Comme nous le disions encore hier, si l’extrême droite peine à réunir dans la rue, elle est très puissante sur internet, avec sa stratégie de « réinformation locale ou nationale ».
A coté des « poids lourds » de la fachosphère, comme fdesouche, dreuz, novopress et compagnie on trouve une multitude de sites secondaires. Et toute cette galaxie obéit à des « lois » internet bien précises.
Aujourd’hui, pas de hoaxes proprement dit, mais une tentative d’explication de ces techniques de manipulation bien rodées et surtout d’une catégorie d’outils utilisés: les sites de réinformation local. Car la fachosphère n’a pas que des sites de réinformation/désinformation « généraux », mais aussi des sites capables d’attirer la personne approchant la fachosphère.
1) La fachosphère, arme de destruction massive de désinformation
Un site comme « OWNI » dégage 5 tendances qui se dégagent des centres d’intérêt de la fachosphère. Ce qui permet d’en analyser les idées fondamentales, les différences.
« Reflexes » et « la Horde » dégagent d’autres accointances, mais qui se rejoignent pour la plus grande part.
Relativisons de suite ces différences. Si elles existent, ce n’est qu’une marque de centres d’intérêts divergents.
Ce qui est intéressant c’est qu’à part certaines exceptions, tout ce beau monde partage son matériel de propagande.
« Exceptions » irréconciliables car portant sur un/des point(s) essentiel(s). Comme par exemple la question « juif/Israël/sionisme/antisionisme/antisémitisme ». Un site antisémite comme « breizatao » (violemment antisémite) ne partagera jamais du « dreuz » (pro extrême droite américaine et Israélienne) et réciproquement. Et pourtant, leur haine des musulmans est commune et se porte dans les mêmes termes. De toute façon, il existe des sites intermédiaires qui font la liaison.
On rappellera pour mémoire à ce moment de notre article le concept de « réinformation » de la fachosphère:
Le paradigme est simple et bien connu : tout étranger au corps de la Nation est par essence inassimilable. Breton, Italien hier. Rom et musulman aujourd’hui.
La communication de « réinformation » consiste à asséner cette vérité première au moyen de présentation de faits divers à sens unique : uniquement ceux commis par des étrangers ou descendants directs d’étrangers.
La « réinformation« , un concept d’extrême-droite« Réinformation ». Le terme n’est pas neutre. Il s’agit avant tout d’un concept théorisé par l’idéologue Jean-Yves Le Gallou, ex-cadre du FN. Voici comment ce dernier résume son mot d’ordre à L’Express: « Le politiquement correct s’impose au monde politique, administratif et intellectuel à travers les médias traditionnels. Le principe de la réinformation c’est donc de donner des informations et des points de vues alternatifs face à cette censure. L’expression ‘grand remplacement’, par exemple, est entrée dans le vocabulaire courant grâce aux médias alternatifs », explique-t-il.
En multipliant le traitement médiatique de ces faits divers, la fachosphère tente de faire passer ce simple message : les immigrés sont des criminels. De fait.
2) L’agrégation
La fachosphère a très bien compris comment fonctionnait le système internet/capitalisme. Les moteurs de recherche, les sites de réseaux sociaux, les sites de vente, etc… utilisent tous des algorithmes capables de dégager vos centres d’intérêts. On ne vous apprend rien.
Bien sûr, ces algorithmes ont une utilité: ne pas vous noyer dans la monstrueuse masse d’informations d’internet. Mais ils ont bien entendu pour but de faciliter l’affinement de votre profil afin de vous proposer de meilleures publicités dans l’objectif de vendre.
Pire ils ont des effets pervers.
Tout d’abord la « gestion » des données personnelles s’apparente désormais à une gageure majeure. Deuxio, un peu comme Microsoft le fait avec ses logiciels, les créateurs d’algorithmes « orientent » les goûts des internautes vers leurs sociétés personnelles ou « préférées ».
