Mais qu’est ce qu’a fait Dreuz (encore?) en Angola !?
Ceci dit il n’est pas tout seul. Toute la fachosphère s’est fait l’écho d’une rumeur stupide et qui aurait pu avoir de très graves répercussions.
L’Angola interdirait la religion Musulmane au prétexte qu’elle ne serait pas approuvée officiellement, et certaines mosquées détruites.
Or deux sites ont commencés très vite à émettre des doutes. Et en particulier celui ci:
http://www.ibtimes.com/angola-denies-it-banned-islam-destroyed-mosques-1484898
Doutes repris par la suite sur Dreuz dans la ferme intention de confirmer la rumeur.
Le détestable Dreuz reprend des éléments sur cet article sans indiquer que ces mêmes éléments ont déjà été démenti par l’article de « International Business Times » cité plus haut.
Regardons avec un peu plus de détail le type d’argumentation développé par Dreuz quand celui sait sa crédibilité mise en doute. Cela montre bien la crédibilité que l’on peut apporter à ce genre de source et le mode de fonctionnement fallacieux et paranoiaque de ces gens.
Tout d’abord il met en doute l’info des deux « Officiels » de l’ambassade.
Premier constat, le démenti ne vient pas d’un ambassadeur, comme le rapporte la fachosphère islamique, mais d’un « officiel » – terme vague s’il en est – de l’Ambassade d’Angola à Washington, D.C.
Non effectivement, cela ne viens pas d’un ambassadeur. Mais rappelons qu’aucun ambassadeur n’avait non plus rapporté cette histoire, ni ne l’a confirmé. Dreuz fait ensuite « semblant » d’oublier que le terme « official » en anglais signifie « fonctionnaire »…
Second constat, « l’officiel » en question a refusé d’être identifié car le sujet est « sensible », a-t-il déclaré à IBT. L’information a fait le tour du net mondial durant le week end, elle a été reprise par des médias anglo-saxons sérieux (Dreuz a été l’un des seuls à en parler parmi les médias francophones), et c’est un anonyme qui s’exprime ?
Sensible le sujet l’est sans aucun doute, mais dans quel sens ? Si l’Angola veut mettre fin à ce qui aurait pu être une rumeur à laquelle des médias sérieux se seraient laissé prendre – ce ne sera pas la dernière fois et l’AFP, Reuters et d’autres n’y ont pas échappé – ce n’est pas un « officiel » anonyme, mais un officiel identifié qui aurait apporté le démenti considéré comme essentiel.
Oui le fonctionnaire de l’ambassade a refusé d’être identifié et le bien léger pourrait, si il avait deux sous de jugeote, ou bien un tant soi peu de responsabilité morale le comprendre.
Cette information diffusée comme une trainée de poudre pourrait être une tentative de déstabilisation de l’Angola. En effet, ces propos mensongers diffusés pendant l’absence du Président auraient pu provoquer de graves émeutes.
Combien de bruits, de rumeurs dans l’histoire ont provoqué meurtres et désolations ?
Mais cela les différents médias que nous épinglons régulièrement le savent TRÈS bien, c’est même précisément leur but…
Et là c’est notre tour d’appliquer la méthode Dreuz à leur propres propos. Ils parlent de médias anglo saxons sérieux: lesquels? Notons que Dreuz se met au niveau des médias « sérieux », mais quelle bonne blague!
Ont ils une seule fois démentis les nombreux hoaxes et mensonges qu’ils ont colportés?
Et cerise sur le gâteau ils laissent sous entendre que les agences internationales auraient relayé l’info, or c’est totalement faux. Ni eux ni même l’ambassade ne relai ces propos:
Troisième constat, un second « officiel » de l’Ambassade – toujours anonyme décidément – aurait apporté à IBT une confirmation qui en fait n’en est pas une. Loin de déclarer que l’information n’est pas exacte, il a précisé que les diplomates à Washington ne sont pas informés d’une telle interdiction de l’islam en Angola. « Pour le moment, nous n’avons aucune information sur ce sujet », a expliqué l’officiel au journaliste d’IBTimes par téléphone hier lundi. “Nous avons lu l’information sur internet comme tout le monde. Nous n’avons reçu aucune note officielle indiquant si l’information est réelle ».
Bien sûr car ce n’est pas le rôle d’un fonctionnaire. Par contre, on notera la traduction manipulatoire de Dreuz! Il traduit:
« We’re reading about it just like you on the Internet. We don’t have any notice that what you’re reading on the Internet is true.”
par:
« Nous avons lu l’information sur internet comme tout le monde. Nous n’avons reçu aucune note officielle indiquant si l’information est réelle »
Traduction plus exacte:
Nous lisons à ce sujet, tout comme vous sur Internet. Nous n’avons pas d’avis que ce que vous lisez sur Internet est vrai.
