06 janvier 2025 | Temps de lecture : 19 minutes

Intox tous azimuts autour de l’affaire des « gangs de violeurs pakistanais » au Royaume-Uni

L’extrême droite rafale sec sur les fausses infos!

Vous avez entendu parler des gangs de violeurs pakistanais au Royaume Uni ? Non ?

Reprenons. Les affaires sexuelles ont toujours passionné l’extrême droite. On se souvient de l’hystérie d’infox concernant les « élites pédophiles » aux USA :

Et on en passe et des meilleures sur ce sujet.

Alors quand l’idole des complotistes d’alt-right qui ont le swag, Elon Musk lui même s’y met, on peut-être sûr que ça va inventer sec chez ces gens là. Et on n’a pas été déçu. Malheureusement…

I) Une série d’attaques de Musk contre Keir Starmer, premier ministre britannique

Tout ceci ne date pas d’aujourd’hui. En aout 2024, Musk avait déjà commencé une série de règlements de comptes avec Starmer. En effet, le 1er ministre avait fustigé et menacé les activistes d’extrême droite pratiquant la désinformation et les émeutes racistes qui s’en étaient suivies.
Musk avait alors publié des twitts incendiaires accusant l’immigration de masse et affirmé que la « guerre civile » était inévitable au RU. Plusieurs politiques britanniques et Starmer avaient alors répondu vertement à Musk. Ce même Musk, qui avait déjà réhabilité l’activiste fascisant Tommy Robinson sur « X » et l’avait soutenu.

À plusieurs reprises depuis, Musk a taclé le gouvernement Britannique tout en soutenant massivement l’UKIP, le parti d’extrême droite brexiter de Nigel Farage. Le 2 décembre, Musk exige publiquement la démission de Starmer, appelle à des élections anticipées au Royaume Uni, exige la libération de Tommy Robinson et commence à répéter des éléments de langage sur des théories du complot concernant les gangs des violeurs pakistanais de Rotherham.

On pourrait penser à des opinions politiques dans cet activisme, ce qui est probable, mais l’intérêt n’est jamais loin pour le multimilliardaire fascisant :

Selon Nigel Farage, Elon Musk s’intéresse au Royaume-Uni car c’est le pays « mère de tout le monde anglophone, c’est très important ». Il est possible aussi qu’il cherche à peser dans la réglementation de la tech, alors que le projet de loi sur la sécurité en ligne sera effectif l’an prochain et expose les plateformes lorsqu’elles relaient des propos racistes ou incitant à la violence.

C’est suite à cette accusation de quasi complicité de Starmer dans cette affaire des « gangs pakistanais » que la fachosphère mondiale, mais notamment en France commence à multiplier les fausses infos concernant ce sujet, de près ou de loin.

II) L’affaire des gangs pakistanais de violeurs de Rotherham et l’Affaire des viols collectifs de Rochdale

1) Rotherham

Depuis le début des années 1980 jusqu’au début des années 2010, dans des villes d’Angleterre, plus de 4 000 enfants ont été abusés sexuellement, parfois torturés, parfois prostitués, par des bandes criminelles organisées ou des groupes informels d’hommes. En 2011, une première série d’agressions sexuelles est rendue publique par la presse.

Des enquêtes, conduites par des associations caritatives, puis le gouvernement britannique, ont permis d’éclaircir les faits, soulignant notamment l’incurie des services sociaux locaux et de la police locale, et de prendre des mesures appropriées pour assurer la protection des enfants. Dans certains cas, l’exploitation de mineurs durait depuis plus de 15 ans.

L’appartenance ethnique et les origines culturelles des victimes, et, surtout, celles des criminels, ont focalisé l’attention des médias et de l’opinion publique dans tout le pays.

