AVERTISSEMENT : L’équipe des Debunkers ne défend en AUCUN CAS les personnes s’étant rendues dans la résidence protégée, et ne cautionne EN RIEN leur attitude et comportement inadmissible.
Notre propos est de décortiquer les évènements réels en concurrence avec la campagne de désinformation, de propagande orchestrée par des sbires de l’extrême droite. Comme si cette affaire n’était pas déjà suffisamment triste, certains utilisent le malheur des uns pour attiser la haine et agiter la soupe politicarde en leur faveur. Les protagonistes de cette histoire et en particulier les militaires sont utilisés sans vergogne par les vautours de l’extrême droite. Vautours qui n’ont finalement aucun intérêt à ce que justice se fasse dans la sérénité, les faits éclaircis et les responsables punis en conséquences. Non. Eux ce qu’ils veulent c’est autre chose.
1) Rixe à Brive et récupération de l’extrême droite
L’affaire commence l’après midi du 15 juillet, quand des jeunes de la cité des Chapelies dite « sensible » à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) ont estimé pouvoir, sans demander la permission, se rafraîchir dans la piscine privée d’une résidence.
Seulement, un habitant des lieux les prie de partir et la situation dégénère en rixe, pendant laquelle l’habitant des lieux (par ailleurs un militaire de la 126ème) est passé à tabac. Certaines sources parlent ensuite de dégradations dans la maison.
La nuit du 16 juillet, une cinquantaine de personnes DONT des militaires descendent sur la cité des Chapelies en empruntant des routes différentes afin de « régler des comptes » avec les auteurs de la rixe. Les habitants fuient et certaines reviennent avec des « armes par destination » pour se défendre.
L’affaire dégénère en bagarre générale jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre. A ce moment les militaires seraient partis et certains d’entre eux semblent avoir détruits des voitures de particuliers ; tandis que des « jeunes de la cité » détruisent des engins d’un chantier voisin.
Le 19 juillet, la femme du militaire agressé dans sa résidence fait une fausse couche.
Voilà le résumé de ces tristes faits.
- a) Le 23 juillet, nous sommes interpellés sur un article de « contre-info », un site d’extrême droite.
«Voici le témoignage édifiant d’un ami d’un militaire du 126ème régiment d’infanterie de Brive qui raconte comment des « chances pour la France » agressent des familles de militaire, tabassent une femme enceinte de 3 mois à tel point qu’elle perdra son enfant et poignardent dans le dos un jeune engagé. La police ne fait rien pour protéger les familles et met les militaires qui se défendent en garde à vue. Quant à la réaction de la hierarchie militaire, ça se passe de commentaire…
Bonjour,
Je tiens à informer que des évènements graves se déroulent actuellement sur Brive, garnison du 126ème RI!
L’histoire commence dans une résidence privée ou des familles avec enfants profitent de ce qui paie! Des gens de la cité voisine, viennent squatter,seulement ils commencent a mettre le souk donc une invitation à sortir leur est faite car leur dérive commence a devenir dangereuse, pour les enfants notamment!
Un mili étant avec sa compagne sur les lieux, leur demande de quitter les lieux, le ton monte car ces messieurs sont accompagnés et sont en bande!
ça dégénère, un autre militaire arrive et la situation dégénère, le second militaire accompagné de sa compagne enceinte tente d’arrêter ça car son compagnon se fait passer à tabac! Elle se fait à son tour prendre à partie alors qu’elle est enceinte et que cela se voit!!!
Bilan, elle finit à l’hôpital et perd son petit garçon à la suite des coups reçu!!! Il nous semble que cet acte porte un nom et fait partie d’une certaine catégorie!
Le lendemain, des militaires se réunissent et vont dans le quartier concernés! Ils y vont non armés comme certains pourraient le prétendre! Le ton monte parce que « eh les militaires vous faites quoi chez nous!!! » je ne cite que les débuts des propos qui sont soft car la suite, vous pourrez l’imaginer amplement! ça commence à courir, forcément ça galope bien en face donc aucun coup aura été donné de la part des militaires! seulement en face, les gens du quartier ont tirer sur les militaires à coups de feu!
A l’arrivée des forces de l’ordre et afin de ne pas trop envenimer les choses les militaires décident de quitter les lieux sans heurt avec les forces de l’ordre que nous respectons!!!
Les jeunes eux, par la suite s’en prendront à eux et aux pompiers venus pour éteindre les différents feux!
Le lendemain, 3 militaires isolés en ville dont un gars des iles se sont fait prendre en embuscade par les gens du même quartier, un militaire prendra un coup de couteau et finira à l’hôpital! Les gens de ce quartier n’en resteront pas là, ils iront aux abords de la résidence et donnent des coups de feu sur les appartements des militaires!
