A quelques jours de la coup du monde au Qatar, les Debunkers font leur introspection sur le football.
Autant vous le dire tout de suite, si le sujet précédent avait trouvé de la nuance, ici c’est beaucoup moins le cas.
Du pain et des jeux
Pour une bonne moitié d’entre nous, le football, c’est non. C’est un rejet total du sport national pour tout un tas de raisons, que ça soit des souvenirs d’enfance ou l’image que ce sport peut porter : la violence, le virilisme, l’argent roi, le star-system, le culte de la performance… Il y a effectivement de quoi se fâcher avec le foot.
L’institution elle-même, celle qui encadre les minots qui jouent le samedi est devenue une multinationale avec des ambitions politiques. La FIFA est également un système mafieux où la corruption est légion. Dans de nombreux pays, ses représentants sont des personnes influentes. Parle-t-on toujours de sport ?
La fédération Française, elle même a été souvent épinglé. En cette fin 2022, plusieurs scandales devraient défrayer la chronique avec de nombreuses affaires de harcèlement et d’abus sexuels qui finissent par constituer un véritable système. Il y a de quoi être dégouté en effet. La FFF est l’archétype des dérives de ce sports.
Que dire du culte de la performance où une carrière n’est conditionnée que par le talent et aussi beaucoup de chances. Qui des réseaux qui exploitent de jeunes joueurs pour leur faire miroiter des grandes carrières ? Quid aussi de ces joueurs multimillionnaires qui s’affichent en voitures de luxe, est-ce vraiment un modèle ?
Enfin, à défaut d’être exhaustif, il est difficile de faire l’impasse sur le sujet. Depuis dix ans, la coupe du monde a été attribué au Qatar, pays du golfe réputé pour son soft power et ses mœurs plutôt strictes. Depuis que nous sommes sur les réseaux sociaux, les coupes du monde (déjà en Russie) sont un vecteur d’exploitation et de choix ahurissants. Nous ne savons pas combien il y a eu de morts sur les chantiers, mais c’est énorme, et ce n’est que la partie émergée des méthodes employées.
La passion
Malgré tout, nous sommes aussi une moitié à aimer le football. Et surtout, chacun son club de cœur ! Il y a cette passion indéfectible qui pousse à supporter son club malgré son propriétaire ou la relégation. Paris, Saint Étienne, Grenoble, Lens…
Et pourquoi pas l’équipe de France ? Pas par patriotisme, les joueurs ne devraient pas chanter la marseillaise, ils chantent faux de toute façon (même Karim Benzema qui la chante en espagnol). Ça relève parfois de ce petit « truc » difficile à exprimer, l’émotion du moment en toute contradiction avec nos principes.
Le football c’est aussi y jouer soi même. Et nous sommes plusieurs à bien aimer profiter de bons moments entre copains pour jouer. Alors forcément, on va pas vous cacher que l’aspect troisième mi-temps, en dépit du reste, rassemble un petit peu plus. Ne nous en voulez pas non plus.
Enfin, le foot comme tous les sports sont des objets politiques. De supporters qui ont participé au printemps arabe à la critique des institutions et de la recherche du profit, en passant par la convivialité et la socialibilisation, le sport est politique.
Conclusion
Nous aimerions énormément voir des joueurs s’illustrer pendant cette coupe du monde, dans le discours ou les gestes, par un brassard ou une parole. Bien entendu, c’est le rôle des institutions que d’agir pour que le sport ne soit plus que l’objet d’une rentabilité sans fin. On peut toujours courir (après le ballon).
Les Debunkers ont déjà consacré du temps au football. Que ça soit dans nos revues de presse sur les réseaux sociaux ou quand la fachosphère s’en prend à Karim Benzema par exemple, nous ne pouvons pas faire abstraction de l’impact que le football a sur la société.
Nous n’oublions pas bien entendu nos deux membres fans de l’ovalie. Parce qu’après tout, il n’y a pas que le football qui divise, il y a aussi le rugby.