2) Rochdale

Douze hommes ont été accusés de trafic sexuel et de plusieurs infractions, incluant le viol, la traite et l’association en vue d’avoir des rapports sexuels avec un mineur. Neuf hommes ont été condamnés en 2012, huit étaient d’origine pakistanaise, le neuvième était un demandeur d’asile afghan. Trois des accusés sont reconnus non coupables : l’un a été acquitté de toutes les charges, dans le cas du deuxième, le jury n’a pas pu parvenir à un verdict, et le troisième n’était pas présent au procès, ayant fui au Pakistan. La plupart des hommes étaient mariés et respectés au sein de leur communauté. Un des membres du groupe condamné pour trafic sexuel, était professeur d’études religieuses dans une mosquée, marié et père de cinq enfants. Les hommes étaient âgés de 24 à 59 ans et tous se connaissaient. Deux travaillaient pour la même entreprise de taxi, deux autres dans un restaurant ; certains venaient du même village au Pakistan ; d’autres partageaient un appartement. Le gang s’assurait de disposer de filles mineures pour des relations sexuelles.

En fait, ce phénomène touche l’ensemble du Royaume-Uni : un rapport indique que 2 409 viols sur mineurs ont été commis entre  et . Les villes de TelfordNewcastleOxfordRochdaleDerby ou Bristol sont parmi les plus touchées.

3) Les suites

Ces affaires ont eu pour conséquence positive d’ouvrir des enquêtes généralisées sur la prostitution, le viol et les agressions sexuelles en Grande Bretagne. Par contre, elles furent l’occasion pour l’extrême droite de capitaliser sur l’origine ethnique des agresseurs membres de gangs. Et ainsi de faire avancer leur narratifs racistes.

Car oui, beaucoup d’accusés n’étaient pas blancs. C’est un fait. Mais on a envie de dire « et alors »? En quoi le fait d’être de telle ou telle ethnie serait elle un motif explicatif du comportement ignoble des accusés? Les accusations de l’extrême droite ne varient pas dans le temps. Par contre, on ne les entend pas souligner ce dénominateur commun, ce sont dans une écrasante majorité des hommes qui violent.

Depuis les 18ème siècle, « l’immigré » est un violeur, porte des maladies, vole nos femmes et notre travail, ne se mélange pas. Que cet immigré soit Breton, Italien, Polonais ou maghrébin. Nous l’avions montré dans cet article de 2015: Bretons, Auvergnats, Italiens, Espagnols, Arabes et Roms: dehors les étrangers qui nous volent notre travail!

Cette figure de l’étranger « inassimilable » accompagne chaque vague migratoire. Des Italiens, de la fin du XIXe siècle, aux migrants africains d’aujourd’hui, les stéréotypes ne changent guère. Les immigrés seraient trop nombreux, porteurs de maladie, délinquants potentiels, étrangers au corps de la Nation, voire même ennemis de celle-ci. Cette xénophobie, récurrente en temps de crise, va souvent de pair avec l’antisémitisme et se nourrit de racisme.

Ce que nous voulons démonter dans cet article, c’est la réflexion très fréquente qui consiste à présenter les étrangers d’aujourd’hui comme inassimilable, alors que les anciennes vagues d’immigrations, elles se seraient intégrées parce « qu’Européennes ».
Nous voulons montrer que rien n’est moins vrai car les stéréotypes que l’on entend sur les immigrés « d’aujourd’hui », sont exactement les mêmes que ceux que les immigrés « d’hier », Belges, Polonais, etc… ont entendu. Que ces stéréotypes procèdent des mêmes phrases, mêmes sous-entendus et mêmes préjugés.
Et que, de façon plus significative encore, ces stéréotypes ont été absolument les mêmes, qui ont été utilisés contre les Provinciaux français à la fin du XIX ème siècle !!!

En fait, c’est l’essentialisation elle même qui est invariante. Par contre, le raciste se fout de l’ethnie, de la nation ou de la religion de « l’étranger ». Cet étranger qui serait un « criminel » par essence comme le prouveraient les statistiques bidouillées par la fachosphère. Et qui méprise les VRAIES raisons établies des facteurs de criminalité:

« …les facteurs favorisant la délinquance comprennent :