Et enfin pour ce qui concerne notre propos, un effet particulièrement dévastateur:
« C’est ce que soulignait le rapport du Conseil d’Etat, il y a quelques mois. « L’utilité des algorithmes pour optimiser le fonctionnement d’un certain nombre de services n’est pas discutable, reconnaissaient les magistrats dans le document. Ils présentent cependant trois sources de risques pour l’exercice des libertés : l’enfermement de l’internaute dans une « personnalisation » dont il n’est pas maître; la confiance abusive dans les résultats d’algorithmes perçus comme objectifs et infaillibles; de nouveaux problèmes d’équité du fait de l’exploitation toujours plus fine des données personnelles. »
Dans le premier cas, le constat part du fait que les algorithmes poussent à une hyperpersonnalisation d’Internet. Aujourd’hui déjà, un internaute ne voit pas les mêmes résultats de recherche qu’un autre. Il ne voit pas non plus les mêmes publicités, ni les mêmes articles sur un portail d’informations, ne dispose pas des mêmes offres commerciales que son voisin… Ce qui pourrait poser de graves problèmes d’accès à l’information. En ne lui proposant que des articles, des vidéos ou des sites censés refléter ses goûts, en prédisant son comportement, les algorithmes pourraient bien « enfermer » l’internaute dans des entonnoirs. Des conséquences complètement contraires à l’esprit initial du Web, qui, de lien en lien, devait élargir le champ des connaissances… »
Un chercheur a étudié et expliqué cette tendance qu’il a nommé « bulle de filtres« . Les conséquences en sont dramatiques:
Bien donc prenons maintenant l’exemple de deux personnes aux opinions politiques clairement affirmées mais opposées, l’une de gauche l’autre de droite. Ils recherchent des information sur Total la société pétrolière, le premier verra un nuage de résultats sur les procès de total et la pollution des côtes en Bretagne, l’autre verra les résultats de la bourse et une liste de stations service près de chez lui.
Exagérons (peut-être) un peu prenons le cas d’un extrémiste, plus il va taper dans son sens, plus on va lui montrer des résultats correspondants. Pas de contradiction pour lui, même internet va dans son sens, par extension si la télévision, la radio n’en parle pas, va-t-il penser qu’on lui cache des choses et que seul sur internet se cache la vérité?
Vous l’aurez compris l’agrégation des données collectées peut jouer contre l’internaute ou en tout cas l’enfermer dans son cheminement de pensée. Ce ne sera pas le cas des pros de l’internet qui eux savent utiliser ce média et en connaissent les contraintes, mais M. Tout-Le-Monde est-il au courant que ses recherches sont filtrées et qu’elles peuvent l’enfermer ?
C’est ce que nous nommerons « phénomène d’agrégation des données collectées ».
Maintenant, si vous connaissez bien notre site ou certains sites de la fachosphère, on comprend mieux certains éléments de langage de ces mêmes sites du style « bien sûr les médias traditionnels n’en parleront pas ».
Bien entendu, car si vous fonctionnez avec ce système de « bulles de filtres » il ne faudra pas compter sur les algorithmes pour vous proposer autre chose!
Une « bonne » organisation de sites plus ou moins coordonnés (non les responsables de la fachosphère ne se réunissent pas avec des chapeaux pointus à la pleine lune-à part ceux du KKK) donnerait des galaxies différentes de centres d’intérêts agrégés: ultra catholicisme, les « juifs », les « musulmans », le « bilderberg » etc… afin d’attirer le chalant tenté par des idées fascistoïdes. Par le système de liens hypertextes et sites amis vous l’emmener dans d’autres galaxies afin de couvrir petit à petit son champs de connaissance internet et lui boucher la vue à toute autre vision contradictoire.
D’où l’intérêt de créer des sites « portes d’entrée » vers une de ces « galaxies », voici venue l’ère de la réinformation locale.
3) Les sites de réinformation locale en de la fachosphère
a) Une stratégie assumée
Nous ne nous intéresserons pas ici à certains sites de la fachosphère qui revendiquent un « ancrage local » comme « breizatao » ou « lorraine nationaliste ». Ce qui nous intéresse c’est de lister les sites fachos déguisés en site d’informations locales. Ils se nomment eux-même la « PQRR » (« presse quotidienne de réinformation régionale »). Le premier semble être « breizh info » (crée en 2013) et il s’agit bien d’une tactique décrite par l’OJIM:
b) Fonds et forme de cette réinformation locale
Ces sites suivent une trame quasiment immuable. Il s’agit dans un premier temps de « passer inaperçu ». La démarche consiste à diffuser des idées d’extrême-droite en les mêlant à des informations plus généralistes. La présentation est souvent calquée sur celle des sites réels de « PQR » (presse quotidienne régionale). Le design est assez épuré et est souvent coloré aux couleurs des régions. On y adjoint souvent des emblèmes culturels régionaux. Pas de titres plus chocs et racoleurs que la presse PQR mainstream ou pureplayer habituelle. Le langage est calibré et sent bon la novlangue facho.Vous n’y trouverez pas le langage direct des bones ou violemment raciste, ce sera plutôt du neo facho.
On retrouve les mêmes slogans dans leurs descriptions respectives.
Les mots clés sont souvent ceux ci:
« alternatif »-« indépendant »-« autrement »-« sans contraintes »-« sans concession »-« »régional »-« local » et « apolitique ». Le tout fleure bon la novlangue fasciste, car comme nous le verrons plus bas ces sites sont très loin d’être indépendant et certainement pas coupés de racines de groupes ou de partis politiques!
