Les Debunkers sont naturellement amenés à consulter divers médias, en croisant les sources afin d’arriver à une information sur les faits que nous essayons d’être la plus objective possible. Nous parlons bien « DES FAITS ». Les faits sont impérissables. Même si il existe plusieurs témoignages, c’est grâce à ce croisement que nous tentons d’en tirer quelque chose d’objectif.
Ensuite, nous passons par le filtre de NOTRE analyse. Qui lui est partisan et subjectif.
C’est en ce sens que nous ne sommes pas « apolitiques », mais « apartisans », car nous ne choisissons aucune personnalité politique, ni aucun politique.
Et c’est souvent ce que nous pouvons reprocher aux médias dits « mainstream », c’est de tenter de cacher des opinions sous le masque d’une fausse objectivité. C’est en ce sens que nous avions été très « surpris » de voir ce que le « Decodex » du Monde disait de notre site.
Nous ne sommes pas « spécialistes » des médias et de leur fonctionnement, mais nous en avons une analyse. Et il nous semble que vous en parler parfois, vous aidera à vous faire une opinion sur nous. C’est pourquoi l’article que vous êtes en train de lire deviendra le deuxième d’une nouvelle série qui concerneront nos petites analyses de ces médias, en particulier dans leurs rapports avec l’extrême droite. N’hésitez pas à nous faire remonter vos remarques, ce qui nous permettra de nous améliorer et de pouvoir y réfléchir en équipe.
Et dans cette optique, certains lecteurs nous reprochent (ou nous approuvent) sur notre choix d’appeler « un chat un chat », en ce qui concerne l’extrême droite. C’est à dire de ne pas retenir les mots quand ils nous semblent appropriés pour désigner une idée, une personne, un site, etc… Pour être clair, pour nous un néo-nazillon, ce n’est pas un « membre disruptif de l’alt-right » et Zemmour ou dieudonné ne sont pas « polémiste » ou « humoriste », mais bien deux politicards qui surfent sur des vagues racistes.
Mais qu’en est il des médias mainstream justement (et de la fachosphère) lorsqu’il parlent d’un événement ou d’une personne que nous qualifierions nous de fascisantes et de raciste?
Nous nous sommes intéressés donc aux mots qu’ont utilisés nos médias pour traiter le limogeage récent de Steve Bannon du site « Breitbart News », ancien bras droit de Trump. C’est une personnalité qui a tout de même fait quelque fois les titres, car jugé, à raison, comme très influent dans le camp de Trump, et ayant eu probablement une grande influence sur sa communication. Qui a mené à l’élection de Trump.
Ce n’est pas rien.
D’autant que le site Breitbart est une référence de la fachosphère française et que tous les sites de celle ci ont à un moment ou un autre repris les articles de Breitbart. Les Inrocks ont même fait un florilège des pires intox/dérapages de Breitbart.
Et nous même avons démonté plusieurs de ces articles repris en France.
Nous avons donc classés ces médias en fonction des termes qu’ils utilisaient pour qualifier « Breitbart » et Bannon lui-même. Ce qui nous a donné à lire quelques surprises. Nous classerons ces sites des plus « durs » dans leurs appellations jusqu’au plus amènes. Puis nous regarderons ce qu’en dit les sites de la fachosphère.
1) Médias « mainstream »
L’Express
Et oui ce n’est pas un site réputé à gauche qui est le plus rude avec Breitbart/bannon! C’est l’Express qui va doit au but: « »raciste », « extrême droite », « la droite dure », « réactionnaire »; mais on notera que ces qualificatifs ne sont pas mentionnés dans le titre.
Le Huffington Post
Le seul média qui qualifie Breitbart/Bannon « d’extrême droite » dans le titre.
France24/Europe1
A l’instar du « Huff », ces deux médias parlent « d’extrême droite », mais renvoient ce qualificatif dans l’article lui-même.