  1. la pauvreté, le chômage, l’analphabétisme, l’absence de logements corrects et bon marché ainsi que des systèmes d’enseignement et de formation inadaptés;
  2. le nombre croissant de citoyens sans perspective d’insertion sociale et, dans le même temps, l’aggravation des inégalités sociales;
  3. la dissolution des liens sociaux et familiaux, aggravée par une éducation parentale inadéquate, éducation rendue souvent plus difficile du fait des conditions de vie;
  4. les conditions difficiles que connaissent les gens qui émigrent vers les villes ou vers d’autres pays;
  5. la destruction des identités culturelles d’origine ainsi que le racisme et la discrimination, qui peuvent mener à des désavantages au plan social, de la santé et de l’emploi;
  6. la dégradation de l’environnement urbain, notamment l’insuffisance des équipements collectifs dans certains quartiers, qui favorise la délinquance;
  7. les difficultés, créées par la société moderne, à s’insérer correctement dans la communauté, la famille, le milieu de travail, l’école et à s’identifier à une culture;
  8. l’abus d’alcool, de drogues et autres substances dont le développement est aussi favorisé par les facteurs susmentionnés;
  9. la multiplication des activités reliées au crime organisé, notamment le trafic de drogues et le recel;
  10. la promotion, notamment par les médias, d’idées et d’attitudes qui sont sources de violence, d’inégalité et d’intolérance ». (ONU, 1990)

L’ethnie ne fait pas partie de ces facteurs…
Par contre, que les gangs aient cumulés ces facteurs : aucun doute.
Même si explication n’est pas excuse. Contrairement à ce que disait notre girouette nationale faussement de gauche, Valls pour ne pas le nommer.

Bien sûr, nous n’aborderons pas la totalité de ces horribles et tentaculaires affaires qui soulèvent le cœur ; non seulement par l’affaire elle-même, mais aussi la négligence dégueulasse des autorités censées agir dans ces cas là. C’est peut être malheureux, mais cela nécessiterait un article entier. Or ici, il s’agit « simplement » d’un préliminaire à ce qui nous occupe aujourd’hui.
Et le fait que l’extrême droite anglaise (par l’intermédiaire de Robinson) ait pu capitaliser sur ce fait de société en imposant un narratif en 3 points :

  1. Le fait saillant de ces affaires est en fait racial. Le problème, c’est que ce sont des étrangers.
  2. Que c’est l’extrême droite, et donc Robinson, qui ont dénoncés ces affaires. Les chevaliers blancs en quelque sorte.
  3. Que ces affaires mettent en lumière une quasi indifférence, voire complicité des élites. Élites de gauche bien entendu. C’est ce point qui ressort aujourd’hui par l’intermédiaire de Musk et que nous détaillerons dans un chapitre complet.

Or à l’étude attentionnée du dossier, il s’avère que tout ceci n’est que mensonge. Reprenons nos trois points du narratif de l’extrême droite:

Premier point, le fait racial

En novembre 2012, suite à ces affaires, un rapport gouvernemental dénommé « Exploitation sexuelle des enfants dans les gangs et les groupes » a été publié. Les recommandations de conclusion sont fort intéressantes. Mais pas que ca. Notamment un chapitre contenant un tableau mentionnant les origines ethniques des condamnés:

D’un coup l’ethnicité des condamnés semble moins évidente…
Une autre commission a élargi le problème à toute la Grande Bretagne sur L’ENSEMBLE de l’exploitation sexuelle subie par les enfants. Un fait attire l’attention:

Le rapport intérimaire de l’enquête publié par l’OCCE indique que malgré l’attention médiatique portée à un certain nombre d’affaires judiciaires très médiatisées impliquant des groupes de victimes pakistanaises et britanniques blanches, l’exploitation sexuelle était généralisée. Les preuves disponibles n’étaient pas suffisamment solides pour prouver que les auteurs appartenaient de manière disproportionnée à un groupe ethnique particulier.

« La grande majorité des auteurs de ce crime terrible sont des hommes. Leur âge varie de 14 ans à des personnes âgées. Ils viennent de tous les groupes ethniques, tout comme leurs victimes, contrairement à ce que certains voudraient croire », écrit Berelowitz.

L’étude a révélé que le groupe le plus important d’agresseurs était classé comme étant des hommes « blancs », mais en raison des lacunes dans l’enregistrement des données officielles et parce que de nombreuses victimes avaient du mal à identifier leurs agresseurs, il était impossible d’estimer avec précision qui et combien de personnes exploitaient sexuellement des enfants.

