L’IFRAP est-il un thinktank d’extrême droite?
Agnès Verdier-Molinié, vous connaissez? Mais si l’inoxydable tête à claque qui vient nous asséner les vertus de l’ultra libéralisme et du moins d’état alors qu’elle est rémunérée par une officine qui vit des subventions de l’état: l’IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques). Mais quels liens existent avec l’extrême droite ?
Présentée inlassablement comme « expert » sur tous les plateaux du service public médiatique qu’elle cherche non moins inlassablement à détruire et bien sûr sur les médias privés, alors que l’IFRAP est bien moins un institut de recherche qu’un lobby .
L’IFRAP, un think tank aux méthodes contestables.
En 2015, Franck Ramus, directeur de recherche au CNRS indique sur son blog :
“Aucun des « chercheurs » de l’IFRAP examinés ci-dessus n’a jamais publié le moindre article dans une revue internationale d’économie […] j’hésiterais à dire que l’IFRAP est un institut de recherche, et que ses membres sont des chercheurs au sens usuel du terme. Lobbyistes serait sans doute un terme plus juste. Notez qu’il n’est pas honteux d’être lobbyiste. En revanche il est plus discutable de le dissimuler derrière une étiquette fallacieuse de « chercheur », et de faire passer ses opinions pour des connaissances scientifiquement établies. »
Bien entendu les “études” de l’IFRAP sont biaisées et bidons. Et il ne faudra pas compter sur le service public pour la mettre en face de ses contradictions et erreurs.
Et les salaires y sont… confortables. L’IFRAP indique une ligne budgétaire de 300 000€ de salaires pour… 5 salariés soit 5000 euros par tête par mois…
Mais ce n’est pas tout. L’IFRAP a un tropisme franchement de “droite extrême”; voire d’extrême droite.
- Tout d’abord elle copine avec des associations qui ont un intérêt pour l’économie comme “l’Ecole de guerre Economique”. Cette association défend pourtant un nationalisme économique… Elle a été fondée par le général “Jean Pichot-Duclos”, tout d’abord proche de Millon, puis se rapprochant progressivement de “Restauration nationale” et de l’Action Française qu’on ne présente plus. Dirigée aujourd’hui par Christian Harbulot, ancien maoïste, passé par l’armée et rapproché depuis avec le club de l’Horloge.
- On citera également “Contribuables associés” fortement “copine” avec le FN. « Contribuables Associés » a été fondée par Alain Dumait, en 1990. Secrétaire général du Parti pour la liberté (PPL), présidé par Claude Reichman, de 1996 à 1998, Alain Dumait fut l’Initiateur avec Claude Reichman d’un “Comité pour l’entente à droite”, favorable à une alliance entre la droite et le FN, et organise une première « convention pour l’entente à droite » le 6 juin 1998 et une deuxième le 23 janvier 1999. Le 16 mars 2002 il a appelé à voter pour Jean-Marie Le Pen dès le premier tour de l’élection présidentielle de 2002. Candidat aux élections sénatoriales de 2011 en tête de la « Liste d’Union et d’entente à droite » notamment soutenue par le Front National.
- Mais ce n’est pas tout l’IFRAP a de très fortes ambitions pour “l’ordolibéralisation” de l’école. C’est pourquoi elle entretient de forts liens avec “La Fondation pour l’école”, “institut” de lobbying fascisant aux forts liens avec LMPT et plus si affinités. Ensuite “SOS éducation”, institut du même acabit d’extrême droite, mais possédant de forts liens avec le gouvernement actuel.
- Et enfin, elle collabore aussi avec l’Institut pour la Justice qui a les mêmes prétentions fascistoides sur la justice.
Une tradition d’extrême droite
Il faut dire que chez les Verdier-Molinié, la politique brunâtre n’est jamais très loin. L’arrière-grand père maternel, Maurice Hanaut (dit Maurice d’Hartoy) a fondé en 1927 les Croix de feu, célèbre association d’anciens combattants qui s’est rapidement transformée en une ligue nationaliste, anticommuniste et anti-parlementariste. Son fils, le colonel Bernard d’Hartoy, qui fut rédacteur en chef de la Voix du combattant, a des convictions bien trempées : ancien séminariste, c’est une figure de proue de l’association Laissez-les vivre, un groupuscule catholique anti-avortement où il ne fait pas bon vivre quand on est laïc ou franc-maçon. Quand il ne pourfend pas les avorteurs, le grand-père défend la mémoire de ses héros nationaux préférés, le maréchal Pétain, notamment.
Et le CV des fondateurs de l’IFRAP ne trompe pas:
- Bernard Zimmern: co fondateur du club de l’horloge, organisation proche du FN, se revendiquant “national libéral”, co-fondateur et président d’honneur de l’IFRAP mais aussi de “Contribuables associés”.
- Jean-Yves Le Gallou, ancien membre du “Club de l’Horloge”, membre du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (GRECE), ancien dirigeant du FN et du MNR, ethno-différencialiste (“néo-raciste”), co-fondateur de l’IFRAP.
- Philippe Baccou, retraité de la cour des comptes a été conseiller de l’ombre de Marine Le Pen pour la campagne de 2017. Il est co-fondateur de l’IFRAP.
- Gérard François Dumont, co-fondateur de l’IFRAP aux idées très à droite de la droite.
Comme on peut le constater la porosité entre l’IFRAP et l’extrême droite ultra libérale est totale. Mais aussi que le FN, soit disant contre l’ultra libéralisme, n’est jamais vraiment très loin de tout ce réseau.
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