu’à en 1930. En 1929, il obtint son habilitation universitaire de l’université de Berlin, à la suite d’une thèse en droit des entreprises. En 1930, à l’âge de 29 ans, il fut nommé professeur de droit privé et de droit des entreprises à l’université de Rostock, devenant ainsi le plus jeune professeur de droit d’Allemagne.
Il resta à Rostock jusqu’en 1941 y devenant rapidement haut-fonctionnaire en qualité de Dekan (doyen).
En 1942, Hallstein, alors officier de réserve, fut mobilisé dans l’artillerie dans le nord de la France avec le grade de premier lieutenant (Oberleutnant). Il occupait alors la fonction d’officier administratif (ordonnanzoffizier). Le 26 juin 1944, durant la bataille de Cherbourg, il est capturé par les Américains et envoyé au camp Como, un camp de prisonnier de guerre dans le Mississippi.En tant que prisonniers de guerre aux États-Unis, Hallstein ouvrit une « université de camp » où il organisa des cours de droit pour les prisonniers. Le Sunflower Project, un projet visant à rééduquer les prisonniers de guerre allemands, lui permit de participer à une « école administrative » à Fort Getty lors de laquelle les principes de la constitution des États-Unis étaient également enseignés. Hallstein resta prisonnier de guerre de juin 1944 à la mi-1945.En novembre 1945, Hallstein revint en Allemagne où il milita pour la réouverture de l’université de Francfort. Refusant une offre de Ludwig Erhard pour devenir vice-ministre au sein du ministère bavarois de l’économie, il devint conférencier à l’université de Francfort le 1er février 1946 et, en avril, fut élu recteur. Il conserva cette fonction jusqu’en 1948. Il fut président de la conférence des recteurs du sud de l’Allemagne, qu’il fonda. De 1948 à 1949, il passa une année comme professeur associé à l’université de Georgetown à Washington.Hallstein cofonda le comité national UNESCO et fut son premier président de 1949 à 1950.
b) Hallstein nazi ou « membre d’associations nazies » ?
Une subtile distinction, mais essentielle pour la suite de notre article. Le premier point est PRIMORDIAL pour la suite:
Rath semble le suggérer tout au long de son livre, mais JAMAIS il ne l’affirme ouvertement. Pour lui, toute personne ayant les responsabilités primordiales que Rath prétend coller à Hallstein est NÉCESSAIREMENT membre du parti nazi. Délit par association que suivent allègrement les adeptes d’asselineau !
Hallstein était en revanche, à l’instar de beaucoup d’autres juristes, membre de diverses organisations professionnelles prises en mains par le régime nazi. Comme le décrit Rath.
Ces associations sont notamment « l’Association nationale-socialiste des enseignants » (Nationalsozialistischer Lehrerbund), « l’Association des juristes nationaux-socialistes (Nationalsozialistischer Rechtswahrerbund) », « l’Association allemande nationale-socialiste des maîtres de Conférence » (Nationalsozialistischer Deutscher Dozentenbund) et « l’Association nationale-socialiste de protection des civils face aux raids aériens » (Nationalsozialistischer Luftschutzbund).
De mars 1933 à août 1934, commence l’épuration et la mise sous contrôle de toutes les organisations de corps intermédiaires, c’est la « Gleichschaltung », (en français : « mise au pas ») mise en œuvre par Adolf Hitler et par le parti nazi pour mater toute opposition dans le pays, pour mettre la société au pas, afin de concrétiser le mythe de la « communauté populaire » (Volksgemeinschaft).