Les liens sont rares et mènent souvent vers des noms « régionalistes ». Il faut vraiment se pencher sur le contenu pour y découvrir le pot aux roses. On y trouve souvent un encart de météo ou bien un agenda d’événements locaux.
Deux éléments le laissent clairement entendre:
-Les faits divers
-Les liens ou les sources
Les faits divers sont extrêmement importants, ils constituent la matière de cette « réinformation/désinformation ».
Faits divers qui sont aussi maltraités par les médias classiques pour des raisons purement commerciales, mais sous tendues par des raisons psychosociales. Alors…qu’il n’y en a pas plus qu’autrefois:
Les faits divers sordides semblent occuper une place croissante dans l’actualité, comme en témoignent la tuerie de Nantes, ou la disparition des jumelles suisses il y a quelques temps. Claire Sécail, chercheuse du CNRS confirme cette intuition pour ce qui concerne en tout cas le traitement de l’actualité en télévision.
Mais il semble bien que les autres médias soient aussi de la partie. Pour Patrick Eveno, historien de la presse, interrogé par Rue89, il n ‘y a pas plus de faits divers qu’avant :
c’est la multiplication des canaux médiatiques qui explique le bruit médiatique beaucoup plus élevé autour des faits divers.
De fait, les journaux et pas seulement télévisés, n’hésitent plus à en faire la Une, reléguant les sujets internationaux ou de politique intérieure à une moindre place.
Cette hiérarchie de l’information glissante est dictée de toute évidence par des raisons économiques et de conquête d’audience. Mais le rôle des médias n’explique pas le succès des faits divers dont l’origine tient aux fonctions psychosociales majeures qu’ils remplissent.
En dix ans le temps consacré au traitement des faits divers a augmenté de 75% dans les JT:
« Le rapport révèle qu' »avec plus de cinq sujets en moyenne par jour », les JT ont consacré aux faits divers sur l’année 2012 un total de « 2 062 sujets contre 1 191 il y a dix ans ». Au palmarès des plus relayés figurent en première place avec une confortable avance les actes de violence contre les personnes (agressions, meurtres, enlèvements, viols…), qui constituent la moitié des sujets diffusés. Se suivent dans l’ordre les accidents (naufrages, incendies, noyades…), les actes de banditisme et les violences anti-sociales, détaille l’INA. »
Mais les médias de l’extrême droite de « réinformation/désinformation » ont une manière bien spécifique de traiter de ces faits divers. Ils trient les affaires…
Ils concernent exclusivement des crimes commis par des personnes au nom ou au faciès visé par l’extrême droite, ou bien à la sexualité « anormale », ou concernant des « politiques ennemies » (le grand remplacement » et tutti quanti). Ils permettent, par la répétition de ces faits, l’absence totale d’analyse, le choix des mots et des comparaisons, parfois l’absence totale de sources, et aussi l’absence de ces mêmes faits divers commis par, disons des « caucasiens » de suggérer dans l’esprit du lecteur que ces problèmes sont l’apanage des musulmans/juifs/homos/gauchistes/francs maçons etc…
En guise de « réinformation », la recette éditoriale de Fdesouche repose en grande partie sur un détournement de faits divers qui scandent l’actualité dans les grands médias, et occulte toute information qui ne permet pas d’illustrer ses options idéologiques, ou servir d’appui à sa propagande politique. En ressort un contenu d’une grande redondance et d’une grande monotonie : à naviguer sur le site, on est rarement sûr de savoir dans quelle rubrique on se trouve.
D’où cette création très logique de médias locaux de « Réinformation/désinformation »!!! En effet, les médias locaux, par essence parlent de faits divers, dont l’intérèt est renforcé puisqu’ils se passent « près de chez vous », ce qui renforce les aspects psychosociaux décrits ci-dessus! Avantage non négligeable, ils permettent une présentation relativement « neutre » qui permet de faire passer les idées de la fachosphère en douce.
Et il en existe un très grand nombre vous allez le voir!
c) Liste des médias de réinformation locale de la fachosphère
Cette liste n’est en aucun cas exhaustive et nous ajouterons au fur et à mesure ceux que nos lecteurs nous indiquerons. Nous les avons classés par région:
Réinformation locale en Auvergne-Rhône-Alpes
A notre grande surprise, le nom du « propriétaire » de « Rhône-Alpes info » n’est pas un inconnu. Il s’agit d’un certain « Sébastien Jallamion ».