Le lecteur appréciera…
Quatrième constat : pour démonter l’imposture, les islamistes avancent que la photo de la mosquée détruite, reprise dans un grand nombre d’articles publiés ce week end ne vient pas d’Angola, et qu’elle date de 2003. Ils ont parfaitement raison. On retrouve des traces de cette photo dans un article de 2003 :
Une image de 2003
Est-ce pour autant la preuve que l’information dans son ensemble est un hoax ? Les sites internet font constamment appel à Google image pour illustrer leurs articles. La plupart du temps, les images collent. Quelques fois, et parce que l’information va vite, une image qui correspond à un autre évènement est à tort utilisée. Et le reste du temps, lorsqu’aucune image n’est disponible, nous recherchons une image approchant. C’est le cas de cette image d’illustration, qui ne correspond en effet pas à la destruction de minarets en Angola.
Aux debunkers, on s’esclaffe!
Mais on va leur rappeler cette affaire là, afin d’illustrer notre propos:
Non seulement, ils mettent de fausses photos mais ils brodent autour la mythologie de l’extrême droite! Ces gens là ne cherchent pas l’info, et encore moins la vérité, ils font de la propagande par du buzz. Dreuz publie de très nombreuses photos (comme tous les sites de la fachosphère-novopress et Nations presses inclues) qui utilisent ce procédé manipulatoire!
Cinquième constat : sur le site du journal angolais O Pais (en portuguais donc), un article publié hier 25 novembre dont le titre, l’Islam a déjà 60 mosquées fermées, indique : «Nos frères viennent de m’informer que leur lieu de prière à Huambo a également été fermée ce matin, comme cela s’est produit dans d’autres provinces au cours des dernières mois », a déclaré David Alberto Já, responsable de la communauté musulmane en Angola, ajoutant qu’avec la fermeture de cette mosquée, la plupart des mosquées ont été fermées sans information préalable des autorités.
Il ajoute que «malheureusement cela a été la pratique courante des autorités compétentes. Ils ne préviennent pas les dirigeants de mosquées, ils envoient la police, et ordonnent la fermeture », créant un malaise au sein des fidèles.
Selon David Alberto Já, chef spirituel islamique, les autorités angolaises ont déjà fermé des mosquées près de Lunda Nord et Lunda sud, Moxico, Bie, Cuando Cubango, Huila, Cunene, Namibe et au Zaïre, et il rappelle que ces fermetures sont illégales. « Aucun d’entre nous n’a été notifié», des fermetures, ajoute-t-il. Les mosquées sont fermées sans aucune explication plausible, empêchant les fidèles, dans les différentes régions du pays, de pratiquer l’islam tel que déterminé par le Coran, le livre sacré de l’Islam, qui est composé de cinq axes (commandements) plus importants.
Encore un procédé manipulatoire. Dreuz justifie une rumeur par un article dont nul ne sait si l’info est vraie ou reliée à cette rumeur…
Sixième constat : Circulo Angolano Intelectual, dans un article (en portugais) de ce 26 novembre, rapporte :
Em relação à proibição , o presidente angolano, José Eduardo dos Santos , disse neste domingo “este é último sinal de influência islâmica no nosso país. “A Proibição de Angola foi anunciada pela primeira vez na sexta-feira, quando o ministro da Cultura de Angola, Rosa Cruz e Silva disse que “o processo de legalização do Islão não foi aprovado pelo Ministério da Justiça e Direitos Humanos, as suas mesquitas seriam encerradas até novo aviso.
Traduction : le Président angolais, José Eduardo dos Santos, a déclaré dimanche : « c’est le dernier signe de l’influence islamique dans notre pays ». « Son interdiction en Angola a été annoncée vendredi, quand la Ministre de la culture de l’Angola, Rosa Cruz e Silva a déclaré que » le processus de légalisation de l’islam n’a pas été approuvé par le Ministre de la justice et des Droits de l’homme, et leurs mosquées seront fermées jusqu’à nouvel ordre ».
Circulo Angolano Intelectual : Rosa Cruz e Silva s’est exprimée devant la Commission de l’Assemblée nationale de l’Angola et a expliqué que l’interdiction était nécessaire, car l’islam est «incompatible avec les coutumes de la culture Angolaise ».
Rosa Cruz e Silva : « Un État laïque doit garantir la liberté religieuse et ainsi respecter les traits religieux qui sont devenus une partie de la culture et de la tradition du peuple. La foi est un droit naturel inaliénable de l’homme et n’est pas liée à la notion de l’Etat. Certaines réserves émises par des parlementaires n’entrent pas en contradiction [avec cette décision], et il n’y a pas de persécution religieuse, puisque la loi n’est pas violée. »
Certes. Sauf que ni l’AFP, ni Reuters, ni l’ambassade ne relaient de tels propos. Les seuls le faisant sont ceux qui relaient l’ensemble de la rumeur. Dreuz justifie donc de la véracité du hoax en citant une partie de celle ci…
Plus grave, Ibtimes fait remarquer que le président Angolais José Eduardo dos Santos était absent toute la semaine. Il n’aurait donc pu émettre de tels propos…
Septième constat, sur le site de l’Agence Ecofin, il est indiqué que « le gouverneur de la ville de Luanda Bento a confirmé que le gouvernement ne souhaitait pas légaliser des mosquées en Angola afin de ne pas faire le lit de l’islamisme radical. »
Site qui reprend la rumeur ci dessus… Notons que Dreuz fait dans le classique hoax. « Le gouverneur a confirmé ». Quel est le nom du gouverneur? Quel jour? L’heure? Précisons que l’article dit bien que le gouverneur aurait fait cette déclaration « à la radio » (élément que Dreuz ne précise pas)…Mais quelle radio???