« Victor Klemperer souligne que le verbe gleichschalten est, au sens propre, surtout employé en électricité, dans le sens de synchroniser ; pour cet auteur, l’utilisation du terme Gleichschaltung est la création la plus caractéristique et probablement la plus précoce de la langue du IIIe Reich (LTI), dont l’apanage est la mécanisation flagrante de la personne elle-même, « un mot monstrueusement représentatif des convictions fondamentales du nazisme »1. « Dans la LTI, aucun autre terme technique, en empiétant sur un domaine qui n’est pas le sien, ne saurait révéler aussi crûment la tendance à la mécanisation et à l’automatisation »1. »[…]« Ce processus vise toutes les sphères de la société, politique, économique, religieuse et culturelle, et concerne l’ensemble de la population. Il a notamment pour objectif d’éliminer toute opposition réelle ou potentielle et comporte un important volet antisémite. La Gleichschaltung est mise en œuvre dès l’arrivée des nazis au pouvoir via le développement d’un appareil répressif, des outils législatifs et réglementaires et la création d’organisations de masse destinées à encadrer tous les secteurs de la société. Les moyens employés étaient la séduction, l’intimidation ou la terreur. »
Sur cette page, Rath reproduit une déclaration d’Hallstein sur son appartenance à plusieurs associations. Et qui sont pour Rath des associations soit disant « nazies ».
« Reichsbund deutscher referendare » traduite par « Association des assistants d’avocats [referendare] du Reich [nazi]
« Reichsverband Deutscher Hochschullen » traduite par « Association des universités du Reich [nazi] »
Avouons que nous avons passé du temps sur ces traductions. Nos investigations nous montraient tellement d’absurdités dans ces traductions et donc conclusions/affirmations de Rath que nous nous sommes frottés les yeux à de nombreuses fois….
Comment est-il possible d’ignorer pour quelqu’un qui à fait des études comme Rath que « Reich » ne signifie pas forcément « Reich nazi » ????
Et ce n’est pas tout !!!!!
Reprenons.
- « Reichsbund deutscher referendare » traduite par « Association des assistants d’avocats [referendare] du Reich [nazi]
Nous avons vu dans sa biographie qu’Hallstein n’a jamais été avocat, comment aurait il pu faire partie d’une association professionnelle d’avocats ? Rath commet une énorme erreur en traduisant « referendare » par « avocat ». « Avocat » se dit « Rechtsanwalt » en allemand. La traduction exacte de « refenrendare » est « assesseur ». Or nous avons vu plus haut qu’Hallstein a été brièvement juge en … 1927. Juge « assesseur » donc… Hitler arrive au pouvoir le 30 janvier 1933 soit 5 années après la nomination de Hallstein. A ce moment là les nazis n’ont pas la mainmise sur l’administration. L’association incriminée n’avait donc RIEN de nazi à l’époque où Hallstein y a adhéré!!!!
Quand à l’expression « reichsbund » elle signifie effectivement « association du reich ». Mais si Hitler a surnommé son régime « troisième reich » ce n’est pas sans raison!
L’Empire allemand de 1871 à 1918 fût parfois appelé le « Deuxième Reich », une monarchie constitutionnelle à tendance autoritaire dominée par la Prusse. Or cet empire avait créé de nombreuses associations et corps intermédiaires incluant le nom de « reich » ! Un bon exemple (et parlant vu l’objet de cette association) fût le « Reichsbund jüdischer Frontsoldaten » ou « Association du Reich des soldats juifs du Front » (RJF). C’était une association de soldats juifs allemands qui avaient combattu pendant la Première Guerre mondiale dissoute en 1936, par les autorités nazies… Était-elle « nazi » pour autant?
Rath accole donc « reich » et « nazi » de façon évidente alors que c’est une grave, monstrueuse erreur de débutant ! Ou de faussaire patenté !
C’est un peu plus compliqué pour la deuxième appartenance. Il s’agit bien d’une organisation nationale chapeautée par les nazis. La « Reichsverband der Deutschen Hochschulen » est la nouvelle association nationale regroupant toutes les autres associations préexistantes. Signalons au passage que « Horschulen » ne signifie pas « université », ce serait plutôt une « université professionnelle ».
Ce que n’explique par Rath, c’est que ces appartenances résultent de la prise de contrôle par le régime nazi des associations professionnelles et civiques lors de la Gleichschaltung (« mise au pas » ou « alignement »). De ce fait, la simple appartenance à une association professionnelle signifiait que l’on devenait membre d’une association contrôlée par le régime nazi. Sans forcément en être un soi-même…
- Affiliation à d’autres associations
Dans le cas d’Hallstein, Rath pointe son affiliation à la BNSDJ en septembre 1936 (voir la capture ci-dessus). Rath affirme également que le BNSDJ s’est fondé en 1933, suite à la prise de pouvoir par Hitler.