C’est un nom qui est bien connu de la fachosphère:
- Un policier suspendu pour des propos racistes
- Le policier persiste et signe
- Un flic devenu politique
Depuis, Sébastien Jallamion a créé l’association nationale de défense égalitaire de la liberté d’expression (ANDELE). Son histoire fait régulièrement parler de lui sur les sites à sensibilité d’extrême droite comme Riposte laïque, égalité et réconciliation, résistance républicaine ou fdesouche. Sur les réseaux sociaux, Sébastien Jallamion ne cache pas son soutien à Marion Maréchal Le Pen. Il y a un peu moins d’un mois, le policier suspendu de ses fonctions est sévèrement agressé par au moins deux individus. Suite à ses blessures au visage, il subit plusieurs opérations de reconstruction faciale et porte plainte. Une enquête est en cours. Vendredi, lors d’une manifestation organisée par le parti identitaire « Souveraineté, Identité et libertés » (SIEL), en hommage à la tuerie de Magnanville, il prononçait un discours au Trocadéro dans lequel il pointe du doigt l’exécutif dans les carences de protection des policiers.
Dont acte.
Réinformation locale en Bourgogne-Franche-Comté
Aucun site de réinforamtion locale ou PQRR à notre connaissance.
Réinformation locale en Bretagne
Il semble que ce soit, comme nous l’avons déjà souligné le plus ancien de cette « sous fachosphère ».
Un collectif l’avait repéré dès le départ:
« Breizh-info » c’est qui ?
Officiellement tout est clair, les noms des rédacteur sont accessibles sur le site [2] même, au nombre de quatre, un certain Phillipe le Grand ayant « travaillé pendant cinq ans pour un site d’information généraliste », serait donc le rédacteur en chef du journal, pas grand chose à en dire son nom m’étant inconnu.
Vient ensuite Yann Valérie, loin d’être un inconnu c’est un ancien du bloc identitaire, puis dirigeant et candidat Jeune Bretagne aux cantonales 2011 (où il réalise un médiocre 3,5%). A la disparition de cette organisation il rejoint Adsav-PPB… Sans étonnement nous retombons encore une fois sur un militant d’extrême droite.
Le troisième rédacteur est Louis-Benoît Greffe un « journaliste indépendant » ayant travaillé pour divers sites d’informations régionaux. En mars 2014 il s’est illustré par l’agression d’un prêtre de 82 ans à renfort de gaz lacrymo [3], dont il s’est justifié par un magnifique : « M. Givenchy [le prêtre agressé] embête le monde depuis au moins trois ans. Dans cette chapelle de catéchisme où l’on fume et l’on boit devant l’autel, j’ai vu une scène de théâtre où une femme déblatérait sur la vie, assise sur des water-closets. Il n’y a pas d’autres lieux pour ça ? »
Un fait divers qui trouverait tout à fait sa place dans la rubrique « La France orange mécanique », mais assez embêtant pour l’ancien adjoint à la sécurité du maire UMP d’Orléans, aussi lié à l’UDI (parti de centre-droit).
Il n’est absolument pas question de faire son procès sous quelques formes que ce soit, mais ça permet d’un peu mieux saisir une sensibilité politique, celle de la droite chrétienne réactionnaire.Encore une fois derrière un média prétendument indépendant on retrouve un militant d’extrême droite, un autre ayant des liens avec l’UMP et ayant même exercé des fonctions politiques.
En janvier 2014, le journal Le Petit Bleu titre « Vraie ou fausse polémique au lycée Ker Siam ? ». À lʼorigine de la polémique, un article de Breizh-Info qui prétend que lʼétablissement de Dinan « veut obliger ses élèves à visiter la Grande Mosquée de Paris » et que « de nombreux parents se plaignent dʼune telle visite ». Contactée par Le Petit Bleu, la direction de lʼétablissement dément toute polémique : elle nʼa reçu « aucune contestation concernant cette visite de la Mosquée de Paris ». Rebelote en janvier 2015, mais cette fois-ci avec, à la clé, un dépôt de plainte contre Breizh-Info. Le site avait alors fait témoigner un enseignant (de façon anonyme) du collège Norange qui disait que lors de lʼhommage à Charlie Hebdo, lʼétablissement était « au bord de lʼémeute, chaque mot pouvant déclencher une guerre ». La direction de lʼétablissement, ne partageant visiblement pas la tonalité de cet article déposa plainte contre Breizh-Info. Télénantes écrit alors que « Yann Vallerie admet que sa rédaction nʼa pas tenté de recueillir dʼautres témoignages avant la publication de son article sur le collège de Saint-Nazaire. La multiplicité des sources étant pourtant une règle indissociable du travail de journaliste ». Plus récemment, alors que la commune de Sérent répondait à une sollicitation dʼune association quant à lʼaccueil de réfugiés dans lʼancien EPHAD de la commune, Breizh Info fait les choux gras de cet événement et, selon Libération « affirme que le projet […] sera financé par la Mairie ». Le maire dément dans le quotidien national, affirmant « Il est […] clair que la commune ne participera pas financement du projet ». Rien que les faits ? Il est permit dʼen douter.