« Ce que tous les auteurs de violences ont en commun – indépendamment des différences d’âge, d’origine ethnique ou d’origine sociale (les informations sur le handicap ou l’orientation sexuelle étaient rarement disponibles) – c’est leur abus de pouvoir à l’égard de leurs victimes, et le fait que la grande majorité d’entre elles étaient des hommes », indique le rapport.

Les gouvernements conservateurs ont pourtant poursuivi par la suite leurs accusations ethniques racistes dans ces affaires. Soutenant par là même les thèses de l’extrême droite.

Dans le même style d’ethnicisation, il a été rapporté que la grande majorité des victimes étaient blanches et visées en tant que telles. C’est également faux. L’extrême droite n’a fait que reprendre un discours ambiant de racisme bien implanté dans les élites et certains médias.

Second point, idem sur les lanceuses d’alerte de ces affaires.

Il s’avère que ce sont des mères et des féministes qui ont sonné l’alerte en premier. L’extrême droite s’est juste contenté de capitaliser sur ces révélations.

Exemple Sarah Rowbotham, travailleuse sociale à Rochdale, membre du parti travailliste qui a révélé ces scandales.

Dans le même style, il est temps à notre tour de révéler pour les français que Tommy Robinson se fiche éperdument des violeurs et des pédophiles. Sauf quand ils sont étrangers. On en voudra pour preuve l’indifférence au mieux, la complicité au pire, quand ce type de scandale a touché ces proches politiques de parti…

Stephen Yaxley-Lennon (AKA Tommy Robinson) has announced plans to hold a demonstration in Telford at the end of January. As well as a march, he intends to screen his self-made

documentary ‘The Rape of Britain”, about the issue of on-street grooming allegedly perpetrated by Muslim men of South Asian heritage in the town. After several years of legal woes,

incarcerations, extended holidays, injunctions and bankruptcy, he is attempting to exploit the pain of survivors of child sexual exploitation (CSE) to relaunch his political career.

Not only is this whipping up local tensions, but Yaxley-Lennon’s actions are jeopardising real justice for survivors by pre-empting an ongoing independent investigation and potentially

prejudicing any future trials. However, Lennon has a long history of failing to condemn the abuse of children by his own friends and supporters.

He is no ally in opposing child sexual exploitation.

Par contre, l’extrême droite britannique s’est rapprochée des victimes de façon massive et les ont utilisés pour faire avancer leur narratif dans les médias.

3) Infoxs ayant suivi l’affaire, un complot des élites?

Politiquement correct?

Dès le début, la notion de « peur de passer pour raciste » de la part des autorités ayant ignoré les affaires circule. 3 rapports sont sortis avant celui du Dr Jay qui a vraiment révélé ces affaires en 2014. Un des 3, publié en 2006 indiquait :

« De nombreux travailleurs estiment que l’une des difficultés qui empêchent de traiter efficacement ce problème [CSE] est l’origine ethnique des principaux auteurs. »

Le rapport Jay mentionne aussi que:

« plusieurs personnes ont exprimé l’opinion générale selon laquelle les considérations ethniques avaient influencé la réponse politique du conseil et de la police »

Et pourtant tous les hauts fonctionnaires interrogés ont nié que la race ait influencé leur prise de décision… Plusieurs associations musulmanes ont porté plainte et nié avoir influencé en quoique

ce soit ces fonctionnaires.

Alors d’où viendrait cette inaction?

Le 1er rapport de 2003, celui du Dr Heal avance d’autres raisons totalement stupéfiantes:

Mais Heal n’est pas convaincu que l’inaction soit due à une sensibilité à la question raciale.