C’est faux.
Cette association a été fondée en 1928. Les juristes étaient alors des juristes fédéraux. Ceux appartenant au NSDAP étaient adhérents à la BNSDJ dirigée par Hans Frank. Frank a essayé de réunir les avocats du gouvernement fédéral dans une grande organisation.
Hans Franck est un personnage central de l’histoire de la justice du 3ème reich.
En 1919, il est étudiant à Munich et adhère à un groupement d’extrême droite antisémite (la Société Thulé) et milite dans un groupe paramilitaire, antirépublicain des corps francs. Il participe à l’écrasement de la République des conseils de Munich au printemps 1919.
En 1923, il devient membre du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), et participe à la tentative de putsch de Hitler à Munich dans les rangs des Sturmabteilungen (SA). Docteur en droit et avocat, il prête son concours à de nombreux « camarades » du parti nazi pendant la République de Weimar dans plus de 2 400 procès contre des militants nazis entre 1924 et 1933. Il représente les intérêts d’Hitler dans une quarantaine d’affaires, ce qui lui permet d’avoir un lien direct avec celui-ci.
Son statut d’avocat lui permet aussi d’organiser, à partir de 1928, l’association des juristes nationaux-socialistes, qui dispose rapidement d’un journal périodique mensuel, le Droit Allemand, qui œuvre à la « propagation d’un renouveau juridique völkisch national-socialiste ». De plus, il accomplit des recherches pour retracer l’arbre généalogique « aryen » de Hitler.
En mars 1933, il devient ministre de la Justice de Bavière. Le 25 Avril, 1933 Frank est nommé par le président du Reich Paul von Hindenburg comme « commissaire du Reich » dans le cadre de la rénovation du Gleichschaltung des institutions juridiques. Frank a programmé l’élimination institutionnelle de toutes les associations professionnelles d’avocats et leur intégration dans le BNSDJ.
Il fit alors incorporer progressivement toutes les organisations corporatistes juridiques dans le BNSDJ. En octobre 1933, toutes ses associations sont dissoutes au sein du BNSDJ.
Le 18 mai 1936, Franck annonce que le BNSDJ est dissout et portera désormais un nouveau nom le « Rechtswahrerbund national – socialiste » (NSRB), l’association des gardiens du droit nationaux socialistes.
A nouveau Rath raconte n’importe quoi.
Ce sont donc trois erreurs monumentales que commet Rath :
-Erreur de traduction.
-Ensuite qu’en tant que système corporatiste, le système juridique allemand (sous la république de Weimar puis du 3ème Reich) OBLIGE à l’adhésion à une de ces organisations pré existante corporatiste pour exercer. Hallstein a donc fait partie du Reichsbund des juges assesseurs. Puis cette association a été fondue dans le BNSDJ. D’ailleurs Hallstein marque bien une précision : il dit avoir fait partie du « Reichsbund » pendant sa période de travail comme assesseur PUIS pointe « qu’aujourd’hui » (le 30 septembre 1935) il est affilié au BNSDJ.
Ce qui nous amène à une remarque. Le BNSDJ ayant été fondé en 1928 (contrairement aux fausses allégations de Rath, SI Hallstein avait été un juriste nazi « éminent » impliqué dans une conspiration depuis ses études (dixit Rath) POURQUOI donc n’a-t-il pas adhéré à cette association dès sa création ????? CQFD
-Rath pointe ensuite l’appartenance de Hallstein au BNSDJ puis au NSRB. Il semble séparer l’existence des deux organisations:
« Hallstein fût membre à la fois des BNSDJ et de l’infâme organisme nazi des « Rechtswahrer ».
Non. Comme nous l’avons vu, ce ne sont pas deux organisations séparées mais qui se succédèrent l’une à l’autre ! Le « Rechtswahrer » n’est que la continuation de la mainmise nazie sur les procédures juridiques. Et d’ailleurs sur la capture, Hallstein ne parle pas de son appartenance au NSRB et pour cause en septembre 1935, celui-ci n’existe pas encore !!!!!