Le CV bien nazillon et violent d’un de leur contributeur est décrit ici:
Yann Vallerie est à l’origine un supporter hooligan de Rennes au début des années 2000. Déçu par ses échecs de ce côté et par le KOP de supporter auquel il appartenait il a co-fondé un KOP de supporters rival, les Breizh Stourmer.C’est à cette époque qu’il intègre Adsav-PPB. On peut alors considérer qu’il passe réellement au militantisme politique. Il y reste quelques années, où il fréquentera entre autre Boris Le Lay, exclu d’Adsavplus tard… parce qu’il était trop nazi ! Ce qui est quand même pas banal étant donné qu’Adsav est principalement constitué de skinheads nazis eux-mêmes, à l’image d’Eric Alhinc. Le Lay n’a pas changé d’un iota et s’occupe maintenant du site Breiz Atao.1 Là on est carrément dans le national-socialisme. Il y fréquente aussi potentiellement Gérard Hirel, qui à l’époque travaille sur un projet d’Organisation Bretonne du Renseignement visant à ficher leurs ennemis.2 Et bien sûr, déjà présent, Ronan «Kornog» Le Gall, qui prend le micro a toutes les récentes manifestations.Les Breizh Stourmer sont dissous par arrêté préfectoral pour des faits de violence récurrents. Vallerie quitte Adsav vers cette époque. Pendant un temps il ne fait plus grand chose, puis réapparaît d’un coup vers 2009, lorsqu’il co-fonde Jeune Bretagne, une branche du Bloc Identitaire, avec Mickaël Prima et Philippe Milliau. C’est à cette époque qu’ils créent leur local Ti-Breizh à Guerlesquin. Fondée le 19 août 2008, Jeune Bretagne va essayer dès le début de camoufler ses réelles intentions grâce à un discours confus vaguement régionaliste. L’organisation prônait la « métapolitique ». C’est-à-dire : agir sur le long terme en diffusant des valeurs et grilles de lecture dans la société. Préparer la prise de pouvoir par tous les canaux possibles sans passer forcément par la tenue d’une position politique. Pourtant, très vite, le vieux fond raciste ressort, malgré une volonté certaine de le cacher. Les accointances avec le milieu foot ultra/hooligan d’extrême droite se perpétuent.Après le fiasco du putsch tenté par Philippe Milliau à la tête du Bloc Identitaire et son éviction du parti, Jeune Bretagne devient indépendant. Puis il y a un putsch dans le putsch et Christophe Daniou, le bras droit de Vallerie revient au Bloc Identitaire avec la quasi-totalité des effectifs. Jeune Bretagne s’effondre en 2014. Il nous semble important, sans que ce soit exhaustif, de revenir sur quelques unes de leurs actions passées, son impact n’ayant pas été négligeable sur les dernières années.
Charmant!
Réinformation locale en Corse
Un site « local » très, très particulier à l’instar de son « équivalent » normand. En effet, ce site n’est pas à proprement parler un PQRR. IL est l’organe officiel d’un groupe résolument fasciste. Mais il se présente plus ou moins comme un site de réinformation locale.
Réinformation locale dans le Grand Est
Autre motif de grogne, les tentatives de débauchage auprès du groupuscule des «identitaires» orchestrées par Steeve Briois, peu compatibles selon eux avec la nouvelle ligne du FN. Deux responsables de Jeune Alsace, Nicolas de Lamberterie, admirateur du mouvement fasciste hongrois les Croix fléchées, et Fabrice Lauffenburger, musicien dans plusieurs groupes de rock identitaire français comme Vae Victis ou Ultime Assaut, remarqué pour une chanson à la gloire de la Légion des volontaires français (LVF), des Français engagés sous l’uniforme allemand, se préparent à rejoindre le FN.