BFM/Le Parisien/Le Figaro/Libération/Nouvel Obs’/Les Echos
Tous ces médias qu’ils soient classés traditionnellement à droite ou « à gauche » utilisent un prudent terme « Ultra conservateur »… Que veut-il dire ce terme?
ultraconservateur , ultra-conservateur, -trice , adj. et subst.(Celui, celle, ce) qui est très conservateur en politique. Alors, sont-ils vraiment ultraconservateurs, ces Français − vous, nous − coincés entre leur passé, leurs motivations inconscientes (…) leur crainte face à l’avenir, leur peur de perdre leur magot? (Le Nouvel Observateur,25 oct. 1976,p. 64, col. 1).
Un terme qui ne veut rien dire puisque même des ultra libéraux l’utilisent pour qualifier la gauche dans sa résistance à conserver des freins au libéralisme (code du travail, etc…)
Mention spéciale pour Le Monde qui changera son article sur le sujet en deux jours… Et pas qu’un peu.
De « ultra conservateur » on sera passé, à « ultra nationaliste »…
20mn
Demi teinte pour 20 mn qui parle tout d’abord de « nationaliste », un terme qu’utilise traditionnellement l’extrême droite française pour se qualifier elle-même, puis dans l’article précise qu’il s’agit tout-de-même d’un site « d’extrême droite ».
Le Point/Atlantico
Cette fois nous avons deux médias dont les qualificatifs (ou leur absence) peuvent s’apparenter, au mieux, à de la désinformation caractérisée, et au pire à de la proximité idéologique.
Le Point lui parle d’un média « conservateur »…
Quant à « Atlantico », aucun qualificatif. Mais au fond rien d’étonnant, ce site se distinguant , selon nous, par des articles extrêmement à droite, voire flirtant avec la fachosphère.
2) La fachosphère
Il est significatif de voir que cet événement ne fait pas les grands titres de la fachosphère. A part dreuz qui lui consacre un assez long article ils sont rares ce qui en parlerons dans un peu plus qu’un entrefilet. Ce qui est normal.
En effet, Bannon est un grand inspirateur de l’extrême droite et Trump a apporté un immense espoir dans cette nébuleuse politique. Alors que tous ces sites parlaient considérablement de Trump (et de Bannon) avant les élections américaines, rares sont aujourd’hui les sites qui en parlent encore. Mieux vaut ignorer l’épine que représente désormais Trump plutôt que l’avantage qu’il a semblé être à un moment.
Même le Fn qui lançait du trump à tout bout de champs avant les élections; de la visite de marion anne perrine le pen à la « Trump Tower », l’aide des conseillers de Trump, même si les rapports étaient parfois compliqués; on peut dire qu’aujourd’hui les relations se sont tendues, au point que le pen ne fait plus cas de Trump. Pourtant les deux ont profité de la « radicalité numérique », que l’on peut incarner par Breitbart/bannon. Au point que marion maréchal le pen a été un temps tentée de rejoindre Breitbart.
La lune de miel est terminée, exit les commentaires élogieux sur Trump/Bannon. A part chez Dreuz bien entendu, puisque la « ligne » d’extrême droite de Dreuz, C’EST la ligne de Trump/bannon.
Nous avons essayé par cet article que la subjectivité des médias/journalistes était intégrale lorsqu’il s’agissait de qualifier un sujet politique. Tout simplement parce que le positionnement politique influe lui-même sur l’analyse qu’en aura le journaliste. Ainsi que la ligne rédactionnelle de son média, qui peut d’ailleurs être imposée par le propriétaire du média lui-même…
A notre avis, sur ce sujet il ne peut y avoir neutralité ou de l’ objectivité, juste de l’honnêteté (ou éthique). En quoi consisterait cette éthique? Et bien tout d’abord en ayant de claires infos sur les positionnements politiques de ces médias et journalistes. ET c’est ce que nous reprochons particulièrement aux médias de la fachosphère. Ils ne se présentent jamais comme subjectifs mais comme possédant la « réalité ». Au point d’ailleurs de distordre les faits pour donner du poids à leurs analyses subjectives.
L’information, comme la démocratie, viennent d’un dissensus clair et affirmé. Et certainement pas d’une soit-disant objectivité. Qui n’existe pas en politique.