Enfin Rath parle de l’adhésion au « Nationalsozialistische Lehrerbund », NSLB (« Ligue nationale-socialiste des enseignants »), créé le 21 avril 1929. C’est aussi une association nazie dont Hallstein ne se vante pas d’avoir fait partie dès sa création. Il pointe qu’en 1935, il y a adhéré. Et pour cause. Elle devient la seule association corporatiste autorisée dès 1933 sous la pression du Gleichschaltung…
On ne peut donc que sourire jaune en voyant Rath accuser ensuite Hallstein d’amnésie quelques pages plus loin à la Libération :
A la lumière de nos explications, on voit bien que Hallstein n’a pas menti !
c) Hallstein, négociateur officiel de l’état nazi ?
Rath affirme ensuite que Hallstein étant un haut dignitaire des nazis, représenta le 3ème reich lors de négociations Italo/Germaniques en 1938 au sein des « arbeitsgemeinschaft für deutsche italienisch rechstbeziehungen » soit les « groupes de travail pour les relations juridiques germano italiennes »
C’est un argument souvent repris par les membres de l’UPR qui apportent en complément un article provenant des archives de la Stampa :
Et voici le fameux article ICI.
C’est un problème car nous avons trouvé peu de références au contenu exact des travaux de ces différents groupes de travail. Cependant nous avons trouvé une indication majeure :
Rappelons ce que nous avons dit plus haut :
Avec ces deux lectures, on peut un peu mieux supposer ce que Hallstein faisait là et quelles furent ses contributions. Le droit des contrats…
d) Hallstein coupable d’avoir collaboré avec IG Farben ?
En effet, Rath nous oppose que Hallstein était un complice du « cartel » d’IG Farben. Donc selon eux on pensera qu’il était là pour négocier des choses plus importantes. Le souci c’est la preuve apportée. Accrochez vous cela devient délirant :
Vous comprenez ?
IG Farben a créé deux instituts les Institut Kaiser-Wilhem., l’un pour la chimie et l’un pour le droit.
Otto Hahn, grand physicien nucléaire, et père de la fission, a été formé dans le premier, Hallstein dans le deuxième. DONC les deux sont complices et aux ordres d’IG Farben dans un complot de domination mondiale chimico/nucléaire qui perdure après l’effondrement du troisième reich…
On croit rêver, car vous aurez beau lire : aucune autre « preuve » que celle là…
Mais ce n’est pas tout.
- On sait que le KWI fut accusé de collaboration et de pratiques ignobles nazies après guerre, IG Farben aussi, est ce que cela suffit pour sceller un destin commun, réfléchi et conscient ?
- Rath semble s’étonner du nom de l’institut nommé selon lui « d’après l’empereur Whilhem qui avait abdiqué ». Non. L’institut fut fondé en 1911 par le dit kaiser justement. C’est un détail mais qui marque l’absence totale de recherches approfondies !
- L’associée de Otto Hahn une très grande scientifique nommée Lise Meitner était d’origine juive et dut s’enfuir d’Allemagne en juillet 38 et continua son travail en correspondant avec Hanh.
Mais si Hanh faisait aussi partie d’une conjuration nazie, comment aurait il pu collaborer avec une scientifique juive ?
- Quand à Hallstein, il devint effectivement professeur à l’Institut de l’Empereur Guillaume pour le droit privé étranger et international à Berlin, où il se spécialisa dans le droit des entreprises et commercial comparé. De là à affirmer qu’il devint un « cadre pour le cartel IG farben »…
- La seule chose qui soit vérifiable c’est qu’effectivement Carl Bosh fut en relation avec Hahn/Meitner
Mais il n’y a RIEN qui prouve plus en avant…
e) Hallstein tête pensante du régime nazi et orateur de haut niveau ?
On trouve un peu plus loin ce texte :
A ce jour nous n’avons pas eu de preuve que cet article soit vrai ou faux. Nous en avons fait la demande aux archives fédérales allemandes, aucune réponse, même à ce jour (16/09/2018).