Le soir même,tard, après ces évènements, le régiment est rassemblé par le chef de corps, annonce faite de la mort du bébé et des incidents, appel au calme fait par le chef de corps et les hautes autorités! seulement décision d’interdire la sortie aux militaires, notamment à tous les tahitiens!
Renfort de CRS arrivé sur Brive, car peur que d’autres garnisons ne s’en mêlent,il faut dire et surtout avouer que Brive n’est pas la seule garnison à avoir des soucis avec les quartiers!
Seulement impunité des gens du quartiers des chapélies qui viennent provoquer aux abords direct de la caserne et menacent entre autre tous militaires rentrant du dimanche, trajet gare/ caserne qui passe par chez eux!
Aucune interpellation des gens concernés par la mort de ce bébé,par contre le papa et 2 autres militaires sont placés en garde à vue!!!
Dimanche soir un jeune engagé, rentrant de ses perms et n’étant pas au courant des évènements a été attaqué par derrière et à subi des coups de cutter dans le dos!
A savoir que lors de la venue des militaires dans ce quartier pour voir les auteurs! les militaires n’étaient pas constitués de casseurs, voleurs ou autres types d’individus malsains et sans valeurs!
Ce matin 2 autres étaient appelés pour soi-disant témoignage ce matin à 9 heures du matin, en fait ce n’était pas pour prendre des témoignages mais pour placer des militaires en garde à vue!
Là, je parle pour l’un d’eux, qui est mon ami, mon frère d’arme et je peux garantir les yeux fermés, qu’il n’y a pas plus « CLEAN » que lui car ce CCH est d’une valeur inestimable, toute personne le connaissant pourrait se porter garant de crédibilité!
A notre plus grande surprise (Mauvaise), les médias ne relatent que très peu les faits, laissant même entendre que les fauteurs de trouble seraient les militaires! Les commentaires de certains compatriotes sont tout simplement insultants pour rester au premier degré!
Nous nous demandons ou est la justice?
Pourquoi les policiers ne sont-ils pas avec nous alors qu’ils ont tous les éléments?
Pourquoi les médias nous salissent-ils comme ça??
Pourquoi? et de qui viennent les ordres?
Je crois que si nous nous posons les bonnes questions, les réponses font peur…………!
Pour l’instant il n’y a que France 3 qui parle de cette affaire en déformant la réalité.»
Reprenons point par point les affirmations de ce texte :
-Les jeunes sont des « chances pour la France », c’est-à-dire de jeunes immigrés
-Ils sont « en bande »
-La femme se fait « tabasser »
-La police ne « fait rien »
-Deux militaires présents sur les lieux de la première rixe
-« Des » militaires font une « descente dans le quartier le lendemain non armés
-Les habitants des cités répliquent avec des armes à feu
-Les pompiers sont ensuite pris à partie par « les jeunes »
-« Embuscade » le lendemain en ville, un militaire se fait poignarder en ville
-« Les gens du quartier » tirent avec des armes à feu sur la résidence du militaire tabassé
-Le 19 (Le soir même,tard, après ces évènements, le régiment est rassemblé par le chef de corps), le chef de corps annonce que la compagne du militaire à perdu son bébé
-Le 21 un engagé est poignardé à coups de cutter
-5 gardes à vue chez les militaires (par contre le papa et 2 autres militaires sont placés en garde à vue!!! / 2 autres étaient appelés pour soi-disant témoignage ce matin à 9 heures du matin, en fait ce n’était pas pour prendre des témoignages mais pour placer des militaires en garde à vue!)
– Les médias ne relatent pas les faits et déforment la réalité.
– Des ordres viennent d’en haut pour « salir les militaires »
-Seule F3 parle de l’affaire…
2) Les faits et rien que les faits, mais tous les faits
- a) Le déroulé de l’enquête par les médias
- · 18/07/2013 7h37 https://www.lepopulaire.fr/brive-la-gaillarde-19100/actualites/brive-une-cinquantaine-de-personnes-s-affrontent-des-policiers-pris-a-partie_1630952/
Le « Populaire » est le premier à relater les faits de la gigantesque rixe qui est survenue le 16.
« Mardi, entre 21 heures et 21 h 30, des violences éclatent dans le quartier des Chapélies. « Il y a eu plusieurs scènes que je considère comme graves », a indiqué le procureur de la République, Jean-Pierre Laffite. Durant la nuit et jusqu’à hier matin, une cinquantaine de personnes, réparties en deux groupes, se sont affrontées, sans qu’il ait été possible de les identifier »
- · 18/07/2013 | 17:56
C’est FR3, qui, la première émet des hypothèses sur l’origine des évènements après avoir interrogé des habitants de Brive.
« Dans la nuit de mardi à mercredi soir, le quartier des Chapélies à Brive a été le terrain d’un affrontement qui impliquerait des militaires du 126ème régiment d’infanterie et des habitants du quartier. Des véhicules de chantiers et de particuliers ont été détruits, la police est intervenue. »
Ils sont également les premiers à parler de l’altercation qui est survenue entre un militaire et « trois jeunes » dans la résidence sécurisée.
- 20/07/13 – 10h28
« La Montagne » du 20 relate les affrontements dans le quartier :
« « Pas le temps de fumer une cigarette »
« On avait entendu des rumeurs comme quoi il pourrait y avoir une descente le lendemain, mais on n’imaginait pas que ce serait ça », affirme un témoin des scènes de violence survenues mardi. Plusieurs jeunes parlent d’une « expédition punitive », menée par « des militaires polynésiens du 126e ».
Entre 22 h 30 et 22 h 45, une trentaine de personnes, essentiellement des familles avec enfants, se rassemblent dans le parc du quartier, une heure après la rupture du jeûne du ramadan, pour un moment convivial. « Certains n’avaient même pas eu le temps de fumer une cigarette quand on a vu entre 50 et 60 militaires descendre de la rue Courteline avec des pierres, des coupe-coupe, des battes de base-ball ». Toujours selon ces témoins, cette « horde » fond sur les habitants en jetant des pierres. « Il y a des femmes qui criaient, des pierres sifflaient à leurs oreilles », décrit un jeune homme, et « des gamins qu’on a dû enfermer dans les toilettes du centre culturel pour qu’ils se calment », ajoute un autre témoin, blessé après avoir reçu une pierre à la tête.
« On sait qui sont les militaires, ce n’est pas dur de les identifier, ne serait-ce que celui de la piscine », pestent plusieurs jeunes gens, qui estiment « n’avoir pas été défendus, contre des représentants de l’État ». Selon une source judiciaire, le nombre exact de « Polynésiens » impliqués n’est pas clairement établi et tous n’ont pas été identifiés comme des militaires. « Il faisait sombre à cet endroit-là. Difficile de dire s’il y avait une vingtaine ou une cinquantaine de personnes ».
Aux abords de la place Raoul-Dautry, plusieurs sentiments se mêlent. Un jeune dit ainsi comprendre que « des flics qui gagnent 1.300 euros par mois » n’aient pas voulu se frotter à « des mecs formés pour tuer ». »
Et la justice se met en branle dès ce jour là afin de rechercher les responsables des deux cotés.
« Le parquet de la Corrèze assure que tous les auteurs d’infraction seront poursuivis, qu’il s’agisse des jeunes impliqués dans la bagarre de la piscine, les Polynésiens, militaires ou non, et les habitants des Chapélies impliqués dans les dégradations après « l’expédition punitive ». »
- · 23/07/13 – 15h42
1ères évocations de futures mises en examen :
« Le procureur de la République n’a pas voulu préciser le chiffre exact, mais parle d’un nombre « conséquent ». Les personnes entendues font partie des deux groupes qui se sont affrontés à la mi juillet : des militaires du 126e RI et des habitants du quartier. Certains sont en garde à vue « depuis plusieurs heures ». »
- · 24/07/2013 | 12:13
France 3 Limousin reprend l’enquête, et annonce le nombre de mises en examen et donne de précieuses précisions sur celle-ci :
« Première enquête : sept personnes vont être mises en examen
Le parquet a ouvert une information judiciaire notamment pour des « violences en réunion »et des « dégradations volontaires en réunion », a précisé le procureur.
Le procureur a annoncé le placement en garde-à-vue de trois habitants des Chapélies et de quatre militaires du 126 régiment d’infanterie de Brive.
Ils seront présentés à un juge mercredi après-midi en vue de leur mise en examen. Les sept suspects n’avaient pas d’antécédents judiciaires pour des comportements de cette nature.
Seconde enquête : la fausse couche d’une femme de militaire est-elle la conséquence des altercations ?
Une seconde enquête a été ouverte pour connaître les circonstances de la fausse-couche, à trois mois de grossesse, de la compagne d’un militaire. Cette fausse couche est survenue vendredi, trois jours après les heurts.
Rien ne permet actuellement de faire le lien entre les deux enquêtes, selon le procureur et la commissaire.
La femme qui a perdu son bébé n’a pas reçu de coups, mais l’enquête devra déterminer si la fausse couche a pu être la conséquence du « choc psychologique » subi par la jeune femme, selon le procureur. »
- · 24/07/2013 23h29
Mentions de l’affaire dans un journal « national » et précisions :
« Bien qu’elle n’ait pas essuyé de coups, l’enquête devra déterminer s’il existe un lien entre la perte de l’enfant et la «violence psychologique» qu’elle a pu subir. »
- b) Premières conclusions
Nous pouvons maintenant conclure sur les éléments décrits par « Contre-infos », point par point :
-Les jeunes sont des « chances pour la France », c’est-à-dire de jeunes immigrés
FAUX. Rien ne permet de l’affirmer. Mais on note que cette phrase est un élément récurrent de la propagande d’extrême droite.
-Ils sont « en bande »
Ils sont 3. A vous de considérer si à 3, on est « une bande »…
-La femme se fait « tabasser »
FAUX. Toutes les sources indiquent le contraire
-La police ne « fait rien »
FAUX. Rien n’indique que le militaire agressé ait porté plainte dans un premier temps. La police est bien intervenue lors de la rixe dans le quartier des Chapelies.
-Deux militaires présents sur les lieux de la première rixe
FAUX. Un seul militaire.
-« Des » militaires font une « descente dans le quartier le lendemain non armés
A vérifier. Les témoignages font état de battes de base ball et de machettes. A voir avec l’enquête. Il semble bien qu’il y avait DES militaires du 123ème mais que l’équipée n’ai pas été composée entièrement de militaires. Qui sont ces autres personnes ?
-Les habitants des cités répliquent avec des armes à feu
FAUX. RIEN à ce jour ne permet de l’affirmer.
-Les pompiers sont ensuite pris à partie par « les jeunes »
FAUX. RIEN à ce jour ne permet de l’affirmer.
-« Embuscade » le lendemain en ville, un militaire se fait poignarder en ville
FAUX. RIEN à ce jour ne permet de l’affirmer. Aucune source sur le sujet.
-« Les gens du quartier » tirent avec des armes à feu sur la résidence du militaire tabassé
FAUX. RIEN à ce jour ne permet de l’affirmer. Aucune source sur le sujet.
-Le 19 (Le soir même,tard, après ces évènements, le régiment est rassemblé par le chef de corps), le chef de corps annonce que la compagne du militaire à perdu son bébé.
Possible.
-Le 21 un engagé est poignardé à coups de cutter
FAUX. RIEN à ce jour ne permet de l’affirmer. Aucune source sur le sujet.
-5 gardes à vue chez les militaires (par contre le papa et 2 autres militaires sont placés en garde à vue!!! / 2 autres étaient appelés pour soi-disant témoignage ce matin à 9 heures du matin, en fait ce n’était pas pour prendre des témoignages mais pour placer des militaires en garde à vue!)
FAUX. 4 gardes à vue chez les militaires et « Contre infos » oublie de parler des trois gardes à vues des personnes ayant agressé le militaire et sa compagne dans la résidence. Bien opportunément.
– Les médias ne relatent pas les faits et déforment la réalité.
FAUX. Notre enquête le démontre.
– Des ordres viennent d’en haut pour « salir les militaires »
FAUX. Nous avons beau relire, on ne voit pas d’où contre-infos peut tirer de telles conclusions… La justice est sur l’affaire, difficile de dire que « des ordres sont venus pour en contrarier le déroulement…
-Seule F3 parle de l’affaire…
FAUX. Dès le 23 de nombreux médias en parlent.
Au vu de tout ceci, on peut affirmer sans peine que la récupération, la manipulation et la désinformation sont en route.
- c) Récupération de l’extrême droite
http://www.dreuz.info/2013/07/des-militaires-impliques-dans-une-rixe-a-brive/
Les premiers à mentionner l’affaire sont, semble t’il « Dreuz », mais, une fois n’est pas coutume, ils se contentent de relater les faits qu’ils collectent sur un site d’informations militaires « opex360 ».
Puis c’est bien sûr le site « contre infos » qui le premier publie une version complètement bidon de cette histoire.
Puis on retrouve cette version sur d’autres sites avec des commentaires extrêmement inquiétant. Certains ont intérêts à faire monter la mayonnaise manifestement.
Exemples:
On notera bien sur les trois images les éxagérations qui vont croissantes!
CONCLUSION
Depuis l’affaire du déraillement de Brétigny sur Orge, la méthode est bien rôdée désormais.
Des personnes de l’extrême droite utilisent un évènement réel et déforment la réalité, grossissent le trait, inventent de nouveaux faits autour de la réalité. Le tout est très habilement monté en un faux témoignage anonyme fait pour soulever l’indignation ou tirer les larmes dans les chaumières.
Alors que la réalité toute nue est déjà assez triste et bien sordide.
Mais ces gens là se moquent de la réalité…
Non, eux font de la politique, c’est donc en toute bonne conscience qu’ils trafiquent cette réalité. Et qui en fait finalement les frais ? Les victimes.
C’est-à-dire ne nous trompons pas, à la base, le militaire agressé et sa compagne. Qui se retrouvent blessés une deuxième fois par ces vautours prétendant les défendre.