Un hoax fort répandu sur la fachosphère. Et parfaitement fondamental pour leur propagande rance.
En substance: l’immigré est prioritaire pour obtenir des logements sociaux alors que le Français de Souche lui se morfond dans l’attente puisque les gouvernements successifs réserveraient aux immigrés ces appartements.
Passons sur l’aspect particulièrement complotiste et paranoïaque d’une telle affirmation, et cantonnons nous aux faits que nous avions déjà évoqué récemment:
http://www.debunkersdehoax.org/les-petits-et-gros-mensonges-de-riposte-laique-1
Le site: http://www.gisti.org/spip.php?article56#nb3 rappelle les faits suivants:
Pour preuve, l’ancienneté de la demande est plus importante pour les ménages immigrés que pour les autres : 28 % des ménages immigrés ont déposé leur demande depuis au moins trois ans, soit près de deux fois plus que pour l’ensemble de la population en attente. Comme le montrent les données de l’INSEE, ce décalage ne s’explique pas par le nombre d’enfants des familles immigrées et par l’insuffisance de grands logements, puisque les ménages immigrés d’une à quatre personnes sont proportionnellement aussi nombreux à attendre depuis au moins trois ans
et ce petit détail:
En outre, les ménages immigrés sont concentrés dans le parc ancien : les trois quarts vivent dans des immeubles construits avant 1975.
Toujours dans le même document:
Un tel système n’implique pas en soi l’arbitraire (ou le clientélisme), mais le rend de fait plus probable. Le secret dans lequel sont maintenues les procédures favorise en effet l’impunité dont bénéficient certaines pratiques illégales, qui peuvent être, intentionnellement ou par voie de conséquence, discriminatoires. L’existence de refus en raison de l’origine ou de la nationalité du candidat, ou l’usage de fichiers ethniques par les organismes HLM sont connus. La Milos a mentionné, quant à elle, le cas de bailleurs qui réclament aux candidats, de façon illégale, un certain nombre de pièces comme des photos d’identité ou des documents relatifs à leur vie professionnelle. Elle note aussi l’existence de refus non motivés.Les discriminations raciales et ethniques dans l’accès au logement social, Note du Groupe d’études et de lutte contre les discriminations (GELD), n° 3, Paris, GIP GELD-114, 2001
L’étude de l’INSEE trouvée ici est à cet égard est particulièrement significative :
L’ancienneté de la demande HLM est plus importante pour les ménages immigrésEn 1996, 855 000 ménages ont déclaré avoir déposé une demande HLM, dont 200 000 ménages immigrés, soit 23 % des demandes. La moitié des demandes viennent de personnes vivant en HLM ou dans un autre logement social. Les ménages immigrés déposent leur demande à part égale auprès des services des mairies ou auprès des organismes HLM, alors que l’ensemble des
demandeurs s’adresse majoritairement aux organismes HLM.31 % des demandes déposées dans les mairies le sont par des ménages immigrés. 28% des ménages immigrés ont déposé leur demande depuis au moins trois ans, soit près de deux fois plus que pour l’ensemble de la population en attente.Ce délai pourrait s’expliquer par une offre faible de grands logements. Bien que les logements du parc HLM soient en moyenne de plus grande taille que ceux du parc privé, les grands appartements sont réputés se libérer moins vite que les autres, et les ménages immigrés demandeurs de logement HLM sont souvent de taille élevée : un sur trois comporte au moins six personnes, au lieu d’un sur six dans l’ensemble des ménages. Mais l’ancienneté de la
demande n’est pas seulement liée à la taille des familles, puisque les ménages d’une à quatre personnes sont proportionnellement aussi nombreux à attendre depuis au moins trois ans (graphique 4).
Les ménages immigrés sont plus souvent découragés que les autres face à une demande de logement HLM. En effet, certains ménages souhaitent changer de logement tout en envisageant
de rester ou de devenir locataires, mais n’ont pas déposé ou renouvelé une demande de HLM. Parmi eux, 15 % sont « découragés » : ils ont fait antérieurement une demande qui n’a pas abouti ;
ou bien ils ont fait une démarche auprès d’un organisme qui les a dissuadés de déposer un dossier ou a refusé leur dossier ; ou enfin ils pensent qu’ils n’ont aucune chance d’obtenir un logement HLM bien que leurs revenus ne soient pas supérieurs aux plafonds ; cette proportion
de 15 % passe à 27 % pour les ménages immigrés.
CONCLUSION
Un hoax faux, faux et archi faux démonté en pièces par preuves. Non seulement les immigrés attendent plus longtemps que les ménages français pour obtenir un logement social, mais de surcroit:
- la taille de leur famille ne suffit pas à expliquer cette différence
- les raisons sont objectivement à rechercher du coté de la stigmatisation dont ils font preuve
- ils occupent en majorité le parc le plus ancien, le plus délabré
Debunked !!!