Nous ne pouvons donc aller plus loin sur ce sujet. Cependant, nous aimerions citer nos collègues de l’observatoire des réseaux sur le sujet :
« Hallstein a visiblement fait là son travail de juriste, réfléchissant à l’extension du droit allemand aux territoires annexés. Cela ne constitue pas une participation aux crimes de guerre nazis ni une adhésion avérée à l’idéologie nazie. La phrase « la structure de l’organisation administrative de l’Autriche et des Sudètes, qui est actuellement en forme, servira de modèle pour la future administration de l’ensemble du Reich » peut très bien évoquer les futurs territoires annexés en vertu des revendications pangermanistes non seulement des nazis mais de beaucoup de conservateurs allemands, pour qui les populations « allemandes » de Dantzig, de Silésie ou d’Alsace avaient vocation à faire partie du Reich. Difficile de savoir si Hallstein adhérait lui-même à une telle conception de la nation allemande. Mais avoir évoqué sur le plan juridique l’éventualité d’une extension du Reich ne fait pas de lui un nazi.
Et surtout, cela n’en fait pas, contrairement à ce qu’affirment sans aucun élément probant Asselineau et Chouard (et peut-être l’UKIP aussi, donc ? amusant voisinage…), un juriste nazi « proche d’Hitler » chargé par celui-ci d’organiser « das neues Europa », ni ultérieurement l’artisan en Europe d’un « projet fasciste » qui n’aurait fait que reprendre un plan élaboré pour le Reich nazi. Ça, c’est n’importe quoi (jusqu’à preuve du contraire, bien sûr).
Chouard et Asselineau relaient donc bien une thèse qui ne s’appuie que sur le « torchon » de Rath et qui a toutes les caractéristiques du hoax. »
Dans tous les cas, il est bien curieux qu’aucun historien ne se soit penché sur le problème si jamais cette preuve existait vraiment. En effet, si ce texte est si « majeur » comment se fait il qu’il ne soit cité que par des sources marginales complotistes ?
Suit ensuite des pièces qui seraient le fac similé du fameux discours. Près de cinquante pages annotées d’interprétations de Rath, qu’il serait superfétatoire de tenter de décortiquer. Nulle source, nulle preuve d’authenticité. Les liens fait entre les faits/événements sont totalement subjectifs.
EN CONCLUSION PROVISOIRE
Rath et les « upériens ignorent cordialement tous les témoignages qui montreraient que Hallstein n’avait aucune sympathie ou accointance avec le régime d’Hitler.
« Il adopta une attitude hostile à l’égard du national-socialisme et il entretenait même des contacts avec des adversaires déclarés du système. Ce non-conformisme ne lui porta aucun préjudice: en 1941, il fut nommé à la chaire de droit commercial, de droit du travail et de droit économique, de droit comparé et de droit privé international à l’Université de Francfort sur-leMain.
En 1942, il fut appelé en tant qu’officier de réserve dans un régiment d’artillerie et envoyé dans le nord de la France. C’est en tant que lieutenant et officier d’ordonnance qu’il vécut l’invasion en 1944, dans la forteresse de Cherbourg, où son unité dut se rendre aux troupes alliées après vingt jours de résistance. Hallstein lui-même fut fait prisonnier par les Américains et transféré au Camp Como dans l’État fédéral du Mississippi. Il y resta fidèle à sa profession de professeur d’université et créa une université dans le camp. »
– Michael Kilian, « Walter Hallstein: Jurist und Europäer », Jahrbuch des öffentlichen Rechts der Gegenwart, Tübingen, Mohr Siebeck, vol. 53, 2005, p. 369–389
On savait déjà qu’Asselineau avait une lecture très particulière de l’histoire. Cette fois, nous pouvons en conclure qu’il raconte vraiment n’importe quoi. C’est ou un fieffé propagandiste, ou un affabulateur. Notamment lorsqu’il fait de Hallstein un « proche » d’Adolf Hitler. Comme l’étaient les Göering, Goebbels, Himmler, Bormann, Speer, Frank, Rosenberg ou Ribbentrop.
Bref, on cherche à nous vendre un récit falsifié de toute part qui ne repose sur strictement rien de sérieux. La façon dont on trafique l’histoire dans le cas présent n’a rien à envier aux « méthodes » utilisées par Robert Faurisson dans son domaine « d’expertise ».
Et nous pesons nos mots.
Debunked !