« La police était habituée à être accusée de discrimination raciale, mais cela ne l’empêchait pas d’enquêter sur les personnes issues de minorités ethniques. Je pense qu’il y avait quelque chose de particulier entre la police et le conseil municipal de Rotherham qui expliquait pourquoi ils n’ont pas enquêté sur les auteurs présumés de ces actes… c’était plutôt que le conseil municipal et la police étaient trop de mèche pour être objectifs sur ce que faisaient les autres. »

Un système qui laisse tomber les victimes et les survivants

Heal ajoute : « J’ai surtout eu l’impression que la police avait une attitude envers les victimes, qu’elle les considérait comme des citoyens de seconde zone, qu’ils n’avaient pas d’importance, qu’ils étaient responsables de leurs actes, peu importe leur âge. »

Cette tendance à ne pas écouter les victimes qui ne sont pas considérées comme importantes et, dans certains endroits, à faire preuve de sensibilité à l’égard des auteurs de violences, a été observée dans d’autres villes. Cette inaction a trahi les victimes de toutes les ethnies.

Un des points communs des victimes est souvent d’avoir été des citoyen(ne)s pauvres appartenant à des classes sociales en marge, souvent en proie à des déshérences familiales majeures. De nombreuses victimes avaient « des antécédents familiaux difficiles, avec des antécédents de violence domestique, de dépendance parentale et, dans certains cas, de problèmes de santé mentale ».
En fait l’inaction des autorités ne seraient donc pas dues à un « politiquement correct », mais bien à un « racisme anti pauvre »… Ahurissant…

Et le rapport Jay indique que « le personnel de première ligne n’a pas signalé d’expérience personnelle de tentatives visant à influencer sa pratique ou sa prise de décision en raison de problèmes ethniques ». L’enquête n’a trouvé « aucune preuve que le personnel des services sociaux à l’enfance ait été influencé par des préoccupations concernant les origines ethniques des auteurs présumés».

Mais elle a trouvé de nombreuses preuves montrant que la police et les chefs du conseil ont découragé les enquêtes sur les abus et ont qualifié les victimes de « fauteurs de troubles ». La police n’a pas toujours considéré comme un crime les relations sexuelles entre adultes et enfants. Une victime, l’enfant A, a révélé qu’elle avait eu des relations sexuelles avec cinq hommes. Un représentant du CID s’est opposé à la définition des crimes comme des abus sexuels « parce qu’il pensait que l’enfant A avait été « 100 % consensuel dans chaque incident »…

Un témoin a déclaré que la police avait refusé d’intervenir lorsque des jeunes filles étaient battues et maltraitées.  Il a déclaré que « l’attitude de la police semblait être qu’ils étaient tous « indésirables » et que les jeunes femmes ne méritaient pas la protection de la police. » Les responsables du conseil municipal ont insisté sur le fait que le problème était exagéré. Comme l’a déclaré un travailleur : « On nous a fait croire que nous faisions des histoires à propos de ces filles ». À maintes reprises, des victimes ont été supprimées des statistiques.

En 2005, les administrateurs municipaux ont radié d’une liste de surveillance de 90 enfants tous les enfants pris en charge par l’État ou inscrits sur le registre de protection de l’enfance. La même année, la police a vérifié 87 dossiers et proposé qu’un grand nombre de filles soient retirées du processus de surveillance du conseil.

« La police a retiré plusieurs filles de la liste parce qu’elles étaient enceintes ou avaient accouché », indique le rapport Jay.  « Tous les enfants pris en charge ont été retirés de la liste. »

Le rapport de Jay indique : « Il est difficile d’éviter la conclusion selon laquelle la police, soutenue par les services sociaux pour l’enfance, avait l’intention de réduire le nombre de noms sur le suivi du Forum pour l’exploitation sexuelle des enfants. »

Un an plus tard, l’Ofsted pouvait affirmer que « les enfants et les jeunes vulnérables sont protégés des abus et de l’exploitation », une déclaration que le rapport de Jay décrit comme « étonnante».  Un autre rapport publié deux ans plus tard indiquait qu’aucun enfant de la région n’était inscrit au registre de protection de l’enfance en raison de problèmes d’exploitation sexuelle.

Keir Starmer

Dès le début, Starmer se trouve devenir l’objet d’infoxs. Une vidéo publiée par 3 députés conservateurs, apparemment choquante, se révèle être caviardée d’une partie montrant le réel sens de ce dit Starmer.
Et bien entendu, ce que nous avons détaillé dans les deux parties précédentes…

III) Fake News à gogo

Ces infox qui ont émaillé les affaires elle même sont restées parole d’Évangiles dans les médias tabloid et de droite anglais. Mais aussi en France:

Et à l’occasion de l’offensive de propagande de Musk contre Starmer, la fachosphère française fait de même et en invente de surcroit. Florilège :

Les délinquants emprisonnés pour des crimes sexuels, des actes de violence ou des actes de terrorisme seraient exclus du programme, de même que tout délinquant soumis aux décisions de la Commission des libérations conditionnelles lors de sa libération. Le plan remplacerait le programme actuel de libération anticipée de 10 semaines.