Personnage dont voici le sympathique CV:
Président de HVIM FrancePorte parole de Jeune AlsaceMembre d’Alsace d’AbordPrésident de Jeune Alsace depuis le 25 juillet 2009 en remplacement de Fabrice Lauffenburger.HVIM est un mouvement identitaire hongrois, dont la branche française a été créée par Nicolas de Lamberterie. A noter que le président du HVIM, Gyula György Zagyva est candidat aux élections législatives d’avril 2010 en Hongrie, investi par le Jobbik. Le Jobbik est ce parti qui a créé une milice paramilitaire – la garde hongroise – le 25 août 2006, aujourd’hui interdite et dissoute par décision de justice le 2 juillet 2009. Cette milice, du type chemises noires en Italie ou S.A. en Allemagne, peut être considérée comme l’héritière du « Parti des Croix fléchées » de part son uniforme noir, le serment d’allégeance, et l’utilisation du drapeau blanc strié de rouge, emblème du fondateur de la Hongrie (partiellement récupéré par le Parti des Croix fléchées et interdit en République Populaire Hongroise)
HVIM réclame, entre autre, le retour à la « grande Hongrie », c’est-à-dire aux retours des territoires slovaques, roumains, croates, ukrainiens dans le giron hongrois. Dans ce cadre HVIM recrute à l’étranger : ce qui est souvent mal vécu de la part des identitaires ou nationalistes locaux ! (Voir aussi nos articles « Les identitaires : l’insécurité c’est eux ! » pour les rapports entre identitaires en France )
Le président du HVIM a été banni du territoire slovaque pour 5 ans, suite à des manifestation ( à Budapest et à Bratislava) contre les nationalistes slovaques du SNS de Jan Slota, présents dans le gouvernement slovaque. Il est également banni de la Serbie, pour des raisons similaires !
Réinformation locale en Hauts-de-France
Le propriétaire du site de réinformation locale « nordactu » est discret. On trouve bien la déclaration de constitution de l’association « Nordactu », mais point de nom. Ce n’est qu’à travers les fichiers de l’INPI, que l’on trouve son nom: « Antoine Maillet ». Encore une figure de l’extrême droite locale!
Implication dans des ratonnades
Documents sur les relations entre la police lilloise et le groupuscule néo nazis vlaams huis
Des relations sulfureuses donc, mais dont la pire est sans doute celle de Claude Hermant l’ancien barbouzard accusé récemment d’avoir fournis en armes les frères coulibaly (ca ne s’invente pas!).
Il a un look de videur, une carrure de catcheur, et cet homme-là est encombrant. En prison depuis le 23 janvier, Claude Hermant, 52 ans, figure de l’ultradroite identitaire lilloise, est soupçonné d’être impliqué dans le réseau qui a fourni des armes à Amedy Coulibaly, auteur de l’attaque contre l’Hyper Cacher en janvier. Mais aussi d’être un informateur de la gendarmerie et des douanes. La Voix du Nord a révélé l’affaire fin janvier, et ce dernier rebondissement en mai. Ce pilier de l’extrême droite locale, bête noire des antifas de Lille, aurait-il réussi l’exploit d’être à la fois un trafiquant d’armes qui alimentent les filières jihadistes et… un indic des gendarmes ?
Réinformation locale en Ile de France
Deux créateurs dont le nom est donné: « Xavier Eman » et « Pierre d’Her ». Nous sommes repartis pour deux autres figures d’extrême droite!
« Xavier eman » est le pseudonyme d’un certain Thibault Balladier, abondement cité sur des sites fafs « historiques » comme –Quartier libre
Voici son CV via resistances.be
Le dernier arrivé est Quartier libre, qui se veut fanzine culturel et essaie de sortir du ghetto nationaliste en ouvrant ses colonnes à d’autres acteurs culturels tout en assurant la promotion des groupes et écrivains nationalistes ou identitaires. Ce trimestriel a été lancé en décembre 2001 et s’appuie sur une association, Libro, fondée en septembre 2001 par Thibaut Baladier et Guillaume Rousset, deux militants très actifs de la mouvance nationaliste culturelle. Thibaut Baladier est plus connu sous son pseudonyme de Xavier Eman et l’on peut voir sa signature dans de multiples publications nationalistes depuis 1998, de Jeune Résistance à Éléments en passant par Réfléchir & Agir ou Fier de l’Être. Pourtant, le jeune homme se pique par ailleurs de littérature et de respectabilité. Il a durant un temps gagné sa vie en étant l’assistant parlementaire d’une députée européenne UMP du sud de la France, Françoise de Veyrinas, et il participe sous son vrai nom à la revue Bordel. Il s’agit d’une revue « branchée » dirigée par Stéphane Million, qui bénéficie de l’appui de Frédéric Beigbeder. Quant à Guillaume Rousset, c’est le frère de Sylvain Rousset, du site internet Le Coq gaulois.
La revue essaie d’être ouverte à des références culturelles non spécifiquement nationalistes et c’est ainsi que des groupes de rock français tels Louise attaque ou Autour de Lucie peuvent côtoyer une interview d’Ile-de-France ou d’In Memoriam. Le magazine est relativement ambitieux de par l’usage de la quadrichromie et son nombre de pages, d’autant plus que la qualité de réalisation n’est pas au rendez-vous, en particulier en ce qui concerne les illustrations et autres BD qui émaillent le journal. Cela explique peut-être le succès plus que relatif de cette initiative, qui rencontre un écho limité, comme le reconnaît lui-même Thibaud Baladier dans diverses interviews[4].
