Les hoax et les canulars existaient bien avant que les tuyaux d’Internet ne permettent à 2,5 milliards de personnes connectées de partager une information en un clic sans même l’avoir lue jusqu’au bout. Le dernier cas en date: la déclaration de confidentialité Facebook copiée/collée par des millions d’internautes qui est évidemment un fake. Mais en 2012, il n’y a plus d’excuses pour tomber dans le panneau d’une pétition appelant à défendre la vie privée d’un enfant malade coincé au Nigeria sans argent.
Se méfier des appels à copier-coller et à partager
Il y avait la version «si vous n’envoyez pas ce mail à 10 personnes, Hotmail deviendra payant.» Aujourd’hui, on est plutôt dans les appels à partager sur Facebook ou à retweeter. Mais comme le rappelle HoaxSlayer.com, les contenus viraux authentiques se propagent en général par leur simple nature virale. «Quand il y a un appel explicite au partage», il s’agit le plus souvent d’un hoax, précise le site.
Vérifier avant de partager
Quelle est la différence entre la pétition «pour mettre fin à la pêche avec des chiens utilisés comme appâts» et celle pour «poursuivre en justice l’agresseur d’une jeune lesbienne de 23 ans»? Dans les deux cas, les images sont tellement choquantes qu’elles encouragent le partage compulsif. Mais la seconde fournit des liens vers des articles récents sérieux de Fox et CBS tandis que la première renvoie vers un billet obscur de 2005 sur une pratique rare et déjà interdite depuis longtemps à la Réunion. En général, un simple copier-coller dans Google des premiers mots du texte suffit pour être fixé. On peut aussi passer directement par des sites spécialisés (HoaxSlayer et Snopes pour les posts anglo-saxons, HoaxBuster et HoaxKiller en France). Ne pas oublier de vérifier l’authenticité des citations, même quand elles ont l’air crédibles, comme cette fausse perle de sagesse de Martin Luther King que tout le monde avait partagée lors de la mort de Ben Laden («Je pleure la perte de milliers de vies précieuses mais je ne me réjouirai jamais de la mort de personne, pas même d’un ennemi).
Image: fake ou pas fake?
On n’avait jamais vu autant d’images photoshopées partagées que lors de l’ouragan Sandy. Le requin qui nage dans les rues de New York? Fake. Le ciel tout noir au-dessus de la Statue de la liberté? Fake. Le plongeur? Fake. La station de métro d’Hoboken inondée? Authentique. Comment faire la différence? Souvent avec un peu de bon sens et en regardant l’image de près, notamment la lumière et les ombres. Mais là encore Google permet de faire le tri avec une fonction méconnue. En cliquant sur l’appareil photo à droite du champ de Google images, on peut faire une recherche en uploadant une image directement ou via son URL (obtenue par un clic droit, «copier l’adresse de l’image»). Cela retourne tous les sites ayant publié le cliché, et on obtient assez vite un verdict. On peut alors participer au spam collectif en étant le 134e à écrire «attention, ceci est un fake».
Philippe Berry pour « 20mn » le 27/11/2012
Vous pouvez retrouver également notre tutoriel pour reconnaître un hoax quand vous en croisez un.