Un mensonge donc. De surcroit, c’est un projet envisagé. Rien n’est fait pour le moment.

« À Telford, Stephen Yaxley-Lennon, plus connu sous le nom de « Tommy Robinson », a fait une petite fortune en racontant les histoires de jeunes femmes abusées sexuellement dans la ville », a-t-il déclaré à Byline Times , citant les conclusions de la biographie qu’il a écrite sur Yaxley-Lennon, Tommy .

« Ses révélations n’ont abouti à aucune condamnation et plusieurs femmes ont subi de graves traumatismes à cause de ses films, sans que l’on leur offre un soutien suffisant. Pire encore, au moins deux des assistants de Lennon ont eu des relations sexuelles avec des survivantes à Telford, l’une d’entre elles s’étant impliquée dans une relation violente et abusive. »

Les représentants de Tommy Robinson n’ont pas répondu au Byline Times .

L’année dernière, Nigel Bromage, fondateur de l’association caritative d’extrême droite Exit Hate et ancien néonazi, a déclaré que bon nombre des plus de 600 personnes avec lesquelles l’association avait travaillé avaient été victimes d’abus.

« Beaucoup de ces très jeunes filles se sont tournées vers l’extrême droite pour obtenir une protection – et elles l’ont obtenue – mais elles ont ensuite simplement été elles-mêmes maltraitées et maltraitées », a-t-il déclaré au podcast Media Storm .

Stephen Yaxley-Lennon, connu sous le nom de « Tommy Robinson ». Photo : PA/Alamy

John North, un autre ancien membre de l’extrême droite, a déclaré au podcast que l’organisation ciblait les personnes perçues comme ayant des « vulnérabilités qu’elles peuvent exploiter » lorsqu’elles tentent de recruter des membres. Cela pourrait aller au-delà des survivants d’abus sexuels pour inclure les personnes atteintes de neuroatypies, les personnes marginalisées socialement, celles qui viennent de familles brisées ou qui viennent de divorcer.

  • L’Islam ?
    Aucune des enquêtes réalisées n’ont conclue à des motifs religieux. Aucune. Ca n’empêche pas les affidés de l’extrême droite de faire croire le contraire :

    En fait, il apparait que cette légende de l’Islam et comme unique coupables des groupes pakistanais ait deux sources initiales: le Times, et un think tank britannique la fondation Quilliam.

    Le récit des « gangs de pédophiles musulmans » est entré dans le courant dominant en 2011, lorsque Le Times  a publié un article sur une « conspiration du silence autour des gangs sexuels au Royaume-Uni ». Selon les experts, l’article contenait les deux éléments clés qui sont devenus essentiels au récit : les hommes d’origine pakistanaise s’en prenaient aux jeunes filles britanniques blanches et les autorités n’étaient pas intervenues par crainte d’être taxées de racistes.

    Au cours des années qui ont suivi, des milliers d’articles sur les « gangs de pédophiles » ont été publiés par le Times et d’autres journaux , aidés par le soutien de politiciens traditionnels.

    La question a également été appuyée par une « étude » controversée de la Fondation Quilliam . L’organisme aujourd’hui disparu, autrefois dirigé par le théoricien du complot Maajid Nawaz , a affirmé avoir découvert que « 84 % des délinquants des gangs de pédophiles sont asiatiques », dans un travail qualifié de « pseudoscience de mauvaise qualité » par les universitaires en raison de son incapacité à utiliser des données complètes dans son analyse.

    Dans le récit tel que raconté par des groupes tels que Quilliam, les auteurs d’exploitation sexuelle d’enfants d’origine musulmane commettent ces crimes en raison de croyances problématiques dans leur culture et leur foi (tandis que ceux d’origine britannique blanche sont des individus déviants).