Enfin le site Ecofin précise que certaines infos viennent de « médias alternatifs »…Du style de Dreuz?
Résumons.
Une fausse rumeur enfle, Dreuz le reprend. Un site peu crédible le reprend à son tour en parlant de « médias alternatifs », puis Dreuz récupère l’info comme étant confirmation de ses bobards… C’est bien foutu la fachosphère. C’est beau le croisement de l’info…
Huitième constat : dans Voz de America du 26 novembre, (en portugais) un article annonce que la communauté musulmane d’Angola accuse le gouvernement angolais de persécution, et déclare vouloir soumettre une plainte officielle auprès du Département d’Etat américain et d’Amnesty International.
Là effectivement c’est un problème. Nous n’en savons rien de plus. La « Voix de l’Amérique » est un média officiel Américain. Impossible de savoir à cet instant si ce média relaie la rumeur ou bien une plainte de la communauté Musulmane qui suivrait cette rumeur. Ou autre chose.
Dreuz lui ne s’embarrasse pas de tels détails…
Voilà nous avons détaillé la façon dont Dreuz faisait de « l’information », pardon de la merde, pardon de la propagande fasciste. Maintenant arrivons à l’essentiel. Ce matin Libé publie une info AFP:
Le gouvernement angolais dément vouloir «interdire» l’islam et démolir les mosquées du pays.
Un responsable du ministère angolais de la Culture a démenti mardi que l’islam ait été interdit dans le pays, une mise au point à l’encontre d’informations de presse et à des fermetures de mosquées. «Il n’y a pas en Angola une guerre contre la religion musulmane ni contre aucune autre religion», a déclaré Manuel Fernando, directeur de l’Institut national sur les affaires religieuses, une institution du ministère de la Culture.« Il n’y a aucune orientation officielle visant à détruire ou à fermer des lieux de culte, quels qu’ils soient », a ajouté Fernando, répondant aux réactions de la colère enregistrées dans le monde musulman après le compte-rendu fait dans la presse de récentes déclarations de sa ministre Rosa Cruz e Silva laissant croire à une interdiction de l’islam.
En Angola, 83 églises, toutes chrétiennes, sont officiellement reconnues. Mais le ministère de la culture estime que près de 1 200 autres organisations religieuses y existent, qu’elles aient fait ou non leur demande de légalisation.
Fin octobre le ministère de la Justice a rejeté des demandes déposées par 194 organisations religieuses, églises, sectes et autres congrégations, dont celle de la communauté islamique d’Angola, l’un des groupes musulmans actifs dans le pays.
En théorie, cette décision oblige les églises à cesser leurs activités et à fermer mais, dans la pratique, peu d’entre elles s’y sont conformées, la majorité, dont la communauté musulmane, mettant en avant la liberté de religion garantie par la Constitution.
En parallèle, le représentant des musulmans en Angola, David Ja, dénonce depuis septembre les fermetures et certaines destructions de mosquées dans l’ensemble du pays, parlant de «persécution politique» et d’«intolérance religieuse.»«Une mosquée a été fermée la semaine dernière à Huambo (sud) et nous avons subi des pressions cette semaine concernant une mosquée de Luanda», a déclaré par téléphone l’imam angolais qui préside la communauté depuis 2005.
Selon le ministère de la Culture, ces fermetures ou destructions sont légales car motivées par l’absence de titre de propriété, d’autorisation de construction ou de documents officiels permettant d’ériger un édifice religieux.
Les musulmans, originaires d’Afrique de l’Ouest ou Angolais convertis, seraient plusieurs centaines de milliers en Angola sur une population de quelque 18 millions d’habitants, selon le représentant de la communauté, un chiffre non confirmé par les autorités angolaises.
AFP
http://www.liberation.fr/monde/2013/11/26/interdiction-de-l-islam-en-angola-l-oci-s-alarme_962147
Voilà nous avons le fin mot de l’histoire.
Bien sûr, nous n’attendons pas de Dreuz et des autres tablofascistoïdes qu’ils démentent leur infos et donnent des explications sur une affaire pourtant excessivement grave. Non. Ils trouveront une explication capillotractée à leurs manquements. Et continuerons leur petite propagande…
Ceci dit les Debunkers posent la question: répandre une rumeur capable de provoquer des meurtres/émeutes/déstabiliser un pays ne relève t’il pas de la justice?
POST SCRIPTUM :
Mention spéciale à l’analphablonde de youtube qui, comme à son habitude a relayé, bêtement, sans rien vérifier, ce hoax…
Comme si cette nana avait une quelconque crédibilité en politique ou en international, ses affidés la suive non moins bêtement.