L’équipe s’est toujours efforcée de rester neutre au sein de la mouvance nationaliste, en particulier dans le conflit FN / MNR. Cela lui a permis d’être en bons termes avec tout le monde et de pouvoir être présente à la Fête de l’Identité et des Libertés organisée par Gilles Soulas le 9 novembre 2002, à laquelle participaient énormément d’anciens militants du MNR, tout en fêtant son premier anniversaire le 12 octobre 2002 avec une cinquantaine de jeunes nationalistes d’étiquettes diverses au Forum Jeunesse, le local parisien du FNJ. Le dernier numéro de Quartier libre, consacré à la mouvance italienne, montre cependant qu’elle se rapproche de plus en plus des Identitaires.
Charmant à nouveau…
« Pierre d’Her » semble être un second couteau. Invité régulièrement dans les médias d’extrême droite, il se présente comme historien et trésorier de l’association « Solidarités identités », dont « X. Eman » est le secrétaire au passage, décrite ici:
Aujourd’hui encore, la cause Karen mobilise beaucoup à l’extrême droite en France, comme avec l’Association Solidarité – Identité présidée par Sébastien de Böeldieu (dit Sébastien Magnificat) et qui a pour secrétaire Xavier Emman. Cette structure, créée principalement pour relayer les campagnes de soutien aux Karens, est très proche des italiens de Casapound7, ces derniers étant eux aussi très actifs dans le soutien, via notamment l’association pseudo humanitaire Popoli (Peuples) de Franco Nerozzi8.
Réinformation locale en Normandie
Le deuxième cas un peu particulier est celui de TVNormaChannel, devenu TVNC. Ce n’est pas un site au sens propre, mais une télévision regardable d’un portable. Le ton y est plus affirmé comme celui de la Corse.
TVNormanChannel, la télé des régionalistes
La home page du site ProRussia.TV (capture d’écran)Plus surprenant (?), derrière cette grosse machine que semble être ProRussia.TV, on découvre TVNC, en clair la webtélévision TV NormanChannel. Une petite chaîne animée par « une équipe bénévole et soudée » (dixit son slogan). Gilles Arnaud, le même que ProRussia.TV, en est le directeur. Il est secondé par Emmanuel Mauger. Ce dernier est porte parole du Mouvement normand présidé par Didier Patte, membre du Conseil économique et social de Haute-Normandie jusqu’en 2013. Ce mouvement régionaliste, qui édite L’Unité normande, milite activement en faveur de la réunification de la Normandie depuis des années.TVNC traite à minima l’information régionale, à travers un flash hebdomadaire d’une vingtaine de minutes présenté par Guillaume Eloy, dont on retrouve le nom – autre bizarrerie – dans l’organigramme de ProRussian.TV au même titre qu’Emmanuel Mauger ou de Joseph-Marie Joly. Le ton se veut seulement pertinent…TVNC dont le siège est aussi à Pont-Authou ne cache pas toutefois sa proximité de pensée avec la Russie, son président et ses médias dont l’agence Itar-Tass.
Quand au « mouvement normand », nos copains de Ras l’Front Rouen les connaissent bien!
Mais cette déclaration d’intention ne résiste malheureusement pas aux faits qui, eux, sont beaucoup plus têtus…Nous sommes allés faire un tour sur le site d’extrême droite des Identitaires normands plus connu sous le nom de Vague normande (2).
Et quels sont les favoris de ce site ? Bien entendu tous les sites identitaires de France et de Navarre, tous plus indigents les uns que les autres : flamand, parisien, niçois, breton, alsacien, lyonnais, mais également…le Mouvement Normand !
Poursuivons notre analyse (toujours sur ce même site) en cherchant les mots-clés, cherchons Mouvement Normand ou Didier Patte (le président du MN) et nous trouverons un communiqué du MN « La Normandie des occasions manquées »en date du 23 avril 2009, l’annonce de la présence de Didier Patte sur la très « progressiste » Radio-Courtoisie (3) le 21 mars 2009, et la présence du même Didier Patte le 12 février 2009 à une conférence du cercle royaliste Louis de Frotté !
Ils sont apolitiques au Mouvement Normand, on se tue à vous le dire !
Réinformation locale en Nouvelle Aquitaine
En Aquitaine, on trouve un site de « réinformation » nommé « infos Bordeaux ». Déjà épinglé par « Bordeaux-Bordel »:
Quitte à reprendre une information, Bordeaux Actu en reprend également les images et donc la vidéo postée à l’origine sur Infos Bordeaux et hébergée sur le compte Youtube du dénommé Bertrand Lescure, directeur de la publication d’Infos Bordeaux. Ce qui nous amène à la fameuse question : qui se cache exactement derrière Infos Bordeaux ? Concernant l’équipe éditoriale présentée sur la page « contact », et dont fait partie le « big boss » Bertrand Lescure, nous serions tenté de dire qu’il s’agit de pseudonymes. Dans le cas contraire, ils sont très prudents et au fait de l’utilisation d’internet quant à la préservation de la vie privée. Nos petits malins ont bien entendu pris soin de ne pas communiquer de nom pour l’enregistrement du nom de domaine et l’hébergement du site.
Tout cela pour démontrer, parce que cela semble malheureusement encore nécessaire, que l’extrême-droite est d’une rare efficacité sur les réseaux sociaux pour faire circuler ses idées sous le masque de la respectabilité. Beaucoup y adhèrent consciemment, d’autres se font piéger bêtement. A nous, à vous, à toi de ne pas lâcher l’affaire sur ce terrain (comme sur les autres) et de faire en sorte de contrer leurs tentatives en informant ses contacts lorsqu’ils relaient ce genre de site.
Un pseudo d’un membre de l’extrême droite bordelaise qui fait manifestement passerelle entre le fn et les identitaires.
Un autre site « local » Bordelais beaucoup plus mineur et qui draine peu de monde manifestement. Beaucoup plus orienté pro fn. Et ca se voit.
Réinformation locale en Occitanie
« Info-Toulouse » épinglé par France3:
« La « réinformation » chère à l’extrême-droite
Le thème de la « réinformation » est un classique des médias liés de près ou de loin à l’extrême-droite : FdeSouche, Novopress, Polémia, Egalité et Réconciliation (le site d’Alain Soral), etc. Des médias nationaux, que citent volontiers les auteurs de Infos Toulouse, et que l’on retrouve aussi en région avec par exemple Infos Bordeaux, sous-titré « L’autre information ».
Mais les créateurs d’Infos Toulouse, « 4 à 5 personnes, majoritairement des étudiants », affirment ne pas avoir d’engagement politique. Ils ne se sentent pourtant pas éloignés de « la droite hors les murs » chère à Robert Ménard, le maire de Béziers, ou du mouvement « Manif pour tous » qui s’est développé dans la lutte contre le mariage homosexuel. »
A ce jour, nous n’avons pas plus d’infos.
« Lengadoc-infos », un de ceux qui était déjà connu par notre groupe:
Jordi Vives (rédacteur en chef)-Romain Candolle-Philippe Lambertin-Cyril Teissier-Anaïs Lignier (qui aujourd’hui 2019 a fait son chemin)
Illustres inconnus…ou presque. On trouve très vite de l’info sur le premier, et nous n’avons plus besoin d’aller plus loin :
Joli CV… fréquente la ligue du midi, troisième voie, des néo nazis, bref ; c’est bon n’en jetez plus…
Quant aux autres, on les trouve en train de « liker » divers posts sur facebook où le fameux jordi vives est intervenu.
Conclusion : ce site est une antenne de l’extrême droite montpelliéraine la plus dure qui soit, ce ne sont pas les touristes/gentils journalistes qu’ils prétendent être.
Et comme ce blog est d’inspiration identitaire, on retrouve cette info sur les pages de la fachosphère proches de cette mouvance. CQFD
Réinformation locale dans les Pays-de-la-Loire
Un site très particulier car il n’y a rien d’évident dans leurs infos. Le grave souci ce sont les liens partagés (capture d’écran suivante). Nous signalons ce site, mais nous restons sur notre réserve en attendant d’en savoir plus. Amis lecteurs à vos emails.
Réinformation locale en Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Un poids lourd de cette galaxie internet d’extrême droite. Possédé par une association « mare nostrum », elle même dirigée par un certain Georges Gourdin.
Ce monsieur n’est pas un inconnu puisqu’il fait partie du bureau directeur du bloc identitaire et lié à « TV Libertés », un site de « réinformation/désinformation ».
Un peu secondaire et surtout lié au FN, ce site est tenu par un jeune militant FN: « Jean-François Luc ».
Proche de S. Ravier et conseiller régional
Conclusion : la réinformation locale, fer de lance de la fachosphère
Nous venons de faire un grand tour de ces sites de réinformation locale ou PQRR. Comme vous avez pu le constater, ils sont très souvent proches de la mouvance identitaire. Là encore avec ses prétentions d’ancrage local, rien d’étonnant.
N’hésitez pas à nous contacter pour nous soumettre des sites de ce style, des informations supplémentaires ou autres.
Pour en savoir plus:
- Sur la fachosphère:
- « L’agrégation » sur internet
- La « réinformation/désinformation »
- Les sites de « réinformation/désinformation »