    Or:

    En 2020, une étude de deux ans sur les données criminelles et les recherches universitaires menée par le ministère de l’Intérieur a conclu que « les délinquants appartenant à un groupe sont le plus souvent blancs » et qu’il n’existait aucune preuve crédible qu’un groupe ethnique soit surreprésenté parmi les auteurs d’exploitation sexuelle d’enfants.

    Malgré ces résultats, les politiciens continuent de parler de « gangs de pédophiles musulmans » . Un exemple frappant est celui de l’ancienne ministre de l’Intérieur Suella Braverman , qui a affirmé à plusieurs reprises et sans fondement que les musulmans d’Asie du Sud représentent un nombre important de réseaux pédophiles opérant au Royaume-Uni.

    L’organisme de de régulation de la presse britannique a pourtant exigé une correction des propos de Braverman au Sunday Mail!

    Dans le même style, les accusations monolithique contre les gangs de Pakistanais, alors que c’est l’arbre qui cache la forêt.

    Le grand n’importe quoi
    Nous attaquons maintenant des cas lourds, ceux qui développent un récit complet de mensonges et à tout seigneur, tout honneur, commençons par « Jean Messiha » himself:

    Reprenons le verbatim, suivi du correctif adéquat:

    250.000 petites victimes britanniques âgées d’à peine 12 ont été séquestrées, violées, torturées, assassinées et dépecées par des gangs de pakistanais à #Rotherham pendant des années.

    D’où sort ce chiffre de 250 000, jamais vu nulle part? Après recherche, il s’avère que cela provient des élucubrations d’un député d’extrême droite UKIP lors d’une intervention à la chambre en mai 2019. Chiffre sorti de nulle part bien entendu. « Pakistanais »? On a vu ce qu’il en était.
    Enfin, affirmer que ces 250 000 personnes se trouvaient uniquement à Rotherham montre combien Messiha à étudié ces affaires.
    Et surtout combien il s’en fous en fait…

    Médias, juges et politiques ont couvert ces crimes pédophiles atroces au motif que les criminels étant des immigrés, les châtier eut été raciste et d’extrême-droite.

    Là aussi on ne reviendra pas sur ces mensonges déjà démontés ci dessus.

    Par leur silence assourdissant, les mouvements féministes ont eux aussi couvert ces abjections au nom de l’antiracisme et du gauchisme immigrationniste.

    Et allez… NON Jeannot, les mouvements féministes ont été parmi les premières à dénoncer ces affaires (voir ci dessus également)

    On a été capable de faire le procès de l’église catholique pour les 216.000 enfants victimes d’abus sexuels en 70 ans et ce fut salutaire.

    Ouf enfin une vérité.

    Alors pourquoi 250.000 enfants victimes, en deux années seulement, de sévices sexuelles et de crimes abominables de gangs de musulmans ne devraient pas être eux aussi jugé et les coupables sévèrement punis ?

    En 2 ans? Là avouons le, nous n’avons pas trouvé ce que Messiha voulait dire. A notre avis cela démontre une fois de plus la légèreté avec laquelle ce genre de type traite ce problème.

    La récupération des vautours d'extrême droite
    La récupération des vautours d’extrême droite

     

    Mais disons le, il n’est pas le seul à faire dans ce gloubi boulga habituel malaisant des fachosphères.

    gloubiboulga
    Un Gloubiboulga complotiste

    De Némésis à des 15 ème couteaux de l’extrême droite, ils y vont tous de leurs narratifs mensongers. Mention spéciale à Rioufol qui réussit à se faire de la pub au passage:

Mais, à ce jour la palme du narratif le plus complotiste, le plus mensonger et le plus malaisant revient au ci devant « Franck Pengam » fondateur du risible « Géopolitique profonde » (rien que le nom fait rire). Conspiracy Watch en a fait un fidèle portrait montrant les qualités du personnage. Complotiste d’extrême droite, antivax, proche de Soral, il a tout pour plaire. Seul oubli, ses liens assez important avec la Russie Poutinienne. Pourquoi « important »? Parce qu’il a eu l’honneur de faire partie des « observateurs impartiaux » (comprendre « les proxys collabos officiels du Kremlin) des dernières élections truquées de Russie.
On n’oubliera pas le collaborateur inénarrable de GP: Frère Borowski de la très sainte propagande lui-même. Un des plus productifs plumitifs de la fachosphère complotiste que notre site avait régulièrement allumé par le passé.
Que du beau monde.

Aparté:

on se demande où ces gens trouvent l’argent pour financer leurs activités…

Fin de l’aparté.

Bref revenons à nos moutons complotistes et regardons donc ce que GP dit de ces affaires. C’est édifiant.

Grosso modo, GP reprend le narratif de Messiha, mais en ajoute de nouvelles. Il reprennent le chiffre non vérifié de 250 000, le faux narratif des coupables exclusivement pakistanais, celui de l’omerta par crainte d’accusation de racisme, l’infox des lanceurs d’alertes d’extrême droite. Bre l’essentiel du narratif de base y est. Mais Pengam rajoute des inventions de son cru dont certaines feraient rire si ce n’était pas si glaçant.

1) « Premier rapport choc en 2014″…

Pardon?
Comme Messiha, on sent la personne qui s’est informé par dessus la jambe. 3 rapports ont précédés celui de 2014 comme vous le savez désormais en lisant cet article.

2) »Mariage islamique » ?

Désolé, mais nous n’avons trouvé aucune référence à cela dans notre enquête (si c’est le cas signalez le nous, merci par avance). Ca sent plutôt les histoires en forme de « glurge » pour écœurer un peu plus le lecteur. Comme si cette histoire horrible en avait besoin.

3) Snapchat?

Là aussi ça sent l’enquête « profonde ». Tu parles…
Snapchat a été crée APRES les affaires de Rotherham? Telford etc… Que cette appli soit utilisé à des fins de prostitution aujourd’hui, oui, c’est le cas. Mais rien à voir à l’époque… Cette mention sent la référence inventée pour faire peur aux parents dont la progéniture utiliserait aujourd’hui cette appli. La fachosphère veut mobiliser les affects de la peur, pas l’intelligence, ni la connaissance.
4) »alors que le gouvernement savait ». Pardon? Si on parle de politiques impliqués ce sont des politiques locaux. Ca n’est jamais remonté au dessus. Ceci est un mensonge flagrant.

5) Pengam mélange une réelle lanceuse d’alerte Margaret Oliver et l’escroc Robinson. Une honte.

Et on notera, honte suprême que GP tente de se faire de la pub dans ce récit. Profitant du malheur pour vendre sa soupe rance, consacrent un post entier à leur pub dans ce thread, puis récidive en conclusion… Le beurre dans les épinards du malheur des autres en quelques sorte:

 

CONCLUSION

Présenté comme une affaire simple au final :

  • Coupables= »gangs de violeurs pakistanais »
  • Les affaires ont pu perdurer aussi longtemps grâce à l’inaction des services sociaux/police/services municipaux. Le moteur de cette inaction? Le « politiquement correct ».
  • Robinson, star de la fachosphère européenne, est LE lanceur d’alerte qui a permis d’arrêter les coupables/permis de lever l’omerta. Il est emprisonné pour cela. Afin d’empêcher ces révélations et les turpitudes de « la gauche ».

En résumé, ces crimes sont tous imputables à la gauche qui est l’entière responsable de ces affaires. « L’immigration de masse » encouragée par la gauche a permis l’arrivée de ces pakistanais. Les services politiques étant de gauche ils ont cachés ces affaires en raison de leur idéologie. Enfin, la gauche poursuit ses opposants politiques à l’occasion de ces affaires.

Un véritable scandale d’état qui devrait totalement disqualifier la gauche, partout où elle se trouve.
Sauf qu’à regarder VÉRITABLEMENT ce qu’il en est, on s’aperçoit que ce narratif des extrêmes droites est construit sur du vent de A à Z. Tout est faux et on y apprend que l’extrême droite y aurait même commis des actes répréhensibles gravissimes.
Il nous semblait important de remettre tout ceci à l’endroit face à la véritable offensive médiatique menée par Musk et le clan des ultra réactionnaires.

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