Absurdité nous direz vous? Le camembert est NÉCESSAIREMENT de Normandie. Et bien non. Et c’est bien le problème.
Mais rassurez-vous l’inspecteur Labavure, pardon Co..ard, (avec 2 « N ») s’en occupe! Et ca aussi, c’est bien le problème.
Pas en reste « Fdesouche » fait le même hoax:
« L’Europe » aurait donc « tué » le camembert français? Urgence nationale, sacrilège, outrage suprême! Aux armes citoyens! Formez vos baratte à beurre! Louchons, louchons, qu’un cheddar impur abreuve nos crèmerie!
Et cela doit être vrai, puisque nos compères en mensongeries citent une source sûre: « La Manche Libre » et de facto que dit l’article?
L’Union Européenne, par un décret publié lundi 1er mai 2017, interdit désormais aux industriels l’utilisation de l’étiquette « fabriqué en Normandie » pour leurs camemberts. Ne restent désormais plus que le « camembert de Normandie », d’appellation d’origine contrôlée.
Comme l’expliquent nos confrères de BFMTV, l’Union Européenne a interdit, par un décret publié lundi 1er mai 2017, aux industriels d’utiliser l’étiquette « fabriqué en Normandie » pour leurs camemberts. Résultat, il ne reste plus que le « camembert de Normandie », d’appellation d’origine contrôlée (AOP).
C’est donc sérieux?
Et bien en fait non, car le même article explique encore:
La différence entre deux camemberts
Pourquoi cette décision? Le « camembert de Normandie » (AOP) répond à un cahier des charges strictes, imposant notamment aux producteurs de réaliser un fromage à base de lait cru provenant au minimum à 50% des vaches normandes, nourries par du fourrage provenant de la ferme et produit en Basse-Normandie.
Le camembert « fabriqué en Normandie » « signifie seulement que le fromage a été fabriqué dans une usine située dans le département du Calvados ou de la Manche, mais en aucun cas que le lait utilité provient de ce territoire », confiait récemment le critique gastronomique Périco Legasse dans les colonnes du Figaro.
Pour les producteurs de camemberts AOP, cette interdiction permettra de mettre fin à une concurrence qu’ils jugent déloyale.
(Ib.)
Voilà, voilà, voilà. Pire la Manche Libre cite un autre article de BFM TV, qui lui cite un producteur de Camembert AOP:
Patrick Mercier est éleveur de vaches normandes et producteur de camembert bio et AOP (appellation d’origine protégée) de Normandie, à Champsecret, dans l’Orne. Il emploie 8 personnes pour une production de 800 camemberts par jour, à partir du lait de son cheptel de 90 vaches. Il est également président de l’organisme Camembert de Normandie.
« Il y a aujourd’hui deux types de camembert. D’abord le ‘camembert de Normandie’, une appellation d’origine protégée (AOP) respectant un cahier des charges stricte qui impose de réaliser un fromage à base de lait cru provenant à 50% de vaches normandes, nourries par du fourrage provenant de la ferme et produit dans le Calvados, l’Orne ou la Manche. Et il y a le camembert ‘fabriqué en Normandie’. Mais c’est une tromperie pour le consommateur, sur le dos duquel les deux grands groupes industriels qui le produisent se font de l’argent. On croit acheter un camembert d’appellation d’origine parce qu’il y a marqué ‘de Normandie’ sur l’emballage.
Et les producteurs qui fabriquent du lait pour cette tromperie ne sont pas payés plus pour autant. Il faut que ça s’arrête, on trompe le consommateur et on n’améliore pas le quotidien des producteurs de lait. Ça paraît très proche: camembert de Normandie, camembert fabriqué en Normandie. Alors qu’il y a un écart énorme, sur la recette et sur les conditions de production de lait. Et pour nous, producteurs de vrais camembert de Normandie, c’est une concurrence déloyale.
Et d’enfoncer le clou:
« On tape trop sur Bruxelles »
Le système d’étiquetage – AOC, label rouge -, s’est fait au fil du temps. L’événement majeur a été la reconnaissance des appellations d’origine protégée (AOP) par l’Union européenne, en 1992. Mais entre les délais d’application, la réécriture des cahiers des charges en 2007 pour renforcer la protection des appellations, puis un nouveau délai d’application… Tout ça nous mène à aujourd’hui, où enfin, Bruxelles interdit l’usage du terme ‘fabriqué en Normandie’.
On peut dire que Bruxelles a sauvé le camembert de Normandie. J’estime pour ma part qu’on tape trop sur Bruxelles. Les échanges sont internationaux et les appellations d’origines sont un principe de mondialisation positive. On échange des produits différents et non-standard, empêchant de créer un marché où la seule condition serait le prix bas. Ça a plein de vertu: ça crée des emplois non délocalisables, ça assure la protection des paysages et de la biodiversité. C’est de l’écologie à l’état pur. On crée naturellement des protections des paysages et des savoir-faire. »
(Ib.)
Oups.
Est-ce à dire que l’inspecteur Labavure, pardon Co..ard, (avec 2 « N ») en lieu et place de défendre l’originalité, le terroir, défendrait les industriels du lait fabriquant un camembert frelaté à base de lait originaire de « pas de chez nous »?
On va pas en faire tout un fromage, la réponse est « oui ».
En même temps l’extrême droite est habituée de ces mensonges sur l’agriculture…
Quant à Fdesouche, il inaugure bien de sa nouvelle politique « anti intox » !!!
Donc, il n’est pas question de supprimer le camembert, mais au contraire de protéger son gout unique, ainsi que les agriculteurs qui en fabriquent! Du vrai.
